Dans la famille Pagès, je demande le maire !

  • René Pagès, maire de Taussac et père de Laurence devenue maire à Sainte-Radegonde.
    René Pagès, maire de Taussac et père de Laurence devenue maire à Sainte-Radegonde. oc
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Olivier Courtil

Maire de Taussac depuis 1983, René Pagès s’apprête à poser son écharpe au moment où sa fille Laurence endosse celle de maire de Sainte-Radegonde.

Les pieds bien ancrés dans la terre, René Pagès fut président de la Fodsa (Fédération des Organismes de Défense Sanitaire de l’Aveyron) pendant quarante ans. Son engagement politique fut aussi long, sinon plus que sa carrière professionnelle, en devenant maire de Taussac dans le nord-Aveyron en 1983. À quelques jours de quitter son poste, sa fille, Laurence Pagès-Touzé, était, elle, élue maire de Sainte-Radegonde. Dès le premier tour avec 63,31 % malgré la présence de deux autres listes. Laurence n’est toutefois pas en terre inconnue puisqu’elle fut adjointe à l’urbanisme de 2001 à 2014 à Sainte-Radegonde.

Retrouver la place publique

Les vicissitudes de la vie l’ont amenée à une parenthèse qui s’est avérée bénéfique aujourd’hui. " Je me suis engagée pour le travail en équipe, pour partager et rendre la vie des gens meilleure ", dit-elle en énonçant ses trois axes de campagne : le développement raisonné de la commune, le bien vivre ensemble et le travail en lien avec le tissu associatif.

Remettre l’humain au cœur des préoccupations, en somme. Ou comme elle le dit : " retrouver la place publique. " La chose publique fut plus que jamais au cœur de la gestion du confinement. " La commune est un maillon important, le confinement l’a montré ".

Et d’ajouter : " On n’est rien sans les gens qui aspirent surtout à se retrouver. Il s’agit aussi de les responsabiliser. " Redonner confiance en la vie comme au politique. Pour René, le livre politique se referme, mais en rappelant bien "être entré par la porte associative et sortir par la porte associative."

À 78 ans, il a gardé l’énergie de ses vingt printemps et l’ambition intacte. Sans regret. "J’ai mené les actions en mon âme et conscience." Il envisage aujourd’hui de s’investir pour les sentiers de l’imaginaire en leur donnant une place prépondérante pour "renforcer l’identité du Carladez". Pour exister sur cette "terre de refuge". Plus que jamais avec le retour des "Parisiens" lors du confinement. Si le Carladez s’avère une terre de refuge, Sainte-Radegonde est une "terre de nature et de résistance avec Inières et Sainte-Radegonde", résume Laurence. Résister pour exister en préservant l’identité. Pour ce faire dit René Pagès, "un maire doit être visionnaire".

Cause commune

Père et fille se retrouvent dans leur cause commune à travers leurs caractères pragmatiques. "On partage, on se rejoint sur les points fondamentaux. Mon fil rouge est le lien entre les gens, un plus un ne fait pas deux mais bien plus encore" confie Laurence. Cette même idée du partage initiée par René en prenant les rênes du comité des fêtes de Taussac dès 1976. En posant l’écharpe de maire, René rend hommage au soutien de son épouse Lucette, des différentes équipes municipales et la fierté d’avoir marié ses quatre enfants à Taussac. Et Laurence n’est pas la seule à suivre les pas du père. En effet, l’aînée Sylvie vient d’être élue conseillère municipale à Bas-Mauco dans les Landes. Quant à Béatrice et Pierre, "ils sont l’un et l’autre imprégnés de la chose", glisse René.

Laurence sait ce qui lui reste à faire pour perpétuer cette belle histoire sous le sceau de l’engagement. Et ne pas rester dans "Lombre" du père, du nom du rappeur qui n’est autre que son fils.