Les jours de foires à Arvieu…

  • Les rampes de fer, seuls vestiges du foirail d’antan.
    Les rampes de fer, seuls vestiges du foirail d’antan.
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CORRESPONDANT

Dans le premier quart du XIXe siècle, le commerce à Arvieu était encore très restreint, comme partout en milieu rural.

Tout se transportait avec des bêtes de somme sur des chemins, étroits, quasi impraticables par temps de pluie, neige, gel et tout aussi peu praticables tant ils étaient en mauvais état quand ils étaient secs. L’écoulement des produits agricoles s’avérait donc difficile.

À cause de leur isolement dans les fermes ou dans le bourg, les paysans vivaient en autarcie. Ils fabriquaient, réparaient, élevaient, cultivaient et consommaient in situ. Il n’y avait aucune place pour la fantaisie dans l’alimentaire, l’habillement, la vaisselle, l’ameublement et les loisirs.

Dès le deuxième quart du siècle, la paralysie économique changea rapidement avec le développement des voies de communication et le développement des foires. Elles exerçaient un rôle attractif considérable sur les communes et leur rôle, favorisant non seulement les échanges de bétail, mais de bien d’autres produits, était capital. Aux jours fixés, à pied ou en voiture tirée par chevaux, les paysans affluaient. Alors que depuis un temps immémorial, il y avait trois foires à Arvieu, Pierre Long, maire du village, obtint qu’on en ajoutât deux autres. Elles étaient alors fixées aux lundis de la Sexagésime, vendredi avant les Rameaux, 14 juin, 3 septembre et 25 novembre

Mais ces foires étaient aussi la cause de ""nombreux péchés" selon le curé Roques qui a relaté dans un recueil des faits remarquables qui s’étaient passés dans la paroisse avant 1835 et jusqu’en 1860. Ce dernier aurait préféré que M. Long, au lieu de demander leur multiplication demande leur diminution car " elles faisaient perdre beaucoup de journées, occasionnaient beaucoup de dépenses inutiles, les filles y allaient pour voir, y être vues et acheter de quoi satisfaire leur vanité quelquefois sans doute aux dépens de vols faits à leurs sots parents qui n’avaient pas la force de leur commander de rester à la maison…."

Les cabarets et cafés étaient très fréquentés ces jours-là, toujours au grand désarroi de Monsieur le Curé qui aurait souhaité qu’une loi défende leur fréquentation "sous peine d’une bonne amende" à tous hommes et femmes, à moins qu’ils n’habitent à une distance de quelques kilomètres".

Au début du XXe siècle, le foirail occupait tout le Ballat, et les jours de foire portaient surtout sur la vente du bétail, laquelle a progressivement disparu après la mécanisation du travail agricole. Par la suite, différents produits ont composé les étals.

De nos jours, foires du premier mercredi du mois en hiver ou marchés tous les mercredis en été, animent agréablement le bourg, qu’on s’y rende à pied ou en voiture.

Et sur les places du marché et de l‘église, à côté des producteurs qui vendent leurs produits du terroir, d’autres forains proposent des marchandises très variées, parfois étiquetées "made in China".

Il ne reste traces des marchés aux bestiaux que les puissantes rampes en fer fixées le long de la muraille qui longe l’allée des Tilleuls derrière les emplacements de l’actuel marché aux puces.

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