La vigilance est de mise autour de la ressource en eau
Soixante-treize départements sont déjà menacés par la sécheresse, en particulier dans l’est du pays, d’après les données du ministère de la Transition écologique. En Aveyron, si le niveau des nappes phréatiques reste rassurant, l’été s’annonce chaud et sec et les économies d’eau restent prioritaires.
Depuis quelques jours déjà, plusieurs départements français sont déjà menacés par la sécheresse et les restrictions d’eau. Au moins soixante-treize d’après une carte émanant du ministère de la Transition écologique.
Pour l’heure, les prévisionnistes de Météo France expliquent que "les précipitations ont été bonnes et dans les normales sur plusieurs parties du département du côté de Villefranche-de-Rouergue, le sud du département ou encore l’Aubrac. D’ailleurs, des épisodes orageux violents se sont produits dans l’ouest de l’Aveyron, tout récemment".
"Le bilan hydrologique est plutôt correct. Par rapport aux années précédentes, nous sommes sur des valeurs positives. Et les indices de sécheresse des sols suivent pour l’heure une courbe normale", précise Sylvie Nouvel, responsable du centre Météo France d’Albi.
Un autre facteur est à prendre en compte pour anticiper les phénomènes de sécheresse : l’évaporation de l’eau. "le temps a été frais une grande partie du mois de juin, au moins jusqu’au 20. Cela joue grandement sur l’évaporation, poursuit Sylvie Nouvel. Seulement, cette situation pourrait s’inverser dans quelques jours".
Temps sec
Toutefois, un pic de chaleur devrait survenir "d’ici deux ou trois jours pour atteindre des valeurs normales d’un mois de juillet".
"Le département de l’Aveyron va entrer dans une phase de chaleur plus concrète avec un épisode estival plus marqué, rajoute la responsable du site albigeois de Météo France. Les températures vont régulièrement dépasser les 30 degrés."
Puis, dans dix jours, les températures seront " de trois à quatre degrés au-dessus des valeurs de saison", analyse Sylvie Nouvel.
Une situation qui pourrait assécher encore un peu plus les sols.
Jusqu’au mois de septembre, "difficile d’obtenir un modèle précis, mais des anticyclones pourront se dessiner dans la partie ouest de l’Europe, donc un temps plutôt sec", conclut la prévisionniste de Météo France.
Particulièrement dépendants de cette ressource, les agriculteurs du département ne sont pas forcément inquiets par le niveau actuel des cours d’eau, ni celui des nappes phréatiques.
Retenues collinaires
"Aujourd’hui, en Aveyron, on ne peut pas parler de sécheresse, rajoute Laurent Saint-Affre, président du syndicat agricole FDSEA. Nous n’avons pas de crainte de ce côté-là et personne ne nous a faits de retours en ce sens."
Depuis plusieurs années, les agriculteurs aveyronnais travaillent de concert pour gérer durablement la ressource en eau.
Leurs représentants ont longtemps appelé à mener " une vraie politique de stockage pour conserver une certaine autonomie dans la conduite" de leurs exploitations. "Effectivement, au fil des années, nous avons creusé un certain nombre de ces lacs pour permettre de sécuriser l’apport en eau sur des fermes", précise Laurent Saint-Affre.
Un assouplissement de la législation a permis d’aménager plusieurs de ces retenus " pour des exploitations individuelles ou collectives, de tailles modestes, d’une quarantaine d’hectares environ". On se souvient que la désormais ex-secrétaire d’État, Emmanuelle Wargon, était déjà venue en Aveyron, au mois d’août dernier, pour aborder le sujet fondamental de la ressource en eau.
Le nord du département déjà touché
Fin janvier, pour dix communes du département, l’état de calamité agricole, pour les pertes sur cultures fourragères, était reconnu par les services de l’état. Le comité national de l’assurance en agriculture avait englobé les communes suivantes : Brommat, Cantoin, Cassuéjouls, Curières, Laguiole, Mur-de-Barrez, Murols, Argences en Aubrac, Taussac et Thérondels, avec des pertes de récolte sur les prairies permanentes et temporaires, landes et parcours ainsi que sur le fourrage annuel.
Chaque année, les calamités agricoles touchent le département plus ou moins durement et les restrictions d’utilisation de l’eau ne manquent pas d’être exigés par les services de la préfecture.
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