Villefranche-de-Rouergue. Elle remonte au Moyen-Âge
À l’époque, soucieux de moudre le blé pour leurs besoins personnels et d’en faire commerce, les moines de l’Abbaye de Loc Dieu repèrent cette étendue d’eau alimentée par trois sources comme susceptible d’y accueillir un moulin doté d’une grande force motrice. Il sera le premier d’une série de sept travaillant successivement d’amont en aval en se répartissant équitablement l’eau. "Les moines parcouraient les 4 km qui les séparaient de Loc Dieu en charrettes et certaines pierres portent encore l’empreinte de leurs roues", explique Jean-Yves, intarissable sur le sujet.
Roues à cuillères
Comme tous ceux de la région, le moulin de Fonclause était équipé d’un système de roues horizontales à cuillères (roudets). Lorsqu’on ouvrait les vannes, l’eau s’engouffrait dans des pierres taillées en entonnoir, exerçant une pression si puissante sur les cuillères qu’elle permettait même d’actionner des scies circulaires à bois. "Les moines maîtrisaient la technique de l’hydraulique avec une précision incroyable. Et sans assistance numérique !", souligne Jean-Yves avec un rien de malice. Il fallait en outre aiguiser régulièrement les meules.
Une opération délicate qui visait à refaire les fils en arc de cercle (réos), ceux-ci servant à écraser le blé et l’évacuer en périphérie. Les moines utilisaient des picous (poinçons) montés sur un marteau à tête creuse pour entretenir la rugosité des meules.
Les portes de la grange portent encore les traces de ces redoutables poinçons que les moines aiguisaient par friction sur la pierre.
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