Rodez. Les discothèques ne veulent pas dépendre de l’État
Aujourd’hui en France, le monde de la nuit et le seul milieu encore interdit. Les clubs, les discothèques et les établissements de nuit n’ouvriront pas avant le 21 septembre.
Dans certaines villes en France, l’activité est repartie comme avant la crise. Quand on sait que les clubs libertins sont ouverts et pas nous… Ça me désespère." Tristan Bares, le président du syndicat de l’Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) au niveau départemental concernant les établissements de nuit, ne comprend toujours pas pourquoi les discothèques et les clubs ne peuvent pas ouvrir.
Au-delà de ne pas comprendre, le gérant du Loft 89, à Rodez, est "surpris d’être fermé jusqu’au moins septembre. Je pensais vraiment qu’on allait pouvoir ouvrir en juillet, à la façon d’un bar musical. On coupait la piste de danse, on installait des tables hautes, que des groupes d’amis pouvaient venir ensemble… Il y avait des solutions."
Les boîtes de nuit ne pourront ouvrir qu’à partir du 21 septembre. Cela fera sept mois de fermeture depuis la mi-mars. Un gouffre. "Je ne sais pas si des entreprises en France peuvent exister en étant fermé sept mois sans quasiment aucune aide, et surtout sans entrer un euro. C’est très compliqué."
"On est vraiment les oubliés"
Aujourd’hui en France, il existe entre 1 500 et 1 600 établissements de nuit. Un chiffre qui chute chaque année. Et pour Tristan Bares, beaucoup d’établissements ne se relèveront pas. "Si on n’ouvre pas d’ici septembre, je pense qu’il y aura la moitié de la profession qui va disparaître. Sans donner de noms, il y a beaucoup d’établissements qui font 70 % de leur chiffre d’affaires sur les mois d’été. Là, ils s’assoient dessus. Ça va être terrible."
Pour ouvrir à tout prix, et ne pas dépendre que de l’État, le président de l’Umih de la partie nuit souhaite que le gouvernement responsabilise les établissements nocturnes. "On ne veut pas être dépendant de l’État, être des "chômeurs professionnels". Quand il y a des campagnes de mobilisation sur l’alcool, on nous responsabilise. Là, il suffirait de faire une campagne sanitaire. On peut être un appui pour le gouvernement. Par exemple, avec leur application "StopCovid", on obligerait nos clients à la télécharger, comme cela, ça permettrait à l’État de pouvoir repérer encore plus facilement des potentiels clusters. On est vraiment les oubliés."
Les dirigeants des établissements de nuit ne baissent pas les bras et espèrent voir la situation bouger d’ici septembre. "Le député Stéphane Mazars est avec nous. D’ailleurs, 60 députés ont signé une lettre qui a été envoyée au Premier ministre, Jean Castex. J’espère vraiment que cela va faire bouger des choses, parce que sinon, et je le répète, certains établissements et notamment les saisonniers, ne s’en relèveront pas."
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?