Violences à la maison d’arrêt : « Ca aurait pu très mal finir »

  • Le tribunal a condamné  le jeune prévenu à 18 mois de prison. Et demandé son transfert vers la maison d’arrêt de Mende, afin d’éviter toutes représailles et une escalade de violence…
    Le tribunal a condamné le jeune prévenu à 18 mois de prison. Et demandé son transfert vers la maison d’arrêt de Mende, afin d’éviter toutes représailles et une escalade de violence… JAT
Publié le
Mathieu Roualdés

C’est presque une histoire banale dans l’univers carcéral. Sauf que cette fois, « cela aurait pu très mal finir », comme l’a répété à plusieurs reprises la procureur de la République, Fanny Moles. Face à elle ce jour-là, au tribunal judiciaire de Rodez, un détenu de la maison d’arrêt de Druelle est dans le box des accusés. Originaire de La Réunion, et installé dans le Bassin, il est âgé de 21 ans et dans l’attente d’un jugement pour une affaire d’homicide involontaire lors d’un accident de voiture. Le milieu carcéral, il le connaît. Malgré son jeune âge, il a déjà fréquenté les maisons d’arrêt de Seysses et de Béziers pour diverses condamnations.

« Il m’aurait violé… »

À Druelle, tout se passait plutôt bien pour lui. Jusqu’au 23 juin dernier et un transfert de cellule… Les premières heures de cohabitation avec son nouveau codétenu, âgé de 34 ans pour sa part, et incarcéré pour des violences, vont rapidement tourner au vinaigre.
Et les deux hommes en viennent rapidement aux mains. Coups de poêle, menaces avec une paire de ciseaux sous la gorge, bol cassé sur la tête…, un déferlement de violence se produit avant que les surveillants n’interviennent pour séparer les deux hommes.
« Jusqu’où cela aurait-il pu aller si les surveillants ne vous avaient pas séparés ? », fera remarquer la présidente de l’audience, Mandana Samii. Dans le box des accusés, le jeune détenu à la réponse : « Quand je suis arrivé dans la cellule, il m’a posé plein de questions sur ma sexualité puis il a commencé à se toucher devant moi. J’ai pris peur et j’étais obligé de me défendre sinon il m’aurait violé ! Il est fou… ».
La victime, elle, se défendra de quelconques intentions sexuelles et dira seulement avoir posé ces questions pour mieux connaître son nouveau compagnon d’infortune.

Le lendemain, il frappe un autre détenu…

« Je reconnais les violences et je m’excuse mais je ne pouvais pas faire autrement », répétera à plusieurs reprises l’accusé, quand son avocate, Me Sabathier, demandera, elle, de se « mettre à sa place pour mieux comprendre ».
Le hic, c’est que le lendemain, son client se montre une nouvelle fois violent.
Cette fois, c’est dans la cour de promenade face à une autre victime. Lui l’aurait insulté. Il s’en sortira avec un plancher orbital et un nez fracturé, à la suite d’un violent coup de genou au visage. « J’ai mal agi mais j’étais encore traumatisé et sous le choc de ce qui s’était passé la veille dans la cellule », dira-t-il à la barre.

Transfert vers la maison d’arrêt de Mende

« Vous ne savez absolument pas canaliser votre violence et si on vous écoute, ce n’est jamais de votre faute », lui répondra la représentante du ministère public, avant de requérir une peine de trois ans d’emprisonnement pour ces faits. Le tribunal condamnera finalement le jeune prévenu à 18 mois de prison. Et demandera son transfert vers la maison d’arrêt de Mende, afin d’éviter toutes représailles et une escalade de violence…
« Depuis ce jour-là, je vis un véritable calvaire en prison. Tout le monde me prend pour un violeur, je n’ose plus sortir alors qu’il s’est fait des films », rappellera la première victime, en conclusion. La seconde, elle, n’a pas déposé plainte. « Il est mort de peur depuis ce coup de genou », soufflera la procureure.

 

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