L'Aveyron en randonnées : Monts et lacs du Lévézou sur un promontoire

  • Villefranche-de-Panat,  une bastide du Lévézou.
    Villefranche-de-Panat,  une bastide du Lévézou. Ph.H - Reproduction Centre Presse
  • L’épopée des barrages.
    L’épopée des barrages. Ph.H
  • L’attraction du lac de Villefranche-de-Panat.
    L’attraction du lac de Villefranche-de-Panat. Ph.H
  • Tour de Peyrebrune, sentinelle du Lévézou. Tour de Peyrebrune, sentinelle du Lévézou.
    Tour de Peyrebrune, sentinelle du Lévézou. Ph.H
  • Le célèbre naturaliste Jean-Henri Fabre (1823-1915). Le célèbre naturaliste Jean-Henri Fabre (1823-1915).
    Le célèbre naturaliste Jean-Henri Fabre (1823-1915). Ph.H
  • Toute la richesse patrimoniale de Salles-Curan.
    Toute la richesse patrimoniale de Salles-Curan. Ph.H
  • Sur la Route des Seigneurs du Rouergue.
    Sur la Route des Seigneurs du Rouergue. Ph.H
  • Les emblématiques brebis Lacaune. Les emblématiques brebis Lacaune.
    Les emblématiques brebis Lacaune. Ph.H
Publié le
Philippe Henry

De Villefranche-de-Panat à Salles-Curan, soit une partie du GR de Pays du grand tour des monts et lacs du Lévézou, ce chemin offre un condensé de panoramas, le long des 23 kilomètres du tracé, avec notamment le lac de Villefranche-de-Panat.

Villefranche-de-Panat,  une bastide du Lévézou

Quelques ruelles du centre-ville de Villefranche-de-Panat portent encore la marque de cette architecture si particulière propre aux bastides médiévales. Fondée au XIIIe siècle par les comtes de Rodez, cette ancienne cité fortifiée était désignée sous le nom de La Bastide. Lorsque les Panat, barons de Peyrebrune, la reçurent en don des comtes en 1238, ils accolèrent à Villefranche le nom de Panat. Malgré de solides fortifications, la ville a subi d’importants pillages lors des guerres de Religion en 1563 puis en 1586.
Le siège de la paroisse est établi non pas à Villefranche mais au hameau de La Besse, où se dresse l’église Notre-Dame (dont le bâtiment actuel date du XIXe siècle).
Puis, avec la construction du barrage dans les années 1950 et l’aménagement du lac au pied du village, Villefranche-de-Panat est devenu un village touristique qui attire chaque année de nombreux touristes.

L’épopée des barrages

Un véritable réservoir économique et touristique. Les barrages aveyronnais ont durablement marqué l’histoire du département, ils ont façonné les paysages et bouleversés la vie des riverains. Seize barrages ont été batis sur les rivières qui traversent l’Aveyron. Durant plusieurs décennies, ils ont été élevés grâce à la force mécanique et à celle des hommes. Des milliers d’ouvriers ont été embauchés sur ces chantiers. Les premiers travaux de construction des barrages ont débuté en 1946. Au total, cinq barrages seront construits : Pont-de-Salars édifié sur le Viaur, Bage sur le Bage, Pareloup sur le Vioulou, Villefranche-de-Panat sur l’Alrance et Saint-Amans sur le Saint-Amans. Les cinq lacs sont reliés les uns aux autres, les eaux stockées se jettent dans les turbines de l’usine du Pouget sur la commune du Truel.

L’attraction du lac de Villefranche-de-Panat

Ce lac artificiel de 192 hectares, mis en eau dans les années cinquante, a permis à Villefranche-de-Panat de se tourner vers le tourisme en proposant de nombreuses activités nautiques de plein air. Et le dernier week-end du mois d’août, un triathlon qui rassemble plusieurs milliers de participants, qui s’affrontent dans les eaux du lac, et à vélo et à pieds sur les routes du Lévézou.

Tour de Peyrebrune, sentinelle du Lévézou

Trônant sur son socle en granit, la tour de Peyrebrune domine de toute sa hauteur le lac, l’ancienne bastide de Villefranche-de-Panat, la vallée de l’Alrance. L’histoire de la tour et celle de la bastide en contrebas sont intimement liées. Dès le XIIe siècle, la famille Peyrebrune exprime sa puissance en faisant de nombreux dons aux monastères environnants. Le comte de Rodez succéda aux Peyrebrune avant d’échanger ses droits avec les seigneurs de Panat. Au siècle suivant, les Anglais (traité de Brétigny, 1360) imposent leur domination sur le Rouergue. D’ailleurs, la tour fut partiellement reconstruite sous l’occupation alors que de nombreuses batailles ont eu lieu dans le secteur. Les seigneurs se succèdent à Peyrebrune, après la reconquête. Puis, laissée à l’abandon, la tour a été endommagée mais Peyrebrune est resté le siège administratif local et, à la Révolution, elle est devenue le chef-lieu d’une commune couvrant le territoire actuel d’Alrance et Villefranche-de-Panat jusqu’en 1843. La restauration de ce monument n’a débuté qu’en 1897. Et en 1999, la tour a été rachetée par la commune d’Alrance. Le site est aujourd’hui particulièrement mis en valeurs par l’association des « Amis de Peyrebrune ».

Une flore remarquable

Sur le bord du chemin, une fleur finit toujours par attirer l’attention du randonneur. Le Lévézou est particulièrement propice à cette flânerie et aux découvertes botaniques. Le célèbre naturaliste Jean-Henri Fabre (1823-1915), natif de la région, a sans doute écumé ces chemins, étonnés par la richesse de la faune et de la flore des lieux.
D’ailleurs, le poète du Lévézou François Fabié (1846-1928) a évoqué dans ses écrits ces vastes plateaux parcourus par les troupeaux.

Toute la richesse patrimoniale de Salles-Curan

Un peu en marge de la portion du chemin de randonné proposé, Salles-Curan mérite le détour. Pour deux bâtiments en particulier : son château, ancienne résidence épiscopale et son église, édifiée à la même époque. Deux monuments liés à la présence au XVe siècle des évêques de Rodez. Guillaume de la Tour d’Oliergues, évêque et seigneur de Salles-Curan, a fait construire le château entre 1441 et 1447. L’histoire du village est liée à celle de l’église et à sa volonté de développer Salles-Curan. Par exemple, les évêques se sont efforcés d’encourager les activités au sein de la ville qui se développe grâce à des foires et à l’installation de juristes et de notables. Dans le cœur de l’ancien bourg actuel, d’ancienne maisons avec des fenêtres à meneaux, du XVe et XVIe siècles, témoignent encore de la prospérité des siècles passés. Nombre de ces maisons sont aujourd’hui des résidences secondaires.

Sur la Route des Seigneurs
du Rouergue

Au pied de la tour de Peyrebrune, un étendard battu par les vents s’agite furieusement. L’endroit fait partie de La Route des Seigneurs du Rouergue. Une association regroupant dix-neuf châteaux ouverts à la visite en Aveyron, Tarn, Lot, Cantal. Ici, l’association des « Amis de Peyrebrune » propose des visites du site, et ses membres font revivre avec passion le passé de ce lieu chargé d’histoire.

Les emblématiques brebis Lacaune

Elles paissent parfois le long des chemins empruntés par les randonneurs. Les brebis Lacaune sont indissociables des paysages vallonnés du Lévézou. Ces brebis laitières fournissent la matière première nécessaire à la fabrication du fameux Roquefort.

Suivez-le (topo) guide (23 kilomètres)

De Villefranche-de-Panat à la tour de Peyrebrune (7,5 km, 2 heures, balisage jaune et rouge).
> Depuis le centre du bourg, passer devant la mairie et prendre la direction de Salles-Curan par la D44. Au rond-point, à la sortie du village, emprunter à gauche la rue des Sources (ancienne route). Monter jusqu’à l’ancien village-vacances des armées (aujourd’hui désaffecté) situé en contrebas du délaissé. Après avoir longé à droite les derniers pavillons, suivre le chemin de terre à gauche sur 1,5 km en laissant à droite le chemin conduisant à Bosc-Marty.
> Tourner à droite en direction du Verdier. Avant la ferme, s’engager à gauche dans le chemin creux ombragé et parfois boueux. Remonter le ruisseau de Fijaguet sur 50 mètres, puis le franchir à gué et prendre en face le chemin de terre qui s’élève à travers bois (vue sur le lac) jusqu’à Frétanels.
> Au niveau de la première ferme, tourner en épingle à droite, puis partir à gauche le long d’une grange pour monter, tantôt dans les bois, tantôt à découvert, vers la Tour de Peyrebrune. Emprunter la petite route de desserte à droite sur 200 mètres. Virer à gauche pour atteindre la Tour (visite possible en période estivale en contactant le Point info de Villefranche-de-Panat au 05 65 46 45 90 ou 05 65 46 52 04).
De la tour de Peyrebrune au carrefour du Bastit (12 kilomètres, 3h10, balisage jaune et rouge).
> Du terre-plein de la Tour, descendre à gauche par le chemin de terre, puis emprunter la route menant à Picatalen à gauche. Continuer par la route et gagner la ferme du Boussinesq.
> Contourner les bâtiments d’exploitation, monter à gauche sur 600 mètres par le chemin caillouteux et atteindre une intersection (921 mètres). Emprunter la large piste à droite. Couper la route de Calmejane et continuer tout droit sur la ligne de crête par la piste, tantôt pierreuse, tantôt herbeuse, sur 3,5 km (panorama à 360 ° sur le Lévézou et ses lacs). Longer le bois de résineux, puis arriver à la corne sud-est.
> Prendre le chemin, à angle droit, à gauche sur 1 km, puis le chemin à droite sur 800 mètres et la D 224 à droite sur 150 mètres.
> S’engager à gauche, en épingle, sur la large piste en crête qui traverse le parc éolien de Salles-Curan. Après 2,8 km, atteindre le carrefour du Bastit. Jonction avec le GR62 qui arrive à droite de Millau. À gauche, les deux GR sont communs jusqu’au calvaire après Salles-Curan.
 

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