Salmiech : "La ferme du Céor", la crème des desserts biologiques

La force collective au service de l’individu." Régis Massol ne regrette surtout pas sa décision prise en 2014, son adhésion au réseau "Invitation à la ferme". Au sein de son exploitation, à Salmiech, il pouvait ainsi transformer le lait de vache en yaourts et en crèmes desserts, tout cela grâce au soutien et à la force d’un réseau national composé, aujourd’hui, d’une quarantaine de fermes.

Jusque-là, Régis Massol perpétuait la tradition familiale des agriculteurs installés à Alrance avant de doubler la mise, en 1990, à Salmiech, au lieu-dit Espinassous. Pour s’occuper du troupeau de vaches laitières jersey et holstein, plus la race croisée kiwi (son nom arrive tout droit de la Nouvelle-Zélande), il reçoit le soutien de Pascal, son frère, sept ans plus tard. L’année 2009 sera une étape supplémentaire dans la vie de la ferme : la crise du lait laisse des traces et le duo décide de passer en bio. Le lait n’est donc plus vendu à Lactalis, mais à Biolait.

Régis Massol a des fourmis dans les jambes et surtout des projets plein la tête. "La transformation du lait m’a toujours plu et j’ai donc foncé quand j’ai découvert le réseau "Invitation à la ferme". Lorsque j’y ai adhéré, en 2014, il n’y avait que quatre fermes. La ligne de conduite était très intéressante car, au sein de ce réseau, chacun se développe à son rythme." Et joue groupé ! Les achats du matériel et des emballages – "Le packaging est bien ficelé" – sont réalisés de façon conjointe, ce qui permet de réduire les tarifs. En contrepartie, les agriculteurs s’engagent à verser un certain pourcentage – le réseau compte à ce jour cinq salariés – et à suivre scrupuleusement un cahier des charges drastique, "plus que le bio d’ailleurs". "Chacun transforme au sein de sa ferme et vend localement avec un maximum de 100 kilomètres autour de l’exploitation. Cela peut varier quelque peu en fonction du secteur et en cas de non-concurrence. Il est également demandé plus de 70 % d’herbe dans la ration et plus de sept mois dans les prés."

Le cheptel de 70 vaches permet ainsi à Régis et Pascal Massol de "tirer" 80 000 litres par an, sur les 350 000 litres de l’exploitation, pour les yaourts et les crèmes desserts, qu’ils soient tous deux "nature", mais également agrémentés de citron, de vanille, de fruits brassés, de chocolat… "Des produits bien évidemment biologiques."

Hausse de la production

"La ferme du Céor", dont l’emballage est reconnaissable notamment grâce à la photo de Régis Massol avec Céline, la vache mascotte, livre aussi bien la restauration collective – " Nous travaillons beaucoup avec la cuisine centrale de Millau " – que les magasins bios, les grandes et moyennes surfaces, sans oublier, bien entendu, l’épicerie de Salmiech. "Nous n’avons pas trop souffert durant le confinement, même si les établissements scolaires étaient fermés. Les commerces ont augmenté leurs commandes et nous avons également été sollicités par la Région pour la distribution de colis solidaires." Régis Massol a juste été freiné dans son développement vers Montpellier qu’il relancera en septembre. D’ici là, celui qui se considère comme "un bio écologique" a prévu d’agrandir la chambre froide puisque le marché héraultais va permettre à "La ferme du Céor" d’augmenter sensiblement sa production. Pour le plus grand bonheur de "la famille" : Laurence, l’épouse de Régis, Brigitte, la belle-sœur, mais également Baptiste, aux manettes de la transformation, Claude, le chauffeur, Sylvain, en formation alternance au lycée La Roque, et, surtout, Axel qui, du haut de ses 16 ans, suit tranquillement les pas de son père.