Amoureux des belles pierres, Jean-Marie Forestier a ainsi bâti un beau patrimoine

  • Jeune septuagénaire, Jean-Marie Forestier baigne toujours dans l’immobilier, univers auquel il a consacré toute sa carrière en sortant de Sciences Pô.
    Jeune septuagénaire, Jean-Marie Forestier baigne toujours dans l’immobilier, univers auquel il a consacré toute sa carrière en sortant de Sciences Pô. Rui Dos Santos
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Rui Dos Santos

Né à Laissac, le 3 mai 1949, formé à Sciences Pô Paris, cavalier hors pair, passé par l’école de Saumur, et grand amateur de chasse à courre, il a fait toute sa carrière dans l’immobilier. Au sein de groupes d’envergure, mais aussi à son compte. Il est d’ailleurs toujours aux affaires, avec diverses opérations en Ile-de-France. S’il vit à Levallois-Perret, il reste fidèle à ses deux mois de vacances par an, dans la maison familiale, tout près de Bertholène.

Il a animé de nombreuses conférences un peu partout dans l’Hexagone. Une d’elles était intitulée "Les hasards dans la vie". Les siens ont souvent eu un lien très fort avec l’Aveyron. Comme, par exemple, quand, au retour de son service militaire, le bureau de placement des anciens élèves de Sciences Pô lui propose trois offres d’emploi : deux dans l’immobilier (une filiale du groupe Bouygues et Cogedim) et une chez Unilever. Il a pris rendez-vous à la Cogedim avec le chef du personnel, un certain monsieur Cluzel originaire de... Millau. Il avait également en commun avec cet ancien caporal de la cavalerie d’être passé par l’école d’équitation de Saumur. Affaire conclue ! "Voilà comment j’ai échappé à la vente de savonnettes chez Unilever", s’amuse celui qui a fait toute sa carrière dans l’immobilier. "Ce métier m’a passionné", répète-t-il à l’envi aujourd’hui. 

Né à Laissac, le 3 mai 1949, fils d’un père agriculteur et d’une mère commerçante, Jean-Marie Forestier ne semblait pas destiné à cette voie. Même s’il reconnaît, depuis toujours, "un amour pour la pierre". Après sa scolarité à Rodez, dans le privé, avec des retraites à l’abbaye de Bonnecombe, qu’il rejoignait souvent à pied, celui que ses parents voyaient bien dans le costume d’ingénieur a intégré Sciences Pô Paris. Avant donc de frapper à la porte de Cogedim en 1971. Huit ans plus tard, il est entré dans le groupe Bourdais comme secrétaire général de la holding, puis il est devenu directeur de la Société foncière d’Ile-de-France. En 1986, il a rejoint Auguste Thouard, le groupe n°1 de l’immobilier en France, où il a créé une nouvelle filiale, Auguste Thouard Habitat Foncier, spécialisée, notamment, dans la commercialisation d’immeubles de rapport, dont il a pris les rênes trois ans après. Rien d’étonnant pour ce cavalier hors pair !

Promoteur immobilier indépendant avec "quelques petites opérations"

Jean-Marie Forestier était là en selle dans la cour des grands avec des chiffres à donner le vertige : des budgets pouvant atteindre les centaines de millions de francs, un chiffre d’affaires de dix millions de francs et des grosses fortunes dans son carnet de clients. Il a quitté ses fonctions de PDG en 2005. Et après ? "J’avais 56 ans, j’étais actionnaire de mes entreprises et j’ai décidé de vendre à la BNP, explique-t-il. Je me suis alors lancé dans le métier de promoteur indépendant". Avec ce qu’il appelle "quelques petites opérations", comme à Asnières, où il a retrouvé un certain Vincent Quintard d’Espalion (les fameux hasards dans une vie !), ou encore à Serre-Chevalier, dans les Alpes. "Je n’avais pas trop le choix, je m’occupe, poursuit-il. J’ai un patrimoine immobilier, je le développe, je le fais vivre. Ce sont souvent des murs commerciaux, des restaurants pour la plupart, appartenant pour certains à des Aveyronnais, concentrés en Ile-de-France". Gérant, depuis 1980, de la SARL Immobilière Herran, il est aussi aujourd’hui gérant de l’EURL Ricile (réalisations immobilières et commerciales).

" Pugnaces, travailleurs, aimant réaliser des choses ». C’est ainsi qu’il définit les Aveyronnais. Force est de reconnaître que ces trois qualificatifs, et tant d’autres qu’il a abordés tout au long de la conversation, vont comme un gant à Jean-Marie Forestier. Si le Laissagais est un homme de (gros) chiffres - c’est lui qui a œuvré pour l’introduction des mathématiques à Sciences Pô au milieu des années 60 ! - et de belles pierres, le seul patrimoine qui compte, au fond, pour lui, c’est celui qui le rattache à l’Aveyron. En toute simplicité. Car, s’il a un faible pour les jolies carrosseries (son dernier bijou  est une BMW coupé cabriolet, intérieur cuir et tableau de bord en bois, et un V6 dans le moteur), il ne roule pas des mécaniques.

« J’ai horreur de la page blanche »

Avec son épouse Chantal, mayennaise d’origine, avec leurs quatre filles, Jean-Marie Forestier prend plaisir à se poser dans la maison sur les hauteurs de Bertholène, propriété qui  est dans la famille depuis 1797, qu’il a récupérée voilà trois décennies et restaurée avec goût. Sauf événement exceptionnel, les séjours sont bien rythmés, avec deux mois par an : les six premières semaines de l’été, durant lesquelles il jardine, reçoit les amis, ceux restés au pays et ceux de passage, « sans couper le téléphone, c’est impossible ! », puis deux semaines à Toussaint, consacrées à la chasse.  Si l’immobilier est son ADN, sa vie ne s’est toutefois pas résumée à ça. Le Laissagais a été correspondant pour L’Auvergnat de Paris et le Rouergue républicain, fondateur, avec Jean Puech, du Cercle des dirigeants aveyronnais, impliqué aussi dans l’amicalisme avec, notamment, la présidence, durant dix ans,  de L’Aveyronnaise, association née en 1897 dont la vocation était de « s’intéresser à tous ceux qui étaient montés à la capitale mais pas pour servir la limonade ». « J’ai horreur de la page blanche, ma pensée va plus vite que mon écrit », conclut l’intéressé, dont le vœu le plus cher est « d’être au service des autres ».

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