Anne Vergely veut être commissaire de police depuis qu’elle sait marcher !

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  • Anne Vergely va maintenant intégrer l’école nationale supérieure de police. Anne Vergely va maintenant intégrer l’école nationale supérieure de police.
    Anne Vergely va maintenant intégrer l’école nationale supérieure de police. repro cpa
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Rui Dos Santos

La Millavoise âgée de 25 ans a été major de promotion du concours externe 2020.

Les chiffres parlent déjà d’eux-mêmes, révélateurs d’une sélection XXL : 1 200 personnes inscrites, 80 retenues pour l’écrit et 32 admises à l’issue de l’oral. Le concours externe de commissaire de police a rendu son verdict il y a quelques jours. Sur les 32 (heureux) lauréats, une Aveyronnaise, qui plus est major de promotion de cette session 2020. "Oui c’est une fierté, oui c’est un privilège, mais le plaisir aurait été le même si j’avais été 32e. Je ne cherche pas la gloire, je cherche à devenir commissaire de police", reconnaît, tout de go, cette jeune femme âgée de 25 ans, née certes à Montpellier, le 15 mai 1995, de parents aveyronnais, mais qui a posé ses valises, avec toute la famille, à Rivière-sur-Tarn alors qu’elle n’avait que 8 ans. "Je suis 100 % Aveyronnaise", enfonce-t-elle le clou.

Major de promotion ou pas, elle retient surtout de l’annonce du résultat qu’elle était entourée "des gens que j’aime" : "C’était très fort en émotions. L’aboutissement de tellement de sacrifices, de journées de travail et aussi de nombreux moments festifs que j’ai déclinés". Avouant également volontiers que ce qui l’avait rendu peut-être la plus fière était "le 19 obtenu au grand oral" : "Le jury a compris que j’étais là pour servir la police. J’ai été naturelle, je n’ai pas triché".

Et comment vit-elle le fait d’être une femme dans cet univers (de moins en moins) masculin ? La réponse ne tarde pas : "Il suffit d’être à la hauteur pour susciter l’adhésion... C’est la compétence qui compte, pas le sexe !". En s’appuyant aussi sur des qualités dont elle accepte, après réflexion, de dresser une liste : "Le sens de l’écoute, l’altruisme, l’humilité, la capacité à trancher". Et de lancer, dans un grand éclat de rire : "Je crois que je suis une fille sympa, qui ne se prend pas la tête".

Après une scolarité classique à Millau (école des lauriers roses, collège et lycée Jeanne-d’Arc) et un bac ES en poche, Anne Vergely est passée par l’Institut universitaire technologique de Rodez et le DUT carrières juridiques. Elle fait même partie de la première promotion. "Après le bac, je ne savais pas trop et j’ai entendu une pub à la radio, explique-t-elle. J’étais un peu inquiète car ce département était nouveau, pas connu. J’étais dans la peau d’une aventurière pour, finalement, une scolarité incroyable". Avec deux autres camarades, Bénédicte Froment et Julie Cluzel, elle a le sentiment "d’avoir eu un lien un peu privilégié avec les enseignants" : "Présidente de l’association des étudiants du DUT, nous avons été chargées de faire la promotion de cette formation et de créer des partenariats. Avec des avocats, des experts-comptables ou bien encore des procureurs".

"Le concours le plus sélectif"

Même si le virus ne coule pas dans les veines de la famille, cette réserviste de la gendarmerie (depuis 2017) voulait donc devenir commissaire de police. "C’est difficile pour moi de verbaliser pourquoi, mais on peut parler de vocation. Cela me suit depuis que je sais marcher !, souligne l’intéressée. Je le vis comme une volonté d’aider la population, de servir la République". Après la faculté de droit de Toulouse (deux ans), puis celle de Montpellier pour un Master 2 en pratiques pénales (un an), Anne Vergely a intégré l’Institut d’études juridiques de Lyon (deux ans), décrochant donc le concours externe voilà quelques jours.

Le parcours le plus sélectif pour devenir commissaire de police (50 % des effectifs sortent de là), alors que les deux autres sont la voie interne (20 %) et la voie d’accès professionnelle (30 %). La jeune femme va rejoindre, fin août, l’école nationale supérieure de police à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or (près de Lyon) pour 22 mois.

Elle va donc s’éloigner à nouveau de "cette terre dont je suis profondément amoureuse". Elle conclut, toujours avec ce même sourire : "Je ne partirai pas sans mon pli de saucisse, sans aligot".

« C’est une fierté pour nous ! »

Maître de conférences en droit privé, Caroline Bouyjou a rejoint l’Institut universitaire technologique (IUT) de Rodez en 2013, à la création du DUT carrières juridiques. Tout d’abord en tant que directrice des études, avant de devenir responsable de cette formation en 2016, poste qu’elle occupe toujours aujourd’hui. Elle n’a pas oublié Anne Vergely (à qui elle a enseigné le droit civil au cours de la première année), dont elle garde « un très bon souvenir » et avec laquelle elle est en contact régulièrement. « Anne était une étudiante alliant qualités professionnelles (sérieuse, avec une grosse capacité de travail, rigoureuse...) et qualités humaines (une personnalité attachante, avec du tempérament), se souvient l’Aveyronnaise. Personnellement, je la vois bien commissaire de police, ça lui correspond complètement. Elle est dynamique et excelle dans le management d’équipes ». Et Caroline Bouyjou de conclure sur l’avenir d’Anne Vergely : « Je lui souhaite le meilleur. Elle le mérite, elle a beaucoup travaillé. C’est une fierté pour l’IUT et c’est pour ça qu’on fait ce métier. Malgré cette aussi belle réussite dans un concours aussi difficile, Anne n’a pas changé. Elle est restée fidèle à elle-même ! ». Le DUT carrières juridiques a donc été « un bon tremplin » et il a toujours le vent en poupe. « C’est une formation très attractive, il y en a moins de quinze en France, confirme l’enseignante, originaire de Decazeville. Pour 56 places en première année, on a reçu 1 600 demandes sur Parcoursup ! ».
 

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