Espalion : quand la rue Droite était l’axe principal de la ville

  • Aujourd’hui piétonne, la rue Droite est  entièrement dédiée au commerce de proximité.
    Aujourd’hui piétonne, la rue Droite est entièrement dédiée au commerce de proximité.
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Centre Presse Aveyron

Devenue aujourd’hui rue commerçante, elle a été jusqu’au milieu du XIXe siècle le passage obligé pour traverser Espalion.

Petit retour en arrière. Le Pont-Neuf n’est pas encore construit et vous êtes un voyageur partant de Rodez pour rejoindre le centre de la France dans votre carriole à cheval. Vous ne couperez pas à la rue Droite d’Espalion. C’est l’axe incontournable, le passage obligé. Vous le redoutez un peu car, à dix lieues à la ronde on connaît ses embouteillages !

Fermée au sud par la porte Saint-Georges, au nord par celle du Griffoul qui ferme le Pont-Vieux et donne accès au "Barry", le faubourg qui s’agrandit le long de la route de Laguiole jusqu’à la "Barrière", la rue Droite est l’artère principale de la ville qui en compte trois. La rue Méjane et la rue du Plô ne sont que des axes secondaires. Les futurs boulevards, des jardins à l’extérieur des remparts où l’on a du mal à imaginer, un jour futur des constructions… et à plus forte raison une église.

Serrée dans ses remparts, la cité n’a qu’un axe : la rue Droite. Passage obligé, elle est évidemment grouillante de vie car elle est aussi l’artère commerçante d’Espalion. C’est à l’époque, celle où il faut avoir pignon sur rue pour être reconnu. L’église (devenue aujourd’hui musée) donne d’ailleurs dans la rue Droite (les escaliers qui donnent accès au boulevard sont une modification plus tardive de l’édifice).

Étroite, mais un grand axe

Votre cheval descend difficilement cet axe principal et vous tempêtez (déjà !) contre les embouteillages. Il faut manœuvrer au millimètre pour gagner le Pont-Vieux et continuer sa route, sachant qu’au sortir de la rue Droite et quelle que soit votre direction une rude montée vous attend. Celle de Laguiole ou, dans l’autre sens, la terrible Calade où vous devrez peut-être marcher pour soulager votre cheval.

Mais ne vous plaignez pas, car au XVIIe siècle, un incendie a dégagé une vaste place : celle du marché qui facilite la circulation et le croisement. Mais la circulation reste difficile.

Et vous prêtez une oreille attentive à un projet bien loin de faire l’unanimité. C’est celui d’un nouveau pont que soutient fortement le préfet De Guizard.

Un projet hors de la vieille ville. Impensable !

Ce projet va pourtant se réaliser au grand dam des habitants de la rue Droite qui manifesteront en 1841. Ce Pont-Neuf est immense (comparé au Pont-Vieux) et il va "tuer" le commerce de la rue Droite. Malgré cela, cette rue regroupe aujourd’hui l’essentiel de l’activité commerciale et grouille toujours de monde, surtout les jours de marché.

Y circuler en voiture à moteur va relever de l’exploit sportif. Elle sera donc interdite à la circulation (sauf pour les livraisons) au début des années 1970.

Aujourd’hui il est bien agréable de l’emprunter tout en imaginant son histoire.

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