Suivez le guide : dans l'histoire des trésors d'Estaing
Lucienne Bernat guide le public depuis le premier son et lumière en 1960. Cette Estagnole et ancienne salariée de La Poste, transmet avec passion et discrétion, en se fondant dans le décor pour relater la riche histoire d’Estaing.
Sous une chaleur de plomb, Lucienne Bernat, croix autour du cou et T-shirt à l’effigie de La Nuit Lumière, démarre la visite sur le foirail qui remonte à 1911. Il faut l’imaginer suite aux aménagements effectués. Tout comme la grange rue d’Oultre qui faisait bistrot. Lucienne y était, sur le banc à côté. Elle se revoit, et nous avec. Remontant le temps avec minutie, quand Valéry Giscard d’Estaing s’intéressait en 1960 à une maison de caractère de cette rue dite paysanne avec croix du XVe siècle, ardoises du Cayrol et balcon pour sécher les noix. En levant les yeux, ce passé se laisse deviner.
Maisons à colombages, granges, vases démesurés sur une terrasse en vestige de la Révolution. Intarissable, le chemin se fait souriant comme le gai savoir. Lucienne parle vrai, parfois en patois, mêlant la petite et la grande histoire. De la femme du meunier qui coupait l’électricité du village car son mari traînait trop au café aux frères Edmond et René en quête de la particule D’Estaing obtenue par décret en 1924, Lucienne fourmille d’anecdotes. On quitte le Lot pour son affluent, la Coussane en passant par l’église. La visite s’achève au lavoir où Lucienne narre une ultime histoire, en tenue d’époque, et offre à boire. Quelques chansons et quelques vers en prime. Estaing vaut bien une messe, un château, tout un poème.
Riche patrimoine et rue paysanne
Au mitan du siècle dernier, le village comptait 32 fermes, 90 vaches et 1 500 habitants. Un monde paysan et les fastes de l’autre. « Il y avait au village un juge, un avocat, cinq médecins, un musicien, un chirurgien grâce au château », énumère Lucienne. Une tour de 1 647 érigée par un notaire témoigne de cet étalage de richesses.
François d’Estaing, Annat, Saint-Fleuret…
La relique sort lors de la procession chaque été de la Saint-Fleuret, saint-patron du village qui vécu au VIIe siècle. L’histoire se remonte grâce à 150 costumes. Le squelette est presque entier d’après de récentes recherches. Tristan d’Estaing qui a obtenu la fleur de lys royale en sauvant Philippe Auguste à Bouvines en 1214, François d’Estaing qui a connu « une reconnaissance tardive » en 1866, ou encore François Annat, confesseur de Louis XIV qui aurait déclaré « c’est mon père », témoignent de ce riche passé.
La Closerie, maison des artistes
Pierre Madoulé alias Robert Destain y a vécu jusqu’en 2010. Chanteur lyrique avec la troupe des Branquignols, comédien auprès de Louis de Funès notamment, il a fait venir dans sa maison Estagnole Michel Serrault, Jean Poiré, Pierre Tchernia, Jean Carmet, Roger Carel, Annie Cordy, etc. Ce fut « grandeur et décadence », dit en souriant Lucienne. Il a aussi réalisé une réplique du Titanic exposée lors d’une exposition à Lille. Autre célébrité Estagnole, Henri Cabrières, pionnier de la télévision, qui avait sa maison rue d’Oultre.
Son et lumière pour fêter la vie de château
De l’amiral comte d’Estaing guillotiné en 1794 au président Valéry Giscard d’Estaing en passant par les quatre religieuses de Sévérac arrivées en 1836 au château, l’édifice est au cœur de la cité. L’école s’y trouvait aussi. Le son et lumière lancé le 14 août 1960 pour le cinquième centenaire du bienheureux François d’Estaing retrace cette histoire. Rendez-vous le 15 août avec bougies et feu d’artifice.
Infos pratiques
Classé Plus beau village de France, Estaing se laisse conter avec son GR65 de Saint-Jacques classé à l’Unesco comme le pont, sans parler de son château, église Saint-Fleuret et son vin. À noter le maintien des Médiévales qui auront lieu les 12 et 13 septembre. Contact au 05 65 44 03 22
ot-estaing@orange.fr
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