Millau. Sud Aveyron : reprise difficile pour le tourisme social et solidaire

Abonnés
  • Les centres de tourisme aveyronnais ont du mal à se relever de la crise sanitaire.
    Les centres de tourisme aveyronnais ont du mal à se relever de la crise sanitaire. V.G.
Publié le
Arnaud de la Taille

Après quatre mois d’inactivité, le tourisme social s’inquiète pour son futur.

Une avant-saison annulée, une saison estivale presque normale et une après-saison incertaine. Le tourisme social et solidaire aveyronnais va avoir du mal à combler ses pertes après quatre mois d’inactivité forcée pour cause de Covid-19. "On est à 50 % d’activité normale sur l’été, note Pascal Dumora, gérant du Altia Club Aladin à Fondamente. Cela représente 70 % de perte d’activité et donc de chiffre d’affaires."

Même son de cloche du côté d’Olivier Couran, gérant du Village vacances Valrance à Saint-Sernin-sur-Rance, qui estime ses pertes à 590 000 €. Tous ces déficits ont bien sûr été compensés par les Prêts garantis d’État (PGE), mais c’est surtout les saisons futures qui inquiètent les professionnels du tourisme.

"C’est un trou de trésorerie bouché par un prêt. Donc à un moment il va falloir rembourser ce premier prêt, mais l’absence de trésorerie des quatre mois ne va pas revenir, même avec une saison pleine, constate Yvan Bouat, gérant du Roc Nantais à Nant. On vit l’hiver sur les acomptes de l’année suivante. Sauf que la majorité des groupes ont reporté, donc il n’y a aucun acompte pour l’hiver 2020."

Le monde du tourisme se retrouve ainsi face à une équation complexe. Les centres vivent principalement grâce à l’avant saison (de mars à juin) et l’après saison (septembre/octobre). Juillet et août ne représentent qu’une petite part de leur chiffre d’affaires annuel.

Alors que les coûts ont augmenté avec les mesures sanitaires, les capacités d’accueil des centres de tourisme ont diminué. Pascal Dumora estime avoir perdu "entre 20 et 30 % de capacité, puisqu’on doit éloigner les lits des dortoirs de 1,50 mètre." "Il y a moins de gens, mais ils coûtent plus cher à accueillir avec les normes sanitaires", rajoute Yvan Bouat. À tout cela s’ajoutent les classes et les groupes de seniors, encore réticents à l’idée de venir après l’été.

Des signes encourageants

Dans ce marasme, certains signaux redonnent le sourire aux professionnels du secteur. "On n’était qu’à 20 % d’un été normal à la fin juin, mais on a eu un fort rebond des inscriptions pour remonter à 50 %", note Pascal Dumora. "On est optimiste pour juillet et août, ajoute Yvan Bouat. On est à 80 % de remplissage sur les deux mois."

Les mesures gouvernementales permettent aussi d’envisager 2021 avec un peu plus de sérénité. Les touristes avaient la possibilité d’annuler ou de reporter leurs séjours sur une période de douze à dix-huit mois. "On a remboursé tous les acomptes aux écoles, explique Olivier Couran. C’est ce qui leur a plu, donc beaucoup ont demandé à réserver de nouveau sur la même période." Quant à Yvan Bouat, il compte "70 % de taux de remplissage pour l’année prochaine. Et je suis optimiste pour atteindre les 100 %." Les centres espèrent que cette vague positive va se poursuivre, et ainsi limiter les dégâts sur la fin de saison.

Qu’est-ce que le tourisme social et solidaire ?

Né au début des années 2000, le tourisme social et solidaire a pour objectif de permettre à chacun de partir en vacances et de pratiquer des activités de loisirs. Les centres sont recensés par l’Union nationale des associations de tourisme (UNAT). « En Occitanie, cela représente 200 équipements, 37 000 lits et plus de 8 000 emplois saisonniers », explique Georges Glandières, vice-président de l’UNAT Occitanie.


 

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?