Villefranche-de-Rouergue. Redynamiser Villefranche, une priorité municipale

  • Les services culturels et du patrimoine seront installés rue Pomairols.
    Les services culturels et du patrimoine seront installés rue Pomairols. DDM - GUY LABRO
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LABRO Guy

Jean-Michel Bouyssié, adjoint en charge de la politique de la ville, présente la stratégie de la mairie en la matière.

Aérer la bastide. C’est là une question récurrente dès que l’on parle de l’urbanisme du centre-ville. Adjoint en charge de la politique de la ville, Jean-Michel Bouyssié ne dit pas autre chose. Mais, avertit-il : "Il s’agit d’une vision qui doit s’inscrire dans le temps." Vingt ans peut-être.

Mais l’élu connaît aussi l’urgence de la situation, et rappelle l’engagement de la nouvelle équipe municipale. " Nous voulons porter la redynamisation du centre-ville dans un plan quinquennal 2 021-2 025 avec une première tranche de ce programme pluriannuel qui figurera dans le budget 2 021, pour déjà traduire nos objectifs politiques ".

Jean-Michel Bouyssié donne les grandes lignes de ce plan. "La revitalisation de la bastide passe par de la démolition, du verdissement avec des maisons avec jardins et des espaces publics."

C’est bien d’aération dont il est question. Avec, in fine, comme objectif de faire revenir les classes moyennes dans la bastide. "Nous voulons travailler sur l’offre de quelques biens d’exception, avec jardin et garage."

Constat

Jean-Michel Bouyssié rappelle que, selon les chiffres du recensement de 2 018, sur 11 892 habitants que comptait la commune, seulement 1 686 résidaient en centre-ville. Et si l’on pousse un plus l’analyse, il faut s’arrêter à leurs revenus. Jean-Michel Bouyssié donne un autre chiffre : "En 2 019, le revenu net mensuel imposable en bastide était de 600 €." C’est d’ailleurs sur ce critère-là que la bastide a été retenue comme quartier prioritaire de la politique de la ville.

L’adjoint pointe aussi une augmentation de la vacance de l’habitat : "30 % en 2 010, 36 % en 2 015, 40 % aujourd’hui" et les 29 d’immeubles déclarés en péril. "Ses dix dernières années nous avons eu quatre effondrements et cinq incendies d’immeubles".

Noire réalité…

Un îlot par gâche

Concrètement, la municipalité veut agir sur les quatre gâches et traiter pendant le mandat un îlot par gâche. Car, il n’est raisonnablement pas possible de prendre en compte la totalité des 16 hectares de la bastide. "Il faut éviter l’éparpillement", disent les élus.

Déjà quelques pistes se dégagent. Il y a l’îlot de la Miséricorde qui a été lancé par la précédente municipalité. La rue des Bannes fait partie aussi des dossiers bien engagés. Jean-Michel Bouyssié évoque aussi l’ancien bâtiment de la Caisse primaire d’assurance maladie sur les allées Aristide Brinad. "L’objectif est de le démolir pour créer un espace, pour partie en parking et pour partie en parc. Cela faciliterait la liaison entre les allées et le cœur de ville et conforterait le marché."

Jean-Sébastien Orcibal et son équipe veulent aussi faire revenir des services publics au centre-ville. Pour générer du flux et des chalands. L’installation d’un hôtel de police rue Camille Roques a été actée par le dernier conseil municipal. L’adjoint en charge de la bastide fait d’autres annonces. "Nous installerons les services culturels et du patrimoine de la mairie rue Pomairols, et le CCAS dans l’immeuble de l’ancien restaurant Pinto, près de la halle."

 

 

Plusieurs outils à disposition de la collectivité

« Nous adaptons notre stratégie aux différents dispositifs contractuels », note Jean Michel Bouyssié. La municipalité peut s’appuyer sur plusieurs de ces dispositifs.
Un Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV), un document similaire à un Plan local d’urbanisme qui décline de la loi Malraux de 1962 (secteurs sauvegardés), est en cours d’élaboration. Ce plan urbain, très détaillé et qui sera opposable aux tiers, devrait être opérationnel pour 2 022, tel est du moins l’objectif des élus. Actuellement, le cabinet Lavigne mène une étude parcellaire. Un travail de titan sur le terrain, préparé en amont par le service municipal d’urbanisme. « Sur la bastide, il est recensé 1 078 parcelles. Toutes doivent être visitées. Aujourd’hui, le cabinet en a vu 343 », indique Jean-Michel Bouyssié. Un point d’étape doit être fait au mois d’octobre prochain. L’élu annonce pour cette date la visite de l’inspectrice générale du patrimoine et de l’architecture au ministère de la Culture, Marie Laure Petit. « À ce moment-là, nous engagerons une première phase de concertation avec les citoyens. C’est une obligation réglementaire, mais c’est aussi notre volonté forte », ajoute-t-il.
Autre outil, le programme Action cœur de ville avec un volet rénovation urbaine. Le cabinet « Ressources et Territoires » en est chargé.
Le Quartier prioritaire de la politique de la ville fait également partie des dispositifs mobilisables. Deux autres, mis en œuvre par le Conseil régional, sont aussi à prendre en compte : les Grands Sites d’Occitanie au titre du tourisme et les Bourgs Centres.
« Tous ces mécanismes sont complémentaires. Ils doivent nous permettre de mener à bien notre projet de revitalisation de la bastide », conclut l’adjoint en charge de la politique de la ville.

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