Villefranche-de-Rouergue. "Apporter la musique dans les villes"

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GDM

À l’invitation de l’association Jodelarth et de sa présidente Delphine Palissot, le célèbre violoncelliste Gautier Capuçon s’est produit mardi soir dans la collégiale devant un public conquis de 230 personnes. Interview.

Après le confinement, vous avez décidé de réaliser un tour de France solitaire et solidaire, vous avez lancé un appel à toutes les communes qui voudraient bien vous accueillir…

Vous avez dû être extrêmement sollicité, qu’est-ce qui vous a décidé à faire escale à Villefranche-de-Rouergue ? Est-ce la ville, le lieu emblématique de la collégiale ou est-ce Delphine Palissot, son association Jodelarth et son énergie culturelle ou bien les trois raisons conjuguées ?

Le choix des destinations de la tournée a été extrêmement complexe, compte tenu du nombre de demandes reçues.

Plusieurs paramètres ont été considérés comme par exemple la situation géographique, le calendrier, etc...

Avez-vous déjà joué en Aveyron, si oui où exactement, et si ce n’est pas le cas, à part la collégiale de Villefranche, un autre lieu vous tenterait-il ?

Je suis très heureux de venir jouer à Villefranche-de-Rouergue où je n’ai jamais joué car ma belle-famille y est attachée depuis de nombreuses années.

Je serais très heureux de découvrir une prochaine fois la magnifique ville de Conques dont ma belle famille m’a beaucoup parlé.

Le concert de ce mardi soir a été consacré à des œuvres de Bach, est-ce un répertoire différent que vous proposez à chacune de vos étapes ? Est-il en rapport avec le lieu ? Avec votre ressenti ?

Il y a deux programmes, solo avec les suites de Bach, et avec piano, avec des œuvres du grand répertoire (Brahms, Chostakovitch, Chopin, Rachmaninov…), ainsi que des pièces plus courtes. Ces deux programmes ont été ceux que j’ai interprétés pendant le confinement. Les suites de Bach dans la Collégiale de Villefranche-de-Rouergue nous semblaient être une évidence.

Quel est votre compositeur préféré et pourquoi ?

J’aime particulièrement toutes les œuvres que je joue dans ces programmes mais Bach, la bible des violoncellistes, est un retour aux sources.

Vous avez sorti l’album, "Intuitions", où vous vous racontez en musique. Vous le définissez d’ailleurs comme "autobiographique". Vous remontez le cours de votre histoire, alors qu’est ce qui vous a décidé un jour à prendre un violoncelle dans vos bras ?

L’album Intuitions est sorti en 2018, il y en a eu trois autres depuis. Mes parents m’ont donné mon premier violoncelle à quatre ans et demi et cela a été un coup de foudre immédiat, musical bien évidemment, mais également physique pour cet instrument si sensuel.

Pouvez-vous nous présenter votre instrument ? Est-ce quevous le considérez comme un compagnon ou bien fait-il partie intégrante de vous-même ?

J’ai la chance de jouer cet instrument de l’école de Venise du grand luthier Matteo Goffriller de 1701, "l’Ambassadeur". C’est une rencontre extraordinaire et une recherche sonore perpétuelle et infinie. Plus qu’un compagnon, le musicien et l’instrument, 1 + 1 = 1.

Vous avez déclaré, "la musique, il faut que ça swingue", estimez-vous que les lieux sacrés, comme aujourd’hui la collégiale, se prêtent à tous les types de musique et toutes les interprétations ?

C’est ce que mon premier professeur de violoncelle, Augustin Lefèbvre, me disait quand je débutais le violoncelle. La musique est un partage d’émotions.

Vous étiez il y a quelques jours à Brignoles (83), vous enchaînez à Pennautier (11), que vous apportent ces rencontres avec un public sans doute différent des grandes salles où vous jouez et qu’en attendez-vous ?

L’idée derrière cette tournée était de continuer le lien fort qui s’est créé avec le public pendant le confinement et de pouvoir se retrouver pour partager à nouveau la musique. J’avais le souhait d’apporter la musique dans des villes et villages de France, dans un circuit moins traditionnel de salles de concerts que je fréquente d’habitude, à la redécouverte de notre patrimoine et à la rencontre des gens. Je suis comblé par ces rencontres humaines depuis le début de la tournée et heureux de voir également qu’une grande partie du public vient pour la première fois écouter un concert de musique classique.

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