Aveyron : six mois ferme pour l’auteur de plusieurs départs de feu

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  • L'incendiaire condamné au tribunal
    L'incendiaire condamné au tribunal Archives Centre Presse
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Philippe Routhe

Ce septuagénaire, en proie à des problèmes psychologiques, a été condamné hier, à deux ans de prison dont six ferme.

L’important incendie du 20 juillet, à Sévérac-d’Aveyron, qui a ravagé près de 75 hectares de forêt, ce n’est pas lui… En tout cas, hier, au palais de Justice de Rodez, dans le cadre d’une comparution immédiate, il n’était pas jugé pour cet incendie.

En revanche, il l’était pour ceux du 30 juillet et 3 août derniers. Ainsi que pour une multitude d’autres départs de feu, dix-huit, lors de ces quatre derniers étés. Toujours dans cette même région des causses, entre Sévérac et Campagnac. Des faits pour lesquels ce Sévéragais a été placé sous contrôle judiciaire, mais dont il réfute, pour la majeure partie d’entre eux, sa responsabilité. Il aurait dû être jugé le 1er avril dernier, mais le confinement est passé par là…

Les deux derniers incendies, donc, il les reconnaît. « J’étais allé voir le feu du 20 juillet… Puis j’ai mis un coup de briquet ». Pourquoi ? « Je ne comprends pas », bredouille-t-il, le masque sous le menton. « C’était le vent du nord… »

« Mais pourquoi vous mettez le feu ? », insiste la présidente Briand-Baranguer. « Je ne sais pas »…. «J’avais un traitement, on m’a enlevé un médicament, peut-être ça vient de là », explique le prévenu, qui a effectué un séjour en hôpital psychiatrique en juin dernier.

Rapidement, le tribunal comprend toutefois qu’il ne sera pas très éclairé, ni sur les derniers faits, ni sur tous les autres. Tout au plus évoquera-t-il un grief avec la commune de Sévérac par rapport à l’installation d’une usine fabriquant des granulés de bois, contre laquelle il nourrit également une certaine rancœur.

Les experts, pour leur part, ne relèvent pas de tendance pyromane. En tout état de cause, le prévenu ne semble pas mesurer la gravité de ses gestes. « Fort heureusement, il n’y a jamais eu de gros dégâts et en tout cas pas de victimes », lance la présidente.

Le procureur souligne néanmoins les importants moyens, tant chez les pompiers que chez les gendarmes, mobilisés à chaque reprise. Et la récurrence de certains faits à proximité de l’usine de granulés. Requérant la relaxe pour quelques départs de feu « qui ne ressemblent pas au mode opératoire du prévenu », le parquet requiert une peine de 2 ans de prison dont six mois ferme aménageable pour les autres.

Pour l’avocate du prévenu, le « package » ne lui va pas. « Mon client a reconnu cinq faits sur les dix-huit. Pour les autres, il n’y a rien qui permet de dire que c’est mon client. Il ne peut pas supporter tous les départs du feu du village ». Et de rappeler que son client, âgé de plus de 70 ans, n’a pas de casier judiciaire et montre surtout de récents troubles du comportement qui méritent avant toute chose des soins.

Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet. Le prévenu est toutefois maintenu en détention jusqu’à la mise en place de l’aménagement de la peine, prévue lundi. Les demandes d’indemnisations, notamment celles de la commune, seront étudiées lors d’une prochaine audience.

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