Le tour de l'Aveyron à scooter – étape 5, épisode 4 : rouler de nuit jusqu'à la belle étoile

  • Au petit matin après une nuit à la belle étoile.
    Au petit matin après une nuit à la belle étoile. LR -
  • C'était pourtant charmant du côté de Monteils.
    C'était pourtant charmant du côté de Monteils. LR -
  • Hôtels, restaurants et autres cafés disparaissent des petites communes.
    Hôtels, restaurants et autres cafés disparaissent des petites communes. LR -
  • A Villefranche pour trouver un toit.
    A Villefranche pour trouver un toit. LR -
  • A Villefranche, hôtels complets mais rues vides.
    A Villefranche, hôtels complets mais rues vides. LR -
  • A Villefranche, hôtels complets mais rues vides.
    A Villefranche, hôtels complets mais rues vides. LR -
  • La nuit tombée, Villefranche la belle s'endort.
    La nuit tombée, Villefranche la belle s'endort. LR -
  • Balade nocturne à Villeneuve.
    Balade nocturne à Villeneuve. LR -
  • Trop tard pour la Maison des pèlerins.
    Trop tard pour la Maison des pèlerins. LR -
  • Encore du monde en terrasse vers minuit.
    Encore du monde en terrasse vers minuit. LR -
  • Après une nuit dehors, au petit matin, le paysage est paisible.
    Après une nuit dehors, au petit matin, le paysage est paisible. LR -
Publié le
Laurent Roustan

Ce tour de l'Aveyron part à l'aventure sur les petites routes du département, défiant chaleur, pluie et pépins mécaniques, à la rencontre de beaux paysages et de belles gens. Ou l'art de se déconfiner complètement.
Six étapes tous les dimanches du 19 juillet à fin août, et six épisodes par étape sur le site de Centre Presse, du lundi au samedi.
On a fait le plein, le moteur démarre, un coup de klaxon et c'est parti !


 

Marie me ramène à Sanvensa, nous nous disons au revoir et je récupère mon scooter. Auparavant, avant de nous rendre aux Martinets, nous avions passé quelques coups de téléphone aux hôtels de Villefranche. Tous complets. Je ne pensais pas me rendre dans la bastide autrement que pour y passer la nuit, mais puisque c'est complet, je décide donc de prendre la route de la campagne profonde, advienne que pourra.

Je prends donc la D648 par Le Cluzel, direction la vallée de l'Aveyron et Floirac. Jolie route, et joli coin. Je rejoins Monteils, la « capitale », aux portes des gorges de l'Aveyron qui vont jusqu'à Najac. Mais à Monteils, les deux hôtels-restaurants du coin ont fermé, et on a barré leurs noms des panneaux indicateurs. « Soit ça ne marchait plus, soit c'était des personnes qui ont pris leur retraite et dont l'affaire n'a pas été reprise », me dit la patronne du bar-tabac, qui lui résiste avec une clientèle autochtone. Les hôtels les plus proches ? « Najac, ou Villefranche. Sinon, il y a le camping... »

Je dois avouer que je rêvais d'un bon lit. Après réflexion, et un petit « souffle au carbu » du scooter au démarrage, je décide donc de rejoindre Villefranche, pensant tout de même trouver un toit dans la bastide.

Arrivé sur place, je me gare devant les locaux de La Dépêche du Midi et déambule dans les rues, la batterie de mon portable déchargée, avec le sac-à-dos sur le dos et le casque… dans la main. Et je ne trouve rien pour m'abriter la nuit. Mais quelque chose me surprenait : comment se faisait-il que les hôtels soient complets et les rues de Villefranche si vides ?

 

Une énigme qui me trottait dans la tête alors que je me consolais d'un bon repas à l'Assiette gourmande. Interrogée, l'une des patronnes du restaurant trouve cela étrange aussi : « D'après moi, c'est à cause du Covid. » C'est vrai qu'avec la crise sanitaire, les hôteliers se doivent de laisser une chambre vide 24 heures avant de la louer à nouveau. Ce qui peut donner des hôtels complets… mais aux trois-quarts vides. Me voilà propre. J'en appelle aussi aux collègues de la Dépêche, pour voir si je ne pourrais pas au moins dormir dans les locaux du journal… Mais aucun de ceux qui travaillent à l'agence de Villefranche n'habitent à Villefranche…

Après le repas, en regagnant le scooter, je réfléchis. La nuit est tombée depuis peu, je vois les cafés fermer et les terrasses se vider… Je décide alors de rouer la nuit. La fraîcheur fera du bien à ma monture. Je démarre et je pars sur Villeneuve. C'est agréable de rouler la nuit, et encore plus agréable de voir de la vie sur la place de la petite bastide une fois arrivé. Je me promène, constate avec dépit que le gîte pour les pèlerins est fermé, puis me pose sur la terrasse d'un café encore copieusement garnie. Jusqu'à minuit, heure de l'extinction de l'éclairage public.

Je remonte alors sur le scooter, me trompe un peu d'intersection puis tourne vers Sept-Fonds. Je remarque un chemin sur la gauche, je le prends, puis m'arrête à un endroit que je juge bon pour une nuit à la belle étoile. Je sors la tente, je la pose juste sur le sol, puis je m'étends dessus. Il fait frais, mais pas trop, je repère quelques étoiles filantes dans le ciel, puis finis, tant bien que mal, par m'assoupir.

Je me réveille chatouillé aux premières lueurs de l'aube. L'endroit où je me suis étendu est beaucoup moins plaisant que vu dans la nuit. C'était en plus pile poil sur un nid de fourmis. Autant dire que je secoue tout, mon corps, mes vêtements et la tente, puis plie subito mon campement de fortune pour rejoindre la route.

Une nuit à la belle étoile. C'était quand même pas mal...

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