Le tour de l'Aveyron à scooter – étape 5, épisode 5 : à Foissac, préhistoire, céramique et permaculture
Ce tour de l'Aveyron part à l'aventure sur les petites routes du département, défiant chaleur, pluie et pépins mécaniques, à la rencontre de beaux paysages et de belles gens. Ou l'art de se déconfiner complètement. Six étapes tous les dimanches du 19 juillet à fin août, et six épisodes par étape sur le site de Centre Presse, du lundi au samedi. On a fait le plein, le moteur démarre, un coup de klaxon et c'est parti !
Il est 8 heures du matin environ et nous voilà à Montsalès. Suspendu au-dessus de la vallée du Lot, ce même Lot que l'on avait croisé en descendant de l'Aubrac, lors de la première étape. Autant dire que la fin de ce tour s'approche. Pour l'instant, Montsalès offre un splendide panorama, et le village est tranquille, avec ses rues qui sont en fait des sentiers passant d'une habitation à l'autre, le long de la falaise. Au bout, cette rue qui se transforme en chemin, avec un vieux portail entrebaillé qui laisse entrevoir… un putching-ball, une autre maison laisse échapper de la musique techno, et la piscine de cette autre est recouverte d'animaux gonflables et de bouées. Un peu perché à Montsalès, non ? Mais on y prend de la hauteur.
Pour mieux plonger, après une toilette succincte dans les WC publics, vers la vallée du Lot par une charmante route, la D86, et atteindre Ambeyrac, qui présente une superbe vue sur le château de Larroque-Toirac dans le Lot. Le département, pas le cours d'eau. Longer ensuite le Lot (le cours d'eau ainsi que le département), et après le très champêtre village de Balaguier-d'Olt, remonter à droite vers Foissac. Pour enfin boire un double café au bar-tabac (la patronne s'appelle Jojo, je crois), avant d'aller saluer la grotte préhistorique. Depuis son ouverture au public en 1973, la grotte de Foissac est gérée par la même famille. Cette année, avec la crise du coronavirus, « on essaie de tenir, nous dit-on à l'entrée. On a perdu tous les groupes scolaires ou de troisième âge. Ce qui nous manque aussi, ce sont les étrangers, mais nous avons plus de visiteurs locaux. »
Une fréquentation en dents de scie cette année, mais toujours « l'heure de pointe » des visites entre 14h30 et 16h30, qui se font cet été de préférence sur réservation, on l'aura compris. Des groupes réduits, les gestes barrières pour aller jeter un œil sur ces entrailles préhistoriques et les petits trésors de ces 500 m de galeries souterraines (sur un réseau de 12 km, autant dire qu'il peut y avoir encore, là-dedans, d'autres trésors inconnus, comme cette statuette découverte il y a peu de temps.
Non loin de la grotte, en retournant vers le village, un panneau de bois un peu défraîchi indique « Permaculture sculpture maraîchage », une flèche indiquant une entrée par un chemin qui n'est plus… Enfin, qui est ailleurs, un peu plus loin. Je connaissais ce panneau, et l'endroit, pour l'avoir vu en 2016, si ma mémoire est bonne... Bienvenue donc chez Hélène, Jordan et leur petit Gabin, qui se sont installés sur ce terrain revêche pour travailler la terre de concert, mais chacun à sa façon. Jordan est maraîcher-paysagiste de formation et de cet endroit, il en a fait un jardin. « Au début, il n'y avait rien, à peine 5 cm de terre », se souvient-il. Une terre qu'il va travailler en permaculture, en faisant des buttes de terre pour pouvoir planter « avec zéro produit, zéro intrants, même ce qui est autorisé. On ne met rien du tout, on laisse faire la nature, et les bestioles prendre leur part de nourriture. Tout se fait de façon naturelle, on arrose juste, on désherbe à peine. » Depuis deux ans Jordan peut vendre ses fruits et légumes, au marché de Foissac ou via le site Permaterres.
Hélène, quant à elle, travaille aussi la terre, mais comme sculptrice et céramiste, notamment l'argile qu'elle cuit à haute température dans un four à bois que le couple a bâti lui-même avec l'aide d'un ami. Des sculptures et autres céramiques, parfois géantes, qu'elle expose et qu'elle vend, sur place ou ailleurs. Car le petit bout de terre d'Hélène et Jordan se visite, autant le jardin que les sculptures, on y organise même des ateliers, des rendez-vous nature… Un petit paradis pour le corps et l'esprit.
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