Le tour de l'Aveyron à scooter – étape 5, épisode 6 : portrait des trois Capdenac

De Foissac, on prend la D87 qui devient la D35 après Gelle et on atteint Capdenac-Gare par Saint-Julien d'Empare. La première partie d'un triptyque capdenacois plutôt original entre gare, port, et hauteur.

Seul Capdenac aveyronnais, le « Gare » est un jeunot de 159 ans d'âge. Une « ville nouvelle » construite pour accueillir une gare monstre qui fut «  la plus importante gare de triage d'Aveyron » dans le giron de l'activité houillère et sidérurgique du Bassin decazevillois. Autant dire qu'aujourd'hui, les multiples voies ferrées de la gare n'accueillent guère de trains depuis un peu plus d'un demi-siècle. Mais ce Capdenac-là a conservé tout d'une petite ville, avec feux rouges et tout. A noter une bonne adresse pour apaiser sa faim : le restaurant libano-syrien la Doune et ses succulenets spécialités de ces deux pays. Comme quoi la gastronomie peut abolir les conflits...

On traverse le Lot pour se retrouver dans le Lot, et on lève la tête vers le « Haut ». Perché sur son éperon rocheux, Capdenac-le-Haut a lui un âge plus qu'avancé que le « Gare », puisqu'il y a 3500 ans avant J.-C., l'endroit était déjà habité. Place forte de tout temps, maintes fois assiégé, depuis les Gaulois par les Romains, le « Haut » qui revendique aussi le nom d'Uxellodunum était une forteresse prisée par tous les chevaliers, et guerriers, gaulois, romains, wisigoths, templiers, sarrasins, Anglais, croisés… Un bel endroit, depuis dix ans l'un des Plus beaux villages de France. Et c'est là-haut que je passerai la nuit (enfin, un hôtel!).

Même perché cent mètres plus haut que le Lot, le « Haut » garde les pied dans l'eau avec le « Port », troisième et dernier Capdenac du coin. Capdenac-Port fait partie de la commune de Capdenac-le-Haut et se résumerait presque au rond-point devant le pont sur la D840, s'il n'y avait pas effectivement quelque chose qui ressemble à un port au bord du Lot. Ecluse, voire tunnel-écluse, les gabarres passaient par là m'a-t-on dit lorsque le Lot était navigable, ainsi que les péniches, toujours liées à l'activité industrielle du Bassin, avant que le train ne prenne peu à peu le relais. Aujourd'hui, le « Port » est une centrale hydroélectrique depuis environ un demi-siècle. Les ouvriers travaillant sur cette centrale me disent combien de watts produit cette centrale, mais ma mémoire est distraite par… des licornes gonflables flottant du côté du « Port », alors qu'en face, côté « Gare », ce sont des flamands roses gonflables.

Trois Capdenac donc, un de fer, un de pierre, et un d'eau. Avec le Lot qui coule entre eux.