Onet-le-Château : à Is, la Vierge de Lourdes veille depuis plus de 60 ans
À mi-chemin entre le château d’Is et l’église de Saint-Martin- de-Limouze, elle semble veiller sur tous, passants et villageois. Depuis le 13 mai 1958, elle en a vu des enfants en aubes blanches venir témoigner de leur foi en l’église, des processions de catholiques endimanchés pour les fêtes de Pâques ou de Noël. Elle en a entendu des prières de toutes sortes, qui exhortent qui à un ciel plus clément, qui à une guérison rapide d’un proche ou parfois à des souhaits un peu moins pieux.
Mais la fête qu’elle préfère, c’est sans aucun doute celle du 15 août dédiée à son culte. Du haut de son mètre quatre-vingt, la Sainte Vierge d’Is, résistant à toutes les intempéries et les orages humains, garde avec bienveillance depuis plus de soixante ans ce petit lopin de terre, à la croisée des chemins.
Très pratiquante, comme on pouvait l’être en 1957, Marie Viarouge souhaitait matérialiser sa dévotion. Avec le soutien du père Boyer, curé de la paroisse, et l’aide de son neveu Roger, elle élabora le projet d’une stèle à la gloire de la Sainte Vierge. Tous trois se rendirent à l’abbaye de Bonnecombe où plusieurs icônes à l’effigie de Sainte-Marie leur furent proposées. Il fut donc décidé que "la vierge de Lourdes" protégerait les alentours du château d’Is. Le plan du monument fut établi dans ses moindres lignes. En pierre reconstituée, la statue fut créée par la maison Ronzemaille de Villefranche-sur-Rhône. M. Martel l’installa sur un socle en granit de Sidobre. M. Ferrand du Pas, l’entoura par la suite, de grilles de 6 m de côté. La hauteur totale du monument est de 4,20 m et l’ensemble pèse huit tonnes.
L’abbé Prieur de Bonnecombe s’arrangea pour faire venir en train, jusqu’à la gare de Rodez, la statue terminée.
C’est Roger Viarouge qui avec sa "Prima Quatre" attelée d’une remorque alla la récupérer. Il entreposa naturellement le colis dans une salle du château. Quelle ne fut la frayeur de Nancy, une de ses tantes, lorsque celle-ci découvrit par hasard la vierge, qui du fond de sa caisse semblait la dévisager…
Le jour du centenaire de l’apparition à Lourdes, le 13 mai 1958, la statue fut édifiée sur ce terrain communal. Le monument fut béni par Mgr Ferrieu en décembre 1958 et l’événement fut l’occasion d’une grande fête dans une salle du château. Quelques personnalités furent conviées.
Si M. Boscary-Monservin (maire de Rodez) ne put se libérer, Mme Cayla, maire de Druelle, partagea la journée avec, entre autres, les instigateurs et réalisateurs du projet.
La célébration du 15 août 1959 fut marquée d’une pierre blanche : pour la première fois, on illumina le monument.
Qu’importe si les mains jointes de la Vierge ne sont pas tout à fait au milieu ; elle écoute si bien, depuis plus de six décennies maintenant, les prières de tout un chacun…
J'ai déjà un compte
Je me connecteSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?