Sainte-Radegonde : le virus ne doit pas nuire au souvenir

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  • Eérigé en 1946, le mémorial de Sainte-Radegonde rend hommage à toute  la résistance aveyronnaise.
    Eérigé en 1946, le mémorial de Sainte-Radegonde rend hommage à toute la résistance aveyronnaise. repro cpa
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François Cayla

Covid-19 oblige, la cérémonie commémorative de la tuerie du 17 août 1944 sera réduite à sa plus simple expression. Ce qui n’empêche pas de respecter le devoir de mémoire.

Le temps passe. Les souvenirs restent. Du moins certains. Et parmi ces souvenirs, il en est, trop souvent douloureux, que l’on doit s’attacher à préserver peut-être un peu plus que d’autres. On appelle ça le devoir de mémoire. La tuerie de Sainte-Radegonde, perpétrée le 17 août 1944 par une colonne allemande, qui a froidement massacré 30 personnes un jour d’été, fait partie de ces moments tragiques qu’il convient de ne pas oublier. Jamais.

Dans ce sens, parmi les cérémonies commémoratives organisées depuis 76 ans, celle qui sera organisée ce 17 août, comme de coutume devant le monument commémoratif érigé en 1946, sera quelque peu particulière. La Convid-19 est passée par là et les recommandations sanitaires avec elle.

Une poignée de participants

Comme on l’indique à l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, le public, d’ordinaire nombreux, ne sera pas invité. Ne sera en fait présente qu’une poignée de personnes. Chaque association départementale d’anciens combattants et/ou résistants aura droit à un représentant, et un seul. Quelques porte-drapeaux seront aussi de la partie, mais en nombre très restreint. Les élus locaux seront soumis au même régime et, les quelques participants devront porter le masque et respecter la bonne distance entre chacun.Dans un contexte exceptionnel, on se contentera donc cette année du strict minimum.

Pour continuer à se souvenir qu’en août 1944, la Gestapo de Rodez recevait l’ordre de fusiller tous les prisonniers de la ville. Les soldats allemands basés dans la ville aveyronnaise refusaient de passer à l’acte et ce sera une unité de passage, composée d’une soixantaine d’éléments armés de la SS de la Luftwaffe, qui allait se charger de cette triste mission.

Condamné à 20 ans de bagne

Trente hommes étaient alors sortis des cellules de la caserne Burloup : résistants, réfractaires, maquisards. Attachés deux par deux avec des fils électriques, ils étaient conduits sur le champ de tir de Sainte-Radegonde, là où s’exerce la garnison de Rodez. Les trente hommes allaient être fusillés en quelques minutes, puis enterrés à la hâte, certains encore agonisants.

L’unité SS qui s’est rendue coupable de ces exécutions sommaires était commandée par un Nazi convaincu, le caporal Fieneman. Jugé à Toulouse en 1951, ce dernier a été condamné à vingt ans de bagne. Un monument a été érigé à Sainte-Radegonde en 1946. Dédié à l’ensemble de la Résistance aveyronnaise, il rend particulièrement hommage aux victimes de cette froide tuerie du 17 août 1944.

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