Architectures : la paix et le commerce des Bastides de l'Aveyron

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Publié le
JDM

Les bastides. C’est un chef-d’œuvre d’urbanisme. "Au Moyen Âge, c’est le mouvement urbanistique le plus important de toute l’Europe", résume Christophe Évrard, le spécialiste des Bastides du Rouergue. Bâties essentiellement dans le sud ouest, elles sont au nombre de six dans le département de l’Aveyron, qui marque la limite Est de cette étendue. Un département qui abrite, sans doute une des plus anciennes en tout cas celle qui connut le plus bel essor : Villefranche-de-Rouergue.

On estime entre 300 et 500 le nombre de bastides dans ce quart sud ouest de la France. Les historiens ne sont pas vraiment d’accord. Il faut dire que les bastides n’ont peut-être pas livré tout leur secret. Comme le souligne un autre spécialiste du genre, Gilles Séraphin, "dans ce coin de France, on édifiait beaucoup, mais on écrivait peu !"

Il n’en demeure pas moins que l’architecture de ces bastides en dit déjà beaucoup. Organisées de façon rationnelle, elles marquent un souci de protection mais aussi de commerce, et déplacent quelque peu le rôle de l’Église.

En Aveyron, on en dénombre donc officiellement six : la royale, Villefranche-de-Rouergue ; la protégée Najac ; la concurrente, La Bastide-l’Évêque ; la nouvelle, Villeneuve ; l’urbaine, Rieupeyroux, la majestueuse, Sauveterre-de-Rouergue.

Caractéristique de ces bastides, leur place centrale. Elle souligne l’importance que revêt le commerce. Si bien que dans la plupart des cas, l’église, qui était autrefois, et encore aujourd’hui, le point central du village, se trouve à quelques ruelles de la place. Une place le plus souvent ornée d’arcades, au-dessus desquelles se trouvent des habitations, qui étaient celles des chalands ou des personnes reçues pr le chaland.

Et autour, c’est un urbanisme rigoureux qui est dessiné. Un dessin souvent tracé par le Sénéchal (le représentant du roi) et le notaire. Des études ont mis en évidence la similitude des tracés dans différentes bastides ayant été dessinées par un même notaire.

Une organisation rationnelle qui, si elle faisait la promotion de l’équité au sein de la bastide, permettait aussi une fiscalité rationnelle.

La fiscalité avantageuse était également le dénominateur commun de ces bastides. Mais à chacune ses particularités. Bien que facilité le commerce, protéger et permettre à chacun de se développer de façon autonome étaient à cette époque-là la proposition de ces bastides, construites dans des lieux peu peuplés, loin des batailles, et qui avaient besoin d’attirer de nouvelles populations.

 

Sauveterre-de-Rouergue, la belle

Quand après avoir parcouru quelques bons kilomètres sinueux dans les bois et au milieu des champs, il y a comme une envie précipitée de pénétrer dans la bastide de Sauveterre. Magnifiquement conservée, sa place aux arcades demeure une des plus belles du Rouergue. Sauveterre reproduit en neuf quadrilatères presque égaux le plan régulier autour des bastides autour d’une place centrale bordée de couverts. Avant que Naucelle n’émerge, c’était une des places fortes du Ségala.

La Bastide-l’Évêque, celle qui voulut être…

Face à l’essor de la bastide de Villefranche-de-Rouergue, l’évêque de Rodez décide de la réalisation d’une bastide entre Rodez et Villefranche-de-Rouergue. Mais isolée, avec peu de perspective de développement à proximité des Gorges de l’Aveyron, elle ne connaîtra pas l’essor espéré. Elle mérite cependant le détour… Et passer sous son clocher porche, qui rappelle celui de Villefranche-de-Rouergue vous renvoie à des siècles en arrière !

Villefranche-de-Rouergue, la bastide royale

De toutes ces réalisations de l’époque médiévale, Villefranche-de-Rouergue, sur les bords de l’Aveyron fut sans nul doute celle qui connut le plus bel essor. On reste aujourd’hui fasciné par le clocher de la collégiale, sous lequel on passe pour pénétrer sur la place "royale" du marché. C’est Alphonse de Poitiers qui est à l’origine de cette ville. Au début du XIIIe siècle, il vient imposer la domination capétienne. Frère de Saint-Louis, il a misé sur la réalisation d’une bastide sur les bords de l’Aveyron. Où il ne s’agit plus de commerce agricole, mais de commerce en tout genre. Placée sur le chemin de Saint-Jacques, Villefranche sera une des bastides les plus prospères. Allez vous y perdre, et vous retrouverez toujours la place centrale. La rigueur de l’urbanisme des bastides y est plus que jamais exemplaire…

Profitez de votre passage à Villefranche-de-Rouergue pour flâner le long de l’Aveyron, une rivière stratégique pour l’essor de la bastide, entrez dans la collégiale, visitez la chapelle de Pénitents, la Chartreuse Saint-Sauveur, chef-d’œuvre du Gothique flamboyant du XVe siècle.

Rieupeyroux,

au cœur

du Ségala

Comme à Villeneuve, c’est dans une sauveté que s’est développée la bastide de Rieupeyroux. Mais déjà, en 1030, les moines bénédictins de l’abbaye saint martial de Limoges créent un embryon de communauté, qui ne fera que prospérer avec la réalisation de la bastide, dont le plan géométrique et les arcades de la place du Gitat restent les plus beaux témoignages.

Villeneuve,

deux bourgs pour

une ville… neuve

Elle fait partie de ces bastides qui ont été construites adossées à une ville existante. Deux bourgs sont ainsi entremêlés. Le tout posé sur une partie du causse où l’on semble pouvoir dominer le Rouergue à perte de vue. La sécurité et le commerce sont des attraits majeurs de cette ville où naît une forme de démocratie avec l’apparition des consuls, représentant des quartiers de la bastide, pour gérer celle-ci.

Najac,

la protégée

C’est la première réalisation d’Alphonse Poitiers. Il érige une forteresse réputée imprenable et y adosse une ville, une bastide, où l’on se trouve protégé.

Najac fut longtemps une place forte du Rouergue. Mais c’est bien à une quinzaine de kilomètres de là que le frère de Saint-Louis affiche sa plus belle réussite. À Villefranche-de-Rouergue.

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