Alrance, sur le Lévézou : la LVZ, la bière qui fait mousser l’été aveyronnais

  • Michaël Doyen et sa compagne Alice présentent, tout sourire, un échantillon de leurs bières "certes bio mais surtout ancrées dans un territoire".	Aurélien Delbouis
    Michaël Doyen et sa compagne Alice présentent, tout sourire, un échantillon de leurs bières "certes bio mais surtout ancrées dans un territoire". Aurélien Delbouis Repro CP
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Aurélien Delbouys

Installée dans un ancien garage automobile, cette brasserie poursuit son voyage dans un monde des zythologues avertis du département. à sa tête, Alice et Michaël, deux Aveyronnais tombés dans la marmite il y a tout juste deux ans, de retour au pays.

Michaël Doyen est ingénieur dans l’informatique quand Alice, sa compagne, découvre les secrets de la fermentation en licence de microbiologie. Un beau matin, elle a le déclic : "Pourquoi pas nous ? Pourquoi ne pas fabriquer notre propre bière ?". à Albi, où ils découvrent le bonheur de la vie active au cœur de la cité classée à l’Unesco, ce qui n’était qu’une "bravade" pousse finalement le couple originaire de l’Aveyron dans le cercle des zythologues avertis. Leur volonté affichée : "Vivre de notre passion et proposer à la vente le fruit de nos expérimentations".

A peine le temps de vider leur appartement albigeois (et une bonne bouteille de Ale), que les voilà de retour à la maison pour donner corps à ce rêve sur les rives du lac de Pareloup. "Nous nous amusions au début à développer notre bière, mais la passion a rapidement pris le dessus", confirme Michaël, qui annexe une partie du garage automobile de son père au cœur du village d’Alrance pour installer sa brasserie. "L’opportunité de pouvoir accéder à ce local nous a confortés dans notre choix. Ça et l’envie de revenir aux sources, chez nous", reconnaît le jeune homme de 28 ans.

Une fois l’espace aménagé, les deux entrepreneurs travaillent la marque. Ce sera LVZ, pour Lévézou. "Nos bières sont bio certes, difficile de faire autrement quand on est comme nous sensibles à la problématique environnementale, mais elles sont surtout ancrées dans un territoire.

Avec des arômes locaux à 100 %. C’est notre marque de fabrique", servent-ils en chœur. De la petite unité alrançoise sort bientôt une bière blonde aromatisée aux baies de genièvre, une ambrée aux fleurs de sureau et une blanche, plus florale, parfumée aux cynorhodons, ces baies rougeoyantes tirées de l’églantier. Une gamme réduite à l’image de la mise de fonds initiale.

"Pour se lancer, beaucoup de brasseurs investissent de 50 à 150 000 € en moyenne. Notre investissement initial était plutôt de l’ordre de 15 000 €, reconnaît Michaël. Nous voulions avancer doucement pour être sûrs de ne pas se tromper".

Le résultat est là : en moins de deux années, la cave de la LVZ a fondu comme neige au soleil. "Il nous arrive de vendre 1 500 bouteilles par jour alors que nous ne sommes capables d’en produire qu’une petite centaine", explique l’entrepreneur aveyronnais. Un problème de riche ? Pas tant que ça. "Nous sommes arrivés au point où, pour vivre de la brasserie, je dois investir à nouveau pour doubler la production", reconnaît Michaël Doyen.

"Grandir pour résister et réussir à honorer les commandes de LVZ en pleine crise de croissance" : voilà la prochaine équation à résoudre pour Alice et Michaël. "Pour cet été, nous n’avions pas vraiment véritablement intérêt à communiquer ou à faire les marchés. Notre production est ainsi vendue avant même qu’elle ne sorte de la brasserie. Mais, nous aimons quand même venir au contact des clients, parler bière, patrimoine. C’est aussi notre passion". Une passion à déguster sans modération !

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