Naucelle : le dessinateur de bande dessinée Guilhem Bec est également prophète en son pays

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  • Né à Rodez, Guilhem Bec a passé une partie de son adolescence à Naucelle, où il signe son retour le week-end prochain à l’occasion du festival de BD et des livres jeunesse, dont il est le président. Il est l’invité régulier du festival d’Ardenne (en Belgique), où il a remporté le Grand prix de la Grande Ourse en 2018.	Jimmy Hublet
    Né à Rodez, Guilhem Bec a passé une partie de son adolescence à Naucelle, où il signe son retour le week-end prochain à l’occasion du festival de BD et des livres jeunesse, dont il est le président. Il est l’invité régulier du festival d’Ardenne (en Belgique), où il a remporté le Grand prix de la Grande Ourse en 2018. Jimmy Hublet -
  • à ses débuts, c’est Numa Sadoul qui a pris Guilhem Bec sous son aile et lui a ouvert les portes de Spirou. L’Aveyronnais a retrouvé l’écrivain, metteur en scène et auteur de nombreux livres d’entretiens BD au BD Fugue de Nice.	DR
    à ses débuts, c’est Numa Sadoul qui a pris Guilhem Bec sous son aile et lui a ouvert les portes de Spirou. L’Aveyronnais a retrouvé l’écrivain, metteur en scène et auteur de nombreux livres d’entretiens BD au BD Fugue de Nice. DR -
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Rui Dos Santos

S’il est né à Rodez, en 1972, il a grandi à Naucelle, où il est de retour le week-end prochain en tant que président de la 3e édition du festival de la BD et des livres jeunesse. Installé à Angoulême, le père de la série à succès "Les trois fantômes de Tesla" a longtemps travaillé pour Spirou.

Il pourrait noircir plusieurs ouvrages, tant il est intarissable sur sa jeunesse aveyronnaise. Guilhem Bec est certes né à Rodez, le 20 avril 1972 (trois ans après son frère Christophe), mais il a ensuite suivi ses parents instituteurs : un papa originaire du Viala du Dourdou (près de Saint-Affrique) et une maman de Decazeville, qui se sont connus à l’école normale.

Après La Salvetat-Peyralès, ils ont enseigné à l’école primaire Georges-Brassens de Baraqueville et ont pris leurs quartiers à Naucelle, où ils vivent toujours au cœur du bourg. "Mon lien avec l’Aveyron reste très fort car j’ai là-bas tous mes souvenirs d’enfance et d’adolescence, reconnaît Guilhem Bec. J’ai même parfois une certaine nostalgie, voire de la tendresse, pour toutes ces années". Il poursuit sur le sujet : "Ce sont mes premières expériences dans beaucoup de domaines. ça laisse des traces. Je fais en sorte de venir passer quelques jours en été et à Noël. Je consacre ce temps à la famille et je revois très peu les anciens camarades. On a du mal à retrouver notre complicité car chacun a refait sa vie".

"Mes albums marchent bien"

La sienne se passe à Angoulême. Il est marié à Angélique Césano (laquelle a œuvré avec lui sur la mise en couleurs de bandes dessinées) et ils ont une fille, âgée de 20 ans, qui n’a pas opté pour le même parcours que ses parents. "Ce n’est pas héréditaire !, s’amuse le papa. Elle est davantage attirée par le scientifique et elle a vu aussi que notre métier était très contraignant. Vu de l’extérieur, ça paraît fun mais la réalité, c’est qu’on passe une bonne partie de notre temps à la table à dessins. Notre quotidien, c’est faire de la planche !". Guilhem Bec est dessinateur de bandes dessinées. à succès ? La réponse gicle, sans équivoque : "Pas du tout ! Mes albums marchent plutôt bien, les éditeurs gagnent de l’argent. Mais, je ne fais partie du gratin. Il va même plus loin : "Très régulièrement, j’ai envie de laisser tomber, me disant que ça ne décollera jamais pour moi. J’ai souvent ce genre de crises, de phases de découragement. Mais, plus on avance dans l’âge, plus on est inadapté à faire autre chose. Je suis dans ce cas !".

La passion du dessin d’art, alors qu’il a fait des études de dessin industriel et de construction métallique ("Cela m’a apporté la rigueur et la précision dans le trait"), avec un bac F1 au lycée Monteil à Rodez puis un BTS en mécanisme industriel à Albi, est née... d’une maladie enfantine. Souffrant ainsi de la rougeole, lui et son frère sont partis chez leurs grands-parents maternels.

Ils s’ennuyaient un peu et, après avoir vite lu la pile d’Astérix de leur oncle, ils ont décidé d’écrire leurs propres bandes dessinées. "On y a pris goût", se souvient Guilhem Bec. Il a alors réalisé ses fanzines, "avec des photocopies faites chez le photographe, des maquettes à la colle et le tout agraphé par mes soins". Grâce à un coup de pouce de la Caisse d’épargne, il a réalisé "quelque chose de plus professionnel". Présenté à la "sélection fanzines" à Angoulême 1989, ce travail lui a permis de saisir une opportunité : travailler pour le journal Spirou à l’âge de 17 ans. Engagé comme assistant de Peyo, il a illustré, en 1992 (année où il s’est installé à Angoulême), sa première série, "La tribu des épithètes", sur des scénarios de Gilson. Longtemps dessinateur pour "Le journal de Mickey", il a aussi travaillé dans la publicité, aussi bien comme illustrateur que concepteur-rédacteur. Sous l’impulsion de son frère aîné Christophe, dont il parle comme "d’un joueur de 1re division", alors que lui évolue "à l’étage inférieur" ("Il a toujours été la locomotive. Il avait les idées et m’entraînait"), il a alors volé de ses propres ailes. Qualifié de dessinateur "à la fois semi-réaliste et humoristique", Guilhem Bec a créé, avec le scénariste Richard Marazano, la série "Les trois fantômes de Tesla". L’Aveyronnais a d’ailleurs terminé cette semaine le troisième et dernier tome, qui devrait sortir en janvier, juste avant le festival d’Angoulême, aux éditions du Lombard. Il travaille sur un autre projet mais "chut, il est encore trop tôt pour en parler". En attendant, l’enfant du pays sera donc présent à Naucelle le week-end prochain.

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