Aveyron : un été particulier pour les marchés de producteurs

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  • Masque de rigueur au marché de Cransac-les-Thermes.
    Masque de rigueur au marché de Cransac-les-Thermes. Repro CP
  • Le nouveau marché de Rodez se révèle un joli succès populaire.
    Le nouveau marché de Rodez se révèle un joli succès populaire. Repro CP
  • A Saint-Parthem, on ne lésine pas sur le sens de circulation.
    A Saint-Parthem, on ne lésine pas sur le sens de circulation. Repro CP
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JDM

Soumis à des règles sanitaires pas forcément compatibles avec leur nature, ces rendez-vous de saison n’en ont pas moins rythmé l’été. Avec un certain succès.

Ils sont au rendez-vous de cet été 2020. Tant bien que mal, ils sont là, presque tous. Ils ? Les marchés de producteurs, manifestations de terroir ô combien inscrites dans le décor estival aveyronnais.

Évidemment, la crise sanitaire est passée par là. Et cinq marchés ont tout de même baissé pavillon : Valady, Cornus, Le Monastère, Saint-Chély, Belcastel. Pour des raisons sanitaires, bien sûr. Ces villages ont en effet jugé les mesures de sécurité à mettre en place trop lourdes ou pas adaptées au site de chacun. Mais aussi, pour certains, dans une espèce de solidarité territoriale, dans des régions du département où le rayon animations a été réduit à néant, ou quasiment.

En parallèle, onze marchés sont bien de la partie, malgré tout : Aguessac, Camarès, Cransac, Entraygues, Espalion, Rieupeyroux, Saint-Amans, Saint-Géniez, Saint-Parthem, Sauveterre et Rodez, le nouveau venu. Un treizième, à Florentin-la-Capelle, est même en phase de "test" pour, à l’avenir, s’inscrire de manière pérenne dans le label national "Marchés des producteurs de pays".

Début de saison difficile

Un label décliné départementalement par l’Association aveyronnaise de gestion des marchés de producteurs de pays, qui peut s’appuyer sur l’expertise de la Chambre d’Agriculture et de Mathilde Durand, conseillère technique et animatrice du réseau. Cette dernière révèle notamment que près de 250 producteurs du département adhèrent à l’association et participent donc activement aux différents marchés proposés. Même en cet été 2020, la participation des producteurs, qui ont été fortement impactés par les mesures de confinement, reste très importante.

"Ça reste pour eux une belle vitrine pour montrer leur savoir-faire et la qualité de leurs produits, souligne Mathilde Durand, qui concède toutefois que le début de la saison a été difficile. La mise en place des protocoles nationaux de sécurité sanitaire n’a pas été évidente, d’autant que la préfecture les a parfois jugés insuffisants. Mais bon, tout le monde s’est adapté."

Une adaptation plus ou moins bien ressentie. Surtout lors des toutes premières manifestations, qui ont, de manière majoritaire, opté pour le principe de la vente à emporter. "Ce n’était pas satisfaisant, explique un producteur habitué du marché de Cransac. Une bonne part de ce qui fait le charme de ces moments, à savoir la convivialité, le plaisir de partager une table en plein air, de se retrouver en famille ou entre amis pour passer une bonne soirée gastronomique, cette part n’y était pas."

Masques et sens de circulation

Mais les choses ont donc fini par évoluer petit à petit vers une configuration plus habituelle. On a désormais remis les tables, quitte à les espacer. Les amateurs ont ainsi pu retrouver un semblant de normalité.

Un semblant, car le contexte sanitaire reste compliqué. Masques, rendus désormais obligatoires par arrêté préfectoral, et sens de circulation sont notamment au menu des visiteurs, invités aussi à ne pas s’agglutiner devant les stands. Mais c’est mieux que rien, même si…

"Même si ce n’est pas comme les étés passés, on fera avec, parce qu’on doit faire avec et parce qu’on n’a pas le choix, confie un producteur de charcuterie artisanale sur le marché de Saint-Parthem. On va dire qu’on va réussir à sauver les meubles…"

Face à lui, un couple de vacanciers masqués, avec leurs deux enfants, originaires de la région montpelliéraine. Les amateurs de produits de terroir sont donc bien là. Mais sans doute un peu moins nombreux qu’à l’accoutumée.

"Cette année, on note que certaines catégories d’habitués ne répondent pas à l’invitation, constate Mathilde Durand. C’est notamment vrai pour les personnes plutôt âgées qui vivent dans les environs des marchés. Mais en revanche, et c’est surtout le cas sur le marché de Rodez par exemple, on voit cet été une population de jeunes consommateurs qu’on ne voyait peut-être pas, ou moins, par le passé."

Pour l’heure, et même si quelques-uns ont évoqué cette possibilité, il ne semble pas être question de prolonger la saison au-delà des dates habituelles. Mais cette année 2020 est tellement particulière qu’on ne peut jurer de rien…

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