Camarès : Pierre Jacquot réalise des rêves de voyages tractés par des chevaux

Une once de hasard, une ferme familiale qui lui procure la passion des chevaux et voici comment Pierre Jacquot se retrouve, en 2008, à sillonner la France en roulotte hippomobile.

"En Normandie, là où j’habitais, des gitans, des anciens qui voyageaient en roulotte, venaient chaque été dans le champ du père d’une amie, se remémore-t-il. C’est comme ça que j’ai eu envie de voyager de cette manière." Avec sa compagne, il entreprend la construction de sa première roulotte. "J’ai appris auprès de Robin, constructeur anglais de roulotte irlandaise, qui avait une femme d’origine rom. À l’annonce de son cancer, il lui avait promis de vivre comme ses ancêtres. C’est lui qui a baptisé ma première roulotte "Dromengro", qui signifie "gens de la route". J’ai, par la suite, gardé le nom pour l’atelier."

La première devenue trop petite, Pierre Jacquot amorce la construction d’une deuxième roulotte personnelle. "C’est en vendant la première que j’ai compris que ça pouvait intéresser des personnes." Durant près de six ans, l’artisan va alors travailler dans le bâtiment, "tout en construisant une roulotte par an", avant d’ouvrir son atelier en 2016. "Ma clientèle, c’est principalement des gens du spectacle, des amoureux du cheval qui veulent se balader en week-end ou alors prendre une année sabbatique."

Accompagnement unique

Chacune de ses constructions est ainsi faite main, personnalisée au maximum selon les besoins et les envies. Pierre Jacquot produit chaque année quatre roulottes. Il faut compter un an avant la livraison et engager une somme comprise entre 13 000 € et 18 000 € pour une roulotte hippomobile (une roulotte fixe coûte de 25 000 € à 55 000 €). Un tel engagement mérité réflexion, c’est pourquoi il s’attelle à accompagner les acheteurs dans toutes leurs démarches. "Beaucoup de personnes ne voient que le bon côté des voyages en roulotte. Mais il faut avoir conscience de tout ce qui entoure ce monde : "driver" des chevaux, avoir certaines connaissances de bases sur les soins vétérinaires et de maréchalerie ou encore trouver chaque soir un point d’eau et de nourriture pour ses chevaux."

L’artisan se fait alors également conseiller, afin de guider au mieux les futurs "roulottiers" : "Généralement, le deal c’est qu’ils prennent leurs leçons de conducteur de véhicule hippomobile pendant que je leur construis la roulotte." Avec une taille comprise entre trois et cinq mètres cinquante de long, pour deux de large, et un pois allant de 650 kg à 1,1tonne, mieux vaut en effet tout maîtriser avant de partir à l’aventure. "J’essaye de leur transmettre mon expérience, mon vécu, afin qu’ils ne partent pas dans l’inconnu", détaille l’artisan. Lui, qui concrétise les rêves de voyage, se voit également bien repartir sur les routes. Et ainsi faire découvrir cette passion à ses enfants.

Contact au 06 44 94 20 84 ou atelier Dromengro, plaine d’André-la-Boriette, 12 360 Camarès.