Millau. Parapente : Antoine, François et Juan raflent le record millavois de distance

Abonnés
  • Une vue panoramique sur les Causses avant de les quitter, pour un volde plaines, vers la Loire.
    Une vue panoramique sur les Causses avant de les quitter, pour un volde plaines, vers la Loire. Repro CP
  • François, Antoine et Juan, encore des étoiles dans les yeuxlorsqu’ils parlent de leur périple.
    François, Antoine et Juan, encore des étoiles dans les yeuxlorsqu’ils parlent de leur périple. Repro CP
Publié le
Midi Libre

Le trio millavois y courait après depuis dix ans. C’est chose faite avec un nouveau record établi à 217 km.

Trois stars sur le marché du vendredi matin. Du moins pour les amoureux de parapente qui n’ont cessé de venir saluer les trois hommes pour leur exploit. Voilà quelques jours, ils ont battu le record millavois de la plus grande distance parcourue en parapente. Il était de 170 km. Juan Blasco, Antoine Laurens et François Bodot n’en demandaient pas tant. Eux martèlent que "c’est la masse d’air qui a fait le travail". Chacun reste humble et pourtant, cela fait dix ans que le trio court après ce record.

Les trois amis ont décollé de la Pouncho, un peu avant midi, (quelque chose d’assez inhabituel pour de bonnes conditions à Millau), pour poser pied à terre, 217 km plus loin, en terre ligérienne, à Saint-Germain-Laval. "Le lundi, j’ai regardé la prévision. On était à trois jours et on ne pouvait pas rêver mieux, reconnaît Juan. J’ai mis un message sur notre groupe avec l’alerte au feu le mardi. Le mercredi, j’ai donné le feu vert avec objectif 200 km, tout était aligné." Derrière lui, Antoine Laurens n’a pas mis longtemps à prendre sa décision. Patron et moniteur d’Airzone parapente, il s’est fait remplacer pour la journée, a embarqué sa voile et était au décollage à l’heure. Les planètes étaient alignées, il fallait y aller. "Il y avait 20 km/h d’un vent d’ouest établi, le ciel était pavé (de nuages, ils matérialisent les courants ascendants, NDLR)", se souvient Antoine.

Exploit collectif

Seuls dans leur sellette, ils se sont mis à trois pour explorer et exploiter au mieux cette masse d’air. "Ça permet de prospecter plusieurs endroits avant de s’engager", détaille François. "Jeannot a pris à gauche, François à droite et moi la voie du milieu", raconte Antoine. "Ça permet de voir plus de masses d’air en même temps", complète Juan. Les chemins se sont donc séparés, recroisés, pour la même finalité.

François en a même perdu le contact radio. "Je n’avais plus de batterie. Quand j’ai réussi à la rallumer, ils étaient en train de faire le décompte parce qu’ils passaient la barre des 200 km." Malgré cette perte de contact, personne ne s’est inquiété pour lui. "Niveau sécurité, je savais que ça irait", assure Juan. Cet échange permanent a permis la réussite de cet exploit. "À un moment, je suis allé ramasser les salades, j’étais à 50 m du sol", rigole Antoine. "Ça permet de nous motiver et de ne pas lâcher parce qu’on a tous eu des moments un peu plus durs", admet Juan. Pas assez nombreux et importants pour que cela ôte du charme à la performance. "On a eu un dernier courant au moment de passer les 200 kilomètres, un dernier glide avant d’aller se poser. La fin de vol était parfaite, c’était important de faire un bel atterrissage. J’étais dans de l’huile", se souvient François. "L’ambiance était particulière, j’avais l’impression d’être en Espagne dans une zone aride, explique Juan. On a volé au-dessus de lacs, de marécages. C’était jusqu’ici une terre inconnue pour nous."

Maintenant que le record est tombé, ils attendent que la jeune génération se motive pour aller le reprendre.

Après un voyage de plus de 200 km dans les airs, il faut bien trouver un moyen de rentrer. Les trois Millavois ont compté sur la bienveillance de Gilles Robert. Il a fait une vingtaine de kilomètres à leurs côtés, est rentré en stop à Millau pour récupérer les clés du camion d’Antoine Laurens et a fait route vers eux. "Une heure après l’atterrissage, on savait que quelqu’un venait nous chercher, c’était top", précise le propriétaire du véhicule. Sans ça ? "Une nuit à l’hôtel ou à la belle étoile", sourit Juan. "Le retour a peu d’importance. Si on y pense trop, on vole moins bien", conclut Antoine.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?