Un pique-nique pour dire "non" à l’implantation du roi du burger à Millau

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  • "Notre ville n’est pas à vendre", pouvait-on lire notamment sur le site.
    "Notre ville n’est pas à vendre", pouvait-on lire notamment sur le site.
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JDM

Vendredi soir, sur la place de la Capelle, jusqu’à une centaine de personnes s’est rassemblée contre le projet d’un Burger King à Millau.

Il y a les pour : "Qu’on le veuille ou non, Burger King va créer des emplois et c’est tout ce qui m’importe. Millau s’éteint d’année en année, si ce n’est de mois en mois. Nous risquons la fin de Millau si tout est refusé. Donc, tous vont partir… Rodez est un bel exemple. La ville s’agrandit chaque année." Et puis, il y a les contre. Ils étaient jusqu’à une centaine, vendredi soir, au rond-point de Bellugues. Entre l’association de défense de Bellugues (ADB), le collectif citoyen et un peu de Confédération paysanne, les reproches n’étaient pas forcément les mêmes, mais l’ennemi, oui. La présidente de l’ADB, Doq Vernel, a pris la parole : "Nous, nous sommes contre la position géographique. Le voir ici, à une entrée de ville comme Millau, capitale des sports natures, verte et fleurie, c’est contradictoire avec ses valeurs. Ce rond-point a été aménagé par Marc Paysages pour représenter toutes les qualités millavoises et on va créer là un bâtiment de 6,96 mètres de haut pour 403 m2 de surface au sol avec un drive autour. Il y aura aussi un parking, une rampe d’accès de 12 %, une barrière de sécurité installée au milieu de la route pour empêcher les gens de traverser… Bref, ça va tout dévisager." La présidente de l’association, qui est encore sur les fonts baptismaux, ajoute : "C’est un endroit très dangereux au niveau de la circulation et il n’y a aucun endroit pour y stationner. Il n’y aura donc que le parking privé, mais il n’y a que 40 places prévues, dont une réservée aux handicapés. Hors deux places pour les livreurs, qui sont obligatoires, il faut compter le stationnement des employés qui sont entre vingt et trente par jour. Voyez ce qui vous reste pour un fast-food de 220 couverts !" Odeurs en fond de vallée de 9 h à 23 h, sept jours sur sept ; nuisances sonores via les hauts-parleurs du drive… les critiques sont nombreuses dans le quartier. Sans compter la malbouffe dans un Aveyron où la gastronomie est belle et le consommer local et le circuit court dans toutes les bouches. Ou presque.

Si les recours se multiplient - ils seraient une trentaine -, tous les acteurs de l’anti-Burger King croient en leur pouvoir de faire bouger les choses, même s’ils n’ont obtenu aucune réponse pour le moment. Ni de la municipalité, ni de la société Alco. Et les discussions sont allées bon train à l’heure du pique-nique, surtout sur le fait de démarcher la préfecture sur la dangerosité de la proximité d’une circulation importante. Interrogée à ce sujet, Emmanuelle Gazel, maire de Millau, indique : "La municipalité essaye de trouver des éléments juridiques, mais je n’en ai toujours pas qui puissent remettre en question la décision qui avait été prise par le maire sortant. Ce qui a été fait aurait pu ne pas l’être mais, en revanche, casser ce qui a été fait paraît de plus en plus difficile."

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