Rodez. Avant le Jour J, beaucoup d’incertitudes

S’il est un constat qui faisait l’unanimité hier, ce sont les incertitudes qui planent sur cette rentrée si particulière. "Nous sommes sur les chapeaux de roues ! C’est ma trente-neuvième rentrée mais c’est celle qui présente le plus d’incertitudes. Mais ça va le faire !", glisse Annick Longer, directrice du groupe scolaire de Cardaillac qui mise sur l’enthousiasme pour affronter les zones d’ombre. Des doutes qui n’ont pas été levés par la circulaire tombée tout juste vendredi dernier, compliquant la rentrée avec des directeurs d’école logiquement débordés. "Les enfants ne sont pas contagieux mais doivent être désinfectés entre chaque cahier touché. On demande à limiter les brassages ce qui revient donc à mettre en place un sens de circulation, on demande encore de la distanciation pour l’activité physique mais comment fait-on pour jouer au ballon prisonnier ? Les enseignants qui doivent montrer les consignes, doivent pourtant garder le masque. Si un enfant est malade, on doit faire une déclaration et l’isoler, mais comment ?", énumère Annick Longer, la liste des incohérences comme un inventaire à la Prévert. Le décalage entre la théorie et la pratique nécessite de lire entre les lignes. De s’adapter. "De toute façon, on n’aura pas de réponse claire, il faut faire au mieux, c’est ce qu’on nous dit, de faire preuve de bon sens", résume-t-elle.

Avec face à cela, au gré de l’évolution quotidienne du coronavirus, des parents qui ont pris le temps pour inscrire leurs enfants. Encore hier, les écoles recevaient des appels de parents en ce sens.

Baisse des effectifs

Autre point noir touchant Rodez particulièrement, la baisse d’élèves scolarisés. Cela s’explique par la baisse de 546 élèves en moins en élémentaire en Aveyron auquel s’ajoute le choix des parents de s’installer en périphérie, "dans les cités-dortoirs" pour bénéficier d’une maison avec jardin en cas de retour du confinement… Laissant au passage planer un autre doute, le nombre de postes maintenu à l’issue du comptage des effectifs.

Lætitia Crozes, directrice du groupement scolaire de Gourgan, résume le sentiment global du corps enseignant : "On essaie de faire une rentrée qui n’est pas classique, de façon normale."

Masques obligatoires pour les adultes à l’intérieur comme à l’extérieur, sens de circulation, éviter les brassages, récréations échelonnées, désinfection quotidienne, ou encore les parents qui peuvent entrer dans l’enceinte de l’école après désinfection et masqué évidemment, figurent parmi le protocole sanitaire. Le tout avec le sourire derrière le masque pour rattraper aussi le programme forcément allégé avant l’été et au cas où la situation, en guettant l’automne, viendrait assombrir une situation déjà délicate.