La rentrée littéraire à peine entamée, le carrousel des prix démarre

  • La proclamation du Goncourt, le plus prestigieux des prix littéraires du monde francophone, donne traditionnellement lieu à une formidable cohue aux alentours et à l'intérieur du restaurant parisien Drouant où se réunissent les jurés
    La proclamation du Goncourt, le plus prestigieux des prix littéraires du monde francophone, donne traditionnellement lieu à une formidable cohue aux alentours et à l'intérieur du restaurant parisien Drouant où se réunissent les jurés Lionel BONAVENTURE / AFP
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Relaxnews

(AFP) - Les 511 romans de la rentrée littéraire à peine arrivés sur les étals des libraires, les jurés des grands prix d'automne vont commencer à s'activer dès la semaine prochaine pour désigner leur champion alors que l'épidémie de Covid-19 n'a rien perdu de sa virulence.

Dès le 8 septembre, ce qui reste du jury du prix Renaudot (Jérôme Garcin et JMG Le Clézio en ont démissionné avec fracas au printemps suite à l'affaire Matzneff) doit se réunir pour établir sa première sélection.

Le 11 ce sera au tour du jury du Médicis de faire connaître son choix, puis, le 15 septembre, le jury du Femina et du Goncourt dévoileront leur première sélection.

Au cours du mois d'octobre, les jurys des grands prix affineront leur sélection avant de faire connaître, à la fin de ce mois, les noms de leurs finalistes.

Alors que l'épidémie de coronavirus est toujours active, personne n'imagine comment se déroulera la remise des prix littéraires de la cuvée 2020.

- Formidable cohue -

La proclamation du Goncourt, le plus prestigieux des prix littéraires du monde francophone, donne traditionnellement lieu à une formidable cohue aux alentours et à l'intérieur du restaurant parisien Drouant où se réunissent les jurés. Bernard Pivot, ancien président de l'académie Goncourt, se délectait du "joyeux bordel" que le prix suscite. On se souvient qu'un membre du jury, Pierre Assouline, s'était coiffé d'un casque de motard pour se protéger des bousculades...

Mais qu'en sera-t-il cette année avec la pandémie? Un Goncourt respectueux des gestes barrières et de la distanciation physique semble un défi considérable.

Le président de l'académie Goncourt, Didier Decoin, a prévu de travailler cette semaine "sur les différentes hypothèses envisageables en fonction de la situation sanitaire en novembre", a fait savoir l'académie contactée par l'AFP.

La crise sanitaire a porté un rude coup au monde de l'édition. Toute la chaîne du livre s'est retrouvée en sommeil durant le confinement. Fermeture des librairies pendant plus de deux mois, suppression des salons littéraires, réduction du nombre de titres... La liste est longue des ravages causés par la pandémie.

En raison des "conditions exceptionnelles", le jury Goncourt a déjà reporté la date de sa première sélection initialement prévue au tout début septembre. Le prix lui-même qui devait être remis le 4 novembre a été finalement repoussé au 10 novembre.

Traditionnellement proclamé quelques minutes après le Goncourt, également au restaurant Drouant, le Renaudot a lui aussi repoussé au 10 novembre la date à laquelle il décernera son prix.

"Je découvre que la date de la remise du Goncourt est reportée au 10 novembre. Bien entendu, le Renaudot sera remis à la même date chez Drouant", a indiqué vendredi à l'AFP, l'écrivain Georges-Olivier Châteaureynaud, juré au prix Renaudot.

- "Sans cérémonie" -

Le prix Fémina attribué dans le très sélect et feutré Cercle de l'Union Interallié, à deux pas de l'Élysée, doit être décerné le 3 novembre, et le prix Médicis, traditionnellement annoncé dans un restaurant de la Place de l'Odéon, sera dévoilé le 6 novembre.

L'Académie française a prévu quant à elle de décerner son Grand prix du roman le 29 octobre.

Mais la vénérable institution ne sera pas la première à décerner les premiers prix littéraires de la rentrée 2020.

Dès le 9 septembre, Le Monde et la Fnac décerneront chacun leur prix littéraire. Dix titres sont en lice pour le prix décerné par le quotidien du soir dont trois premiers romans --"La petite dernière" (Noir sur Blanc) de Fatima Daas, "Elle a menti pour les ailes" (Anne Carrière) de Francesca Serra et "L'enfant céleste" (L'Observatoire) de Maud Simmonot--.

La Fnac a retenu de son côté quatre finalistes dont deux romancières américaines: Brit Bennett ("L'autre moitié de soi", Autrement) et Tiffany McDaniel ("Betty", Gallmeister).

En raison de la crise sanitaire la remise de la récompense "se fera sans cérémonie", a d'ores et déjà prévenu l'enseigne.

Le 11 septembre, sera proclamé le prix des libraires de Nancy, une récompense souvent présentée comme l'antichambre du Goncourt car trois fois d'affilée (de 2013 à 2015) le lauréat couronné dans la capitale lorraine a reçu ensuite le prix Goncourt.

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