Covid-19 : le football amateur sens dessus dessous

  • La saison de rugby commence ce week-end.
    La saison de rugby commence ce week-end. Archives JLB
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Aurélien Parayre

Victimes de la dichotomie des protocoles ARS et FFF, des clubs de football amateur aveyronnais sont dans l’impasse. Et cela engendre des situations ubuesques.

D’un côté, le principe de précaution. Le sentiment profond aussi de ne pas vouloir mettre en danger des vies humaines, "que" pour du foot. Et, de l’autre, un cadre sportif qui impose le jeu sous certaines conditions sanitaires. Ou comment le Covid-19 a transformé le plaisir de se retrouver sur un terrain de football en imbroglio administrato-santo-sportif. Trois week-ends seulement que les footballeurs aveyronnais ont repris le chemin des terrains dans cette nouvelle saison qui sera à coup sûr pas comme les autres.

Sur les bureaux des ministères

Mais ce tout début montre le trou béant qui existe entre les protocoles mis en place pour continuer à jouer malgré la circulation du Covid-19 et la réalité du terrain. " On a eu entre 200 et 300 appels", témoignait d’ailleurs le référent à la Ligue Occitanie, Damien Ledentu, samedi au moment de le faire réagir sur le cas de Naucelle qui avait délibérément choisi de ne pas se rendre à Cambounet par peur du Covid, le club tarnais ayant été récemment touché (notre édition de dimanche). Les Naucellois sont loin d’être les seuls : Vallon, Villefranche, Agen-Gages, Montbazens, Sébazac, Sévérac… Beaucoup ont été impactés, par ricochet ou directement. Et à chaque fois, la situation est délicate. Faut-il suivre le protocole fédéral qui préconise d’attendre trois cas avérés pour envisager un report, ou se tourner vers l’ARS et ses scientifiques et spécialistes de la santé qui indiquent, eux, mettre tout le monde en quatorzaine dès l’apparition d’un cas ? Un alignement des consignes est-il au moins prévu ? Le dossier serait sur les bureaux des ministères. Mais la date d’une éventuelle sortie d’impasse n’est pas connue. En attendant, les situations ubuesques se multiplient.

Comme à Sévérac samedi soir où, en Départemental 2, la Méridienne d’Olt (Almont) s’est déplacée à 14 pour demander aux réservistes cheminots s’ils voulaient… jouer ou pas. "Un de nos joueurs a appris à 16 h 30 le jour du match qu’il était positif, raconte le président du club Lilian Grialou. Sachant en plus qu’il vit en coloc’avec deux autres gars de l’équipe. Comment aurions- nous pu nous regarder dans une glace sans avoir prévenu l’équipe adverse de la situation avant de jouer ? On leur a laissé le choix. D’un commun accord, on n’a pas joué. " Et il s’est passé la même chose pour l’équipe II, en D4, qui a laissé venir Pays Alzuréen II, sans jouer derrière.

"J’espère que le District fera le bon choix. Sinon, on montera au créneau"

" Il faut apprendre à vivre avec ce virus. On va y arriver ", avait déjà commenté le président du District de l’Aveyron, Arnaud Delpal. Arguant du fait qu’on ne pouvait pas laisser les clubs décideurs sans quoi une jurisprudence insidieuse viendrait fausser les compétitions. " Qui empêcherait alors une équipe, qui a des absents par exemple, de ne pas se déclarer touchée par la Covid pour ne pas jouer un match ?", questionne-t-il. "Non, mais on est des grands garçons, rétorque Lilian Grialou. On se trompe de problème là… J’espère en tout cas que le District fera le bon choix (match perdu ou remis). Sinon, on montera au créneau." Il est, quoi qu’il en soit, urgent de pouvoir, si c’est possible au regard de la situation sanitaire, clarifier tout cela.

Sévérac ferme ses installations

Après la découverte d’un important foyer épidémique au sein de l’Ehpad de Sévérac le week-end dernier (lire aussi en page 2), la municipalité a décidé hier de fermer ses installations sportives jusqu’au 30 septembre. Si hier, rien n’avait encore été décidé officiellement pour l’équipe fanion qui devait affronter Cahors à Sévérac ce samedi soir en Régionale 2, une inversion (ou un report) de la rencontre pourrait être décidée par la Ligue très prochainement.

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