Jean-Claude Luche : "Sénateur, c’est un travail de confiance"

  • Jean-Claude Luche désormais en retraite chez lui, "en toute sérénité".
    Jean-Claude Luche désormais en retraite chez lui, "en toute sérénité". C.C.
Publié le
Christophe Cathala

Alors qu’il a décidé de quitter le Sénat, Jean-Claude Luche soutient Jean-Claude Anglars à sa succession et revient sur six ans de mandat "passionnants".

Le 27 septembre prochain, Jean-Claude Luche laissera son fauteuil de sénateur de l’Aveyron. Il en fera de même en mars pour le conseil départemental. Deux décisions librement consenties qu’il a annoncées en janvier, après 40 ans de vie politique au cœur des dossiers départementaux.

Six mois après avoir annoncé votre volonté de ne plus être élu, vous ne regrettez rien ?

Pas du tout. Je n’ai aucun regret, je suis serein, j’ai pris la bonne décision, il faut savoir tirer sa révérence, au bon moment. Il est vrai que le conseil départemental, comme le mandat de maire, que j’ai exercé à Saint-Geniez et Pierrefiche, pourront me manquer…

Justement, on pouvait vous attendre au conseil départemental, briguant à nouveau la présidence, non ?

Là encore, il n’en est rien, quand on est parti, on est parti. J’ai été président, je m’ennuierai à rester simple conseiller départemental. Et puis ce serait mal perçu de briguer quoi que ce soit de plus au Département, j’ai toujours prêché l’unité et détesté les querelles de chefs. Après 40 ans de vie politique, je tourne la page.

Six ans de Sénat, c’est quand même un peu court…

Il est vrai que je n’ai pas vu le temps passer. Le mandat de parlementaire est passionnant, ce fut mon bâton de maréchal. Et je me suis régalé… surtout quand j’ai cumulé la fonction avec celle de président du Département, de 2015 à 2017.

Vous vous êtes donc ennuyé avec le seul mandat de sénateur ?

Certainement pas ! J’avais la confiance de mes collègues, j’ai été rapporteur de deux projets de loi La loi Essoc qui donne au contribuable le droit à l’erreur en matière fiscale : c’est à l’administration à prouver la mauvaise foi du contribuable. ça change tout !. Et puis la "loi chasse" ou loi sur la biodiversité qui a créé l’Office français de la biodiversité réunissant l’ONF, l’ONCFS… La chasse, c’est peu mon domaine, même si c’est un sujet conflictuel. Mais je suis apparu comme consensuel en la matière et l’on m’a proposé d’en être le rapporteur. J’ai foncé… Et eu le soutien, à l’Assemblée nationale, de Barbara Pompili.

Le mandat est passionnant, dites-vous, mais l’on est frappé de voir qu’à ce jour, seuls deux candidats briguent votre succession : Jean-Claude Anglars et Florence Cayla. On attendait André At qui a renoncé, et peut-être Jean-Philippe Kéroslian… Pourquoi si peu d’intérêt pour la fonction ?

Je pensais en effet que mon départ allait créer un appel d’air, ce ne fut pas le cas. Il faut dire que les campagnes, auprès des élus, sont particulières et fatigantes. Il faut créer la confiance, avoir de la notoriété, une vraie expérience d’élu de terrain. Sénateur, c’est un travail de confiance, c’est ça. Et puis avoir ce mandat signifie, à cause des cumuls, abandonner un certain nombre d’autres mandats. C’est un barrage souvent à la prise de décisions…

Qui soutenez-vous pour vous succéder ?

Jean-Claude Anglars, et pour le deuxième poste de sénateur, Alain Marc qui se représente. Ce sont deux candidats qui, le moment venu, m’ont toujours soutenu, je ne l’oublie pas, et je connais leurs qualités.

Que diriez-vous à Jean-Claude Anglars sur la vie au Sénat ?

Que c’est impressionnant et enthousiasmant. J’ai vécu la composition du gouvernement Macron avec des collègues et amis qui sont devenus ministres, j’ai rencontré Raffarin et Gaudin, j’ai été marqué par trois congrès du Parlement à Versailles, dont celui où, après les attentats de Charlie, nous étions un millier à chanter La Marseillaise. Ce sont des moments d’intense émotion. Et puis le Sénat, c’est avant tout beaucoup de travail au bénéfice des territoires, pour lequel on échange beaucoup, quelle que soit la couleur politique. L’état d’esprit commun est de défendre l’intérêt général, c’est très consensuel. Et très convivial aussi, entre sénateurs.

Qu’allez-vous faire désormais ?

Chasser le sanglier, sans fusil mais avec mes chiens ! Et puis continuer à assurer la présidence d’Aveyron Ambition Attractivité, au moins jusqu’à la fin de mon mandat de conseiller départemental. Et rester disponible pour aider le Département. J’ai cela chevillé au corps, l’Aveyron est au plus profond de mon cœur.

Un bon bilan

Aux très nombreuses réalisations accomplies en tant que maire (Pierrefiche durant 9 ans, Saint-Geniez durant 13 ans) au conseil départemental pendant 27 ans (et dix ans de présidence), s’ajoutent six ans de mandat au Sénat avec la présentation de deux lois (lire ci-dessus), 861 amendements cosignés ; 51 propositions de loi signées, 40 questions écrites et des combats sur le maintien des trains de nuit, des services publics en zones rurales, la situation des aides à domicile, le combat pour la RN88 entre Rodez et Sévérac (avec un courrier tout récent à Jean Castex)… Et bien d’autres engagements. "Un bon bilan, finalement", se réjouit aujourd’hui Jean-Claude Luche.

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