Stupéfiants : arrêtée à La Bastide-Pradines, une "mule" termine sa course derrière les barreaux

  • Nouvelle arrestation d'une "mule" pour les douanes aveyronnaises.
    Nouvelle arrestation d'une "mule" pour les douanes aveyronnaises. - Centre Presse Aveyron
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Mathieu Roualdés

C’est l’histoire banale de ces « mules », magnifiquement incarnée par Clint Eastwood sur le grand écran dans l'un de ses derniers films. Une de plus, comme le tribunal de Rodez en voient défiler toutes les semaines, ou presque. Avec à chaque fois, un même point de chute aux abords de l’A75 et du viaduc de Millau pour ces transporteurs de stupéfiants, dans le viseur des douaniers millavois. Ce lundi, c’était au tour d’un jeune néerlandais de se présenter à la barre, un peu perdu face aux rudiments de la justice française malgré la présence d’une traductrice…

Sa course à lui devant l’amener de Barcelone, où il avait récupéré plus de 40 kg de cannabis (herbe et résine), jusqu’à son pays d’origine et la ville de Gouda a pris fin à La Bastide-Pradines, jeudi dernier. Sans permis, l’homme avait pris soin de dissimuler la drogue dans des cartons, à l’arrière de son véhicule. Devant le tribunal, s’interrogeant sur ce grand risque pris par le jeune homme, il expliquera avoir agi « en raison de dettes accumulées (plus de 40 000 €, NDLR) et par pression de son frère et ses amis trafiquants ». À la revente, la drogue aurait pu lui rapporter près de 100 000 €, selon les calculs des douaniers français. Marié et père de deux enfants, le prévenu n’en dira pas franchement plus, juste indiquera-t-il avoir déjà fait de la prison dans son pays après une bagarre ayant mal tourné.

« C’est la double peine »

Pour son avocat, Me Philippe Pont, « il n’est pas un délinquant mais seulement en grande détresse financière ». Pour ce dernier, « il faut arrêter de taper fort sur ces mules dès qu’on attrape une ! Surtout quand on voit que la police dit elle-même qu’elle n’a pas les moyens de lutter contre le trafic de drogue… ».

Le tribunal ne l’entendra pas vraiment de cette oreille et condamnera le Néerlandais à un an de prison ferme. « C’est la double peine, il ne parle même pas anglais ! », fera remarquer Me Pont, quand son client demandera timidement s’il peut purger cette peine dans son pays. « Pour l’instant, vous allez être incarcéré à la maison d’arrêt de Druelle et après, il faudra voir avec l’administration pénitentiaire… Je ne sais pas s’il est possible de vous transférer aux Pays-Bas mais en revanche, vous pouvez demander à être dans une prison proche de la frontière belge pour vous rapprocher de votre famille », lui répondra la présidente de l’audience, Mariette Bel.

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