Des interrogations entourent l’organisation du Rallye des Cardabelles

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  •  François Tronc préside le rallye des Cardabelles. Il est contre l’organisation de cette édition, au contraire des membres de son bureau.    
    François Tronc préside le rallye des Cardabelles. Il est contre l’organisation de cette édition, au contraire des membres de son bureau.     E.T.
Publié le , mis à jour
Victor Guilloteau

La prochaine édition doit avoir lieu du 9 au 11 octobre. Mais elle est encore émaillée d’incertitudes.

L’édition 2020 du rallye des Cardabelles aura-t-elle lieu ?  La question mérite d’être posée, à moins d’un mois de l’événement. À ce jour, l’épreuve comptant pour le championnat de France des rallyes terre doit bien se tenir, du 9 au 11 octobre prochain. Mais une épée de Damoclès, nommée Covid-19, plane au-dessus de la tête des organisateurs. Sachant que des tensions internes polluent le travail de l’organisation…

Quelles réponses de la préfecture ?
La période sanitaire pose de nombreuses questions sur l’accueil des spectateurs au parc de la Victoire, où se trouve le parc automobile. « Nous avons fait le dossier Covid-19 que nous avons fourni à la préfecture, annonce Guy Destresse, trésorier des Cardabelles, aussi en charge de l’organisation sportive. On attend la réponse dans les prochains jours. Tout est passé auprès de la commission de sécurité et de la Fédération. » Le plus contraignant pour l’organisation est de prévoir un sens de circulation dans le parc et de faire respecter les normes d’hygiène, notamment au sein de la salle des fêtes. « Il faut être réaliste, poursuit Guy Destresse. On a présenté notre projet fin juillet, on sait pertinemment qu’à tout moment tout peut être annulé du jour au lendemain. » Un discours peu optimiste partagé par Patrick Bernié, le sous-préfet, qui suit de près le dossier des Cardabelles. « À ce jour, il n’y a aucune assurance, explique-t-il. Le dossier est étudié et une réponse sera apportée aussi vite que possible. »

Quelle évolution de la situation à Sévérac-d’Aveyron ?
Le rallye des Cardabelles a pour habitude de déployer, le dimanche, son parc d’assistance à Sévérac-d’Aveyron. Compte tenu de la situation actuelle au sein de l’Ehpad Gloriande touché par le Covid-19, l’organisation sera-t-elle en capacité de reconduire son dispositif ? « Si les rassemblements sont interdits à Sévérac, on sera mal, tranche directement Guy Destresse. C’est sûr que cette situation en rajoute au stress général. C’est une difficulté supplémentaire. » Patrick Bernié, le sous-préfet, ne dit pas le contraire. « Il faut voir comment la situation sanitaire évolue en Aveyron. Oui, compte tenu du contexte, une annulation des rassemblements peut être demandée par la préfète à Sévérac. Mais nous n’en sommes pas encore là. C’est effectivement une interrogation à ce jour. »
Des soucis à régler en interne
Parallèlement aux difficultés d’organisation liées au Covid-19, les Cardabelles font face à quelques tensions internes. En effet, le bureau est favorable à l’organisation du rallye, mais pas son président, François Tronc (lire ci-dessus). « Il y a un problème de communication, confirme Guy Destresse, sans s’étendre. Des décisions vont être prises dans les jours qui viennent, mais il y a des règles à respecter. Le président peut aussi démissionner. » Un sentiment de désaccord, voire de rupture, qui ne facilite pas l’avancement du dossier en préfecture. « Il appartient aux organisateurs de parler d’une voix commune, alerte Patrick Bernié. Il nous faut un cadre clair et précis pour apprécier la situation. Ensuite, on verra si le rallye peut se tenir. J’attends que celui qui va me demander l’autorisation soit bien mandaté par l’organisation. » Autrement dit, que l’organisation des Cardabelles lave son linge sale en famille avant d’espérer organiser son édition 2020…

François Tronc (président) : « On m’a pris pour un con... » 

Pourquoi ne voulez-vous pas que cette édition soit organisée ?
J’y suis hostile en raison du risque sanitaire certain. Il est indécent de demander des subventions  et un partenariat financier  pour permettre à des nantis  de se défouler avec un budget conséquent. Je suis médecin et  je connais les risques. Je ne veux pas exposer les bénévoles et  les spectateurs.

Comment exiger les gestes barrières et le port  du masque ?
La concentration de spectateurs favorise la dissémination du virus. Ce rallye ne doit pas être organisé.

Pour quelle raison, selon vous,  n’êtes-vous pas entendu ?
La pression de la Fédération  est énorme et certains ont peur de la contrarier, surtout à l’ASA Saint-Affrique (en charge  de l’organisation administrative, NDLR). Prendre à nouveau, volontairement, le risque  de tuer des gens... Après 50 ans de médecine, je le refuse.

N’avez-vous pas les moyens  de faire annuler cette édition ?
Le bureau s’est réuni en mon absence et a décidé de maintenir le rallye. Pour être clair, on m’a pris pour un con. Le jour de la réunion, j’étais au CHU et ils le savaient.

Songez-vous à démissionner ?
Pas pour l’instant, mais si l’assemblée générale  le souhaite, ce qui est probable,  je le ferai. J’ai pris du plaisir car j’aime le sport automobile, mais être le domestique de l’ASA Saint-Affrique et de la Fédération uniquement pour signer les documents nécessaires, cela  ne m’intéresse pas.

 

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