Sébazac-Concourès. ADMR : en première ligne, l’aide à domicile attend la relève

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  • La question du maintien à domicile oblige des structures comme l’ADMR à former de plus en plus ses salariés dont les missions sont multiples.
    La question du maintien à domicile oblige des structures comme l’ADMR à former de plus en plus ses salariés dont les missions sont multiples. repro cpa
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Philippe Henry

Alors que l’assemblée générale de la fédération Aide à domicile en milieu rural doit se tenir mercredi, à Sébazac-Concourès, ses responsables dressent un constat : les métiers de l’aide à domicile sont en pleine évolution mais ils peinent encore à être reconnus et à attirer. Pourtant, de nombreux postes sont à pourvoir.

 

Pour la fédération ADMR de l’Aveyron, l’année 2020 aura été "exceptionnelle, inédite". Car, à l’image des autres acteurs de l’aide à domicile, l’épisode du confinement lié à la crise sanitaire de la Covid-19, "nous a obligés à nous adapter, à revoir toutes nos procédures pour poursuivre nos activités", souligne Nicole Cristofari.

à titre d’exemple, durant ces deux mois et demi, "nous avons assuré nos missions auprès de 4 000 clients, au lieu de 11 000 en temps normal, détaille la présidente. Nous nous sommes concentrés sur les personnes les plus fragiles. Notre travail a été salué par beaucoup et nous n’avons pas un seul de nos salariés qui a été touché par ce virus. Aujourd’hui, nous avons repris une activité quasiment normale".

Seulement, cette période "a été difficile à vivre pour certaines personnes âgées et la santé des plus fragiles s’est grandement détériorée. De nombreux aidants sont également ressortis épuisés de cet épisode. Nous en payons le prix aujourd’hui", déplore Nicole Cristofari.

De plus, comme d’autres structures semblables, l’ADMR peine à recruter et à palier les départs à la retraite alors que la moyenne d’âge des salariés avoisine les 50 ans. "Notre secteur souffre d’une mauvaise image et d’un manque d’attractivité, concède Laure Pradeilles, directrice du réseau. Cette année, nous devons embaucher une soixantaine de personnes. Nous ne savons pas si tous les postes seront pourvus."

L’évolution de la grille salariale, l’attribution d’une prime Covid-19 aux professionnels du secteur ou encore la création d’une 5e branche de la sécurité sociale dédiée à l’autonomie des personnes âgées, ouvre des perspectives "encourageantes pour le devenir de nos métiers", commente Laure Pradeilles. Reste encore à traduire ces paroles en actes, alors que 83 % des Français déclarent vouloir vieillir à domicile et donc, solliciter de plus en plus des structures comme l’ADMR.

"Changer l’image des aides à domicile"

"Et puis, c’est déjà le cas, mais dans les années à venir les métiers de l’aide à domicile seront de plus en plus pointus et demanderont de plus en plus de formations, explique la présidente de l’ADMR. D’ailleurs, nous nous attachons à former nos salariés en interne. Nous disposons d’un budget de formation d’environ 400 000 €."

Soucieuse de l’attractivité de ses métiers, l’ADMR a d’ailleurs développé de nombreux partenariats, assure des permanences lors de forums de métiers, pour "changer l’image des aides à domicile".

Durant l’assemblée générale de la fédération, qui se tiendra à la Doline à Sébazac-Concourès mercredi, tous ces sujets seront abordés avec, en prime, celui du concours de plus en plus important des aides à domicile dans le parcours de soins des patients. "Nous allons d’ailleurs expérimenter une application qui doit permettre d’évaluer les signes de fragilité chez nos bénéficiaires. Ensuite, les professionnels de santé pourront prendre le relais, si besoin, expose Laure Pradeilles. Nos métiers vont évoluer pour devenir un maillon de la chaîne des soignants."

En chiffres

50 associations.

681 bénévoles actifs.

1 429 salariés soit 878 équivalents temps plein.

11 049 clients.

1 212 798 heures de prestations délivrées.

5 556 957 kilomètres parcourus par les salariés de l’ADMR, à travers le département.

9 015 personnes âgées et handicapées aidées.

1 102 personnes bénéficiaires du portage de repas à domicile.

188 533 repas livrés.

370 personnes aidées pour des petits travaux de bricolage ou de jardinage.

86 personnes accompagnées, ainsi que les aidants, par l’équipe spécialisée Alzheimer ; soit 1 011 séances réalisées.

41 personnes prises en charge au sein de l’accueil de jour médicalisé.

Ce métier est fait de la richesse des échanges que nous pouvons avoir avec les personnes que nous aidons. J’espère que prochainement, il sera enfin reconnu à sa juste valeur. Ce sera primordial pour continuer de rendre ces métiers attractifs car ils seront toujours plus nécessaires alors que la question du maintien à domicile est d’actualité. 
Nicole Cristofari, président de l’ADMR Aveyron.

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