Rodez. L'Umih de l'Aveyron : "Une nouvelle fermeture, c’est notre mort…"

  • "Aujourd’hui, il est plus dangereux d’aller dans un supermarché que de manger dans un restaurant",  relève Michel Santos,  président de l’Umih.
    "Aujourd’hui, il est plus dangereux d’aller dans un supermarché que de manger dans un restaurant", relève Michel Santos, président de l’Umih. José Antonio Torres - José A. Torres
Publié le
Mathieu Roualdés

Si l’Aveyron ne fait aujourd’hui l’objet d’aucunes restrictions concernant les bars et les restaurants, Michel Santos, restaurateur et président de l’Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie), se dit néanmoins "très inquiet".

Fermeture temporaire à Marseille, à 22 heures dans de nombreuses grandes villes, les cafetiers et restaurateurs aveyronnais ont-ils peur de connaître de telles mesures dans les semaines à venir si la propagation du virus se poursuit ?

Oui, nous sommes tous très inquiets. Cette fois, il en va de la survie de nos entreprises, une nouvelle fermeture serait une catastrophe économique et la mort de nos établissements ! Nous souffrons déjà beaucoup depuis le passage du département en zone rouge avec pour ma part (restaurant Le Kiosque à Rodez, NDLR) une perte de 20 %…

Alors, je n’ose même pas imaginer avec une fermeture à 22 ou 23 heures. On ne va pas au restaurant pour regarder sa montre, c’est un moment convivial, chaleureux où les gens aiment discuter. Si on les presse, les clients ne viendront plus et iront manger chez les uns et les autres. On le voit déjà avec les jeunes qui font la fête chez eux depuis la fermeture des discothèques.

Comme vos homologues, trouvez-vous que votre profession est stigmatisée et constamment montrée du doigt par le gouvernement ?

Totalement ! Déjà, nous avons été les premiers à fermer et les derniers à rouvrir lors du précédent épisode, sans oublier que les établissements de nuit restent toujours fermés. Ce qui est le plus dur à accepter, c’est que nous mettons tous les protocoles en place, on protège les clients, nos salariés… Aujourd’hui, il est plus dangereux d’aller dans un supermarché que dans un restaurant !

À Rodez, comme dans le département, l’été et le tourisme vous avait de surcroît permis de repartir du bon pied…

Oui, on a bien travaillé et on ne peut pas se plaindre si l’on se compare avec nos collègues parisiens par exemple. Mais, il ne faut pas rêver non plus : ce n’était pas beaucoup mieux que les années précédentes, on a juste sauvé les meubles et la perte du confinement ne se rattrapera pas. On aura toujours un "trou" à la fin de l’année…

Certains disent également que les restaurants et les bars respectueux des règles sanitaires "payent" pour d’autres un peu moins regardants…

Je ne pense pas, tous nos adhérents connaissent les protocoles. On sait les gérer, on se doit de faire confiance aux professionnels. Et quand cela devient ingérable, on est assez intelligent pour dire stop : c’est ce qu’a fait Bruno Monestier avec le Tex-Mex (lire notre précédente édition). Cette décision est très bonne et prouve le professionnalisme et la responsabilité d’un gérant de café, installé depuis plusieurs années.

Comment sera-t-il possible de faire respecter la distanciation et les gestes barrières cet hiver quand les terrasses ne seront plus utilisables ?

Aujourd’hui, c’est un souci mais nous trouverons une solution. Puis, cela ne changera rien : les jeunes auront toujours besoin de s’amuser et ils sont mieux dans nos établissements que dans des appartements, où ils boivent beaucoup plus et où personne ne peut surveiller ce qu’ils font. Et je ne les incrimine pas du tout, le gouvernement les pousse à faire cela en ce moment !

Il y a quelques mois, vous indiquiez que 30 % des établissements ne se relèveraient pas de la fermeture lors du confinement… Êtes-vous encore plus alarmiste aujourd’hui ?

Certains ont déjà fermé et on arrivera malheureusement à ce chiffre de 30 %. Car outre l’épée de Damoclès d’une nouvelle fermeture sur nos têtes, on n’a aucune visibilité : aura-t-on les repas d’entreprises et d’associations en fin d’année ? Les gens auront-ils encore envie de sortir dans ce climat toujours plus anxiogène ?

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