Castelnau-Lassouts-Lous : des carpes jusqu’au bout de la nuit

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Centre Presse Aveyron

La pêche de la carpe a fait la "une" de l’actualité halieutique ces dernières semaines en Aveyron. Après le "Défi carpes", à Pareloup, se déroulait la 20e édition du "Trophée Cabanac". Une épreuve hors du commun qui a duré six jours et cinq nuits.

Pour tous les pêcheurs de carpes français ou étrangers proches de l’Hexagone, le barrage de Castelnau-Lassouts-Lous reste encore aujourd’hui une destination mythique.

Vanté dès les années 70 pour son caractère sauvage et ses eaux extrêmement poissonneuses, le site a conservé intact son pouvoir d’attraction. Autant par les poids record de certains spécimens, que la convivialité née autour d’une bonne table, qui depuis des décennies cimente des amitiés profondes entre pêcheurs. Parmi ces hauts lieux de franche camaraderie et de bonne humeur, le hameau de Cabanac, rive gauche du Lot, reste un point de ralliement ou de pèlerinage incontournable.

Certains lecteurs se souviennent certainement encore de Milou, ou de Maurice Vaylet, propriétaire du camping de La brise du lac, à qui a succédé son gendre Jean-Christophe Gas. C’est lui qui, avec l’association des Amis de Cabanac, a organisé cet enduro carpes. Une véritable épreuve marathon, commencée dimanche 13 septembre, à 10 heures, et achevée le vendredi suivant, à 15 heures.

Cette année encore, l’événement a tenu toutes ses promesses ! Les 55 équipes formées de deux pêcheurs chacune, ont pu après le tirage au sort des postes, se confronter sur toute l’étendue du barrage. Les compétiteurs sont arrivés de toute la France (Bretagne, Touraine, région parisienne, Lyon, Pays basque, etc.), dont un de l’île de la Réunion venu faire équipe avec son frère. Les seuls pêcheurs étrangers, une équipe originaire des Pays-Bas, n’ont pas fait le déplacement pour rien, puisque c’est elle qui décroche la victoire.

Tous ces passionnés (une seule femme inscrite) n’ont pas hésité à poser des congés pour participer à cette grande fête. Une fois au bord de l’eau, chaque pêcheur n’a droit qu’à trois cannes, et amorce son poste comme il l’entend. Autre règle, seule l’utilisation d’une ligne plombée au fond est autorisée. Pêcher la carpe à la mouche sèche, comme cela se pratique parfois aujourd’hui, est donc totalement exclu. À l’issue de la compétition, c’est l’équipe néerlandaise, qui remporte, haut la main, le trophée Cabanac, avec 35 carpes comptabilisées (409 kg au total dont 5 supérieures à 15 kg). Les appâts naturels, les graines essentiellement, ont été les plus efficaces.

Déjà l’an prochain

Au total, 363 carpes ont été capturées, dont environ 30 % de carpes miroir, et 70 % de communes. Enfin, sur les 55 équipes engagées, seules 6 d’entre elles ont été bredouilles. Un chiffre faible par rapport aux statistiques habituelles des enduros.

C’est ensuite vendredi, au camping La brise du lac qu’a eu lieu la remise des prix. Les lots d’une valeur totale d’environ 15 000 € ont concerné tous les participants. Les 15 premières équipes classées ont eu droit aux lots les plus conséquents. Les vainqueurs ont remporté deux batteries au lithium 100, un jeu de détecteurs haut de gamme, de la bagagerie et enfin l’inscription offerte pour l’édition 2021 (400 € par équipe).

Puis à partir de la 16e équipe classée, chaque pêcheur a reçu des appâts naturels en guise de lot de consolation.

De son côté, la fédération départementale de pêche de l’Aveyron remettait des tee-shirts aux compétiteurs, en leur annonçant qu’ils pourraient bientôt visionner un film, immortalisant l’événement. Réalisé par son chargé de communication Yvan Majorel, il sera bientôt en ligne sur Youtube et facebook.

L’association satisfaite

À l’issue de la compétition, organisée par l’association des Amis de Cabanac, affiliée à la Fédération française de pêche sportive (FFPS), Jean-Christophe Gas était satisfait. "Malgré la Covid, nous avons pu organiser dans de bonnes conditions ce grand rendez-vous national. Le protocole a été respecté lors du tirage au sort et la remise des prix. Les bénévoles et les commissaires ont été formidables. Il faut aussi se réjouir de la très bonne ambiance qui règne au Trophée Cabanac, un facteur important de son succès."

L’an prochain encore, les 50 équipes qui participent depuis le début au Trophée, seront inscrites d’office. Les cinq autres places, dont une reviendra à des Aveyronnais, seront attribuées par tirage au sort.

Classement. 1. Bilkman-Brusse : 409 kg, 35 carpes, 5 de plus de 15 kg 2. Rocher-Gourcerol : 213,3 kg, 18 carpes, 2 de plus de 15 kg 3. Jouy-Van den Busshe : 203 kg, 19 carpes.

L’Aveyron, terre promise des carpistes

Plusieurs raisons expliquent le succès de la pêche de la carpe en Aveyron. Son nombre de sites bien sûr, que l’on trouve sur des rivières comme le Lot et l’Aveyron, mais également sur la plupart des barrages.

Cependant, c’est certainement la possibilité de pêcher ce poisson la nuit, à partir de 1995 en France, qui a dynamisé la discipline. Consciente des avantages qu’elle pouvait tirer d’une telle réforme, notamment en matière de recrutement, la fédération de pêche de l’Aveyron a ouvert de nombreux secteurs à la pêche de nuit. Actuellement, ils sont au nombre de dix. Sur toute leur étendue, les lacs de Sarrans, de Maury, de Pareloup et de La Croux. Sur une partie seulement de leur linéaire : les lacs des Galens, Castelnau-Lassouts-Lous, Pinet et La Jourdanie, auxquels s’ajoutent les rivières Lot et Aveyron, "pêchables" elles également, sur des secteurs précis.

Pour éviter le trafic de carpes, il est interdit une demi-heure après le coucher de soleil, jusqu’à une demi-heure avant son lever, de conserver ou de transporter une carpe. Par ailleurs, est puni d’une amende de 22 500 €, le fait pour un pêcheur amateur, de transporter vivantes les carpes de plus de 60 cm.

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