Ehpad La Rossignole : une information judiciaire ouverte
Les investigations se poursuivent au sein de l’Ehpad La Rossignole, à Onet-le-Château, afin de lever des zones d’ombre tant sur les faits de maltraitance que dans celui d’une défaillance chronique de la gouvernance.
L’affaire qui secoue aujourd’hui l’Ehpad La Rossignole à Onet-le-Château, en Aveyron, recèle encore de zones d’ombre que l’enquête préliminaire ouverte par le parquet de l’Aveyron s’emploie à éclairer. Vendredi, une information judiciaire vient d’être ouverte.
Dans un communiqué de presse, le procureur de la République de Rodez, a rappelé les faits : le 4 août 2020, la direction du Village de la Rossignole, Ehpad à Onet-le-Château, dépose une plainte auprès du commissariat de police de Rodez pour des maltraitances commises sur des résidents par des personnels des unités protégées (UP). Des photos et vidéos mettant en scène des résidents dans différentes situations dégradantes étaient échangées au sein d’un groupe Messenger ouvert entre salariés, et des commentaires irrévérencieux ou à caractère sexuel venaient ponctuer ces publications.
Six victimes identifiées
Toujours selon le procureur de la République, d’autres comportements pouvant recevoir la qualification de violences sur personnes vulnérables, ou de délaissement ont été par la suite signalés. Quatre personnels ont été mis à pied par la direction de l’établissement.
Une enquête préliminaire, placée sous l’autorité du parquet de Rodez a ainsi été ouverte début août. Pour l’heure, six victimes potentielles ont pu être identifiées, d’une moyenne d’âge de plus de 77 ans. Les supports vidéo ont été exploités par les enquêteurs : ils mettent en avant une dizaine de mises en scène de résidents, assorties de commentaires.
Deux employés placés en garde à vue, ils nient les faits
Deux employés ont d’ores et déjà été placés en garde à vue : ils nient les faits ou leur dénient tout caractère dégradant. Après les premières plaintes, ce sont, au 25 septembre, 14 plaintes qui ont été enregistrées au commissariat de police de Rodez.
L’association France Victimes – Adavem 12 a été requise par le procureur de la République afin d’apporter un soutien psychologique aux résidents, à leurs familles et aux personnels non impliqués.
De multiples chefs d’accusation
Vendredi 25 septembre, une information judiciaire a donc été ouverte pour les chefs suivants : violence sur personne vulnérable sans incapacité, non-assistance à personne en danger, délaissement d’une personne incapable de se protéger, non-dénonciation de mauvais traitements, privations, agressions ou atteintes sexuelles infligées à une personne vulnérable, atteinte à l’intimité de la vie privée par fixation, enregistrement ou transmission de l’image d’une personne, vol, utilisation conservation ou divulgation d’un document ou enregistrement obtenu par une atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui, divulgation illégale volontaire de données à caractère personnel nuisibles, publication d’un montage non apparent avec les paroles ou images d’une personne non consentante, violation du secret professionnel.
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