Après la tempête, Sévérac-d’Aveyron retrouve progressivement son calme

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  • L’établissement sévéragais a connu son 17e décès lié au Covid-19 en moins d’un mois.
    L’établissement sévéragais a connu son 17e décès lié au Covid-19 en moins d’un mois. Archives ML - SYLVIE CAMBON
Publié le
Victor Guilloteau

L’économie du village souffre malgré une amélioration de la situation au sein de l’Ehpad Gloriande.

Sévérac-d’Aveyron se remet tout doucement du séisme provoqué par l’épidémie de Covid-19 au sein de son Ehpad Gloriande. Si la “vague” semble être derrière lui désormais, le village demeure traumatisé. La peur s’y est installée. La population, informée depuis le 4 novembre que le virus a frappé la maison de retraite, semble vivre au ralenti. C’est en tout cas le ressenti du maire Edmond Gros. L’élu ne voit pas l’activité économique de son village redémarrer. "Un certain nombre d’habitants ne viennent plus faire leurs courses ici, ils ont peur de sortir", relève le maire, alors que, insiste-t-il, "la situation s’est calmée, il n’y a pas plus de risques qu’ailleurs".

Un 17e décès à l’Ehpad

"Il faut que les Sévéragais reviennent faire leurs courses, poursuit Edmond Gros, qui s’inquiète pour ses supermarchés, ses restaurants et ses petits magasins. On va voir comment on peut faire pour les aider. Nous avons une réunion économique cette semaine en mairie. On va distribuer un questionnaire pour connaître les attentes. Mais je veux insister : la vie peut reprendre sa normalité. Il n’y a pas de cas de Covid-19 dans la commune."

Au sein de l’Ehpad Gloriande, les conditions de vie reviennent peu à peu à la normale. L’établissement a néanmoins enregistré, a-t-on appris lundi, un 17e décès lié à l’épidémie de Covid-19. "Il s’agissait d’un résident déjà en fin de vie", confirme une source au sein de l’ARS.

L’Ehpad semble cependant retrouver un certain calme. Les personnels touchés par le covid, désormais guéris après isolement à domicile, continuent à revenir dans l’établissement, permettant ainsi le maintien d’un encadrement suffisant pour l’ensemble des résidents. Quelques bénévoles, en majorité du village, apportent également leur aide à la maison de retraite. "Deux agents des services hospitaliers (ASH) ont été trouvés. La directrice et son adjointe sont revenues ce lundi. Le directeur d’hôpital, missionné par l’ARS, reste sur place en appui", apprend-on de source sanitaire. Un soutien des équipes est aussi apporté, depuis vendredi, par un psychologue de Palliance12. À compter de ce lundi, un cadre de santé épaule également l’infirmière coordinatrice de l’Ehpad.

La solidarité à côté des caméras

Edmond Gros, comme l’ensemble du personnel et des résidents de l’Ehpad, resteront marqués durablement par ce triste épisode qu’a traversé le village. "Bien sûr, la peur n’a pas disparu, il va falloir du temps. Mais je veux rappeler tout le monde à la raison", souligne le maire de la commune nouvelle, qui rassemble 4 000 habitants environ. "Je veux remercier les gens qui ont aidé, avec un message particulier à l’attention du centre de soins de suite et de réadaptation Maurice-Fenaille."

À côté des micros et des caméras des chaînes d’info en continu, qui furent bien trop intrusifs au goût du maire, le village a en effet connu une mobilisation générale. Familles, bénévoles et équipes soignantes se sont succédé pour porter une attention à un proche, un inconnu, ou aider le personnel. Une véritable chaîne de solidarité s’est mise au chevet de cet Ehpad encore convalescent, mais en voie de guérison.

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