L’Aveyron passe le relais du parc régional à la Lozère
Une sacrée page s’est tournée, hier, au Royal Aubrac où s’est déroulée l’élection du nouveau président du parc naturel régional de l’Aubrac, marquée par l’arrêt d’André Valadier.
Je sens de la reconnaissance pour ce collectif. C’est une belle journée, je sens que le parc monte en puissance", confiait hier André Valadier à la salle de la Draille au Royal Aubrac où se tenait l’élection à la présidence du parc naturel régional de l’Aubrac. Le soleil avait même pris part à la fête en ce jour symbolique. Une journée radieuse pour le père fondateur du parc de l’Aubrac qui a passé, d’une certaine façon, le relais à la Lozère. Tel était son vœu pour poursuivre la mission de cohésion sur le massif de l’Aubrac. La candidature de Bernard Bastide, maire de Nasbinals, hôtelier et restaurateur de métier à la tête de la Route d’argent en son fief ou encore patron du buron de Born, là même où fut inauguré le parc naturel régional en mai 2018, s’avérait comme une évidence. Et sa victoire écrite à l’avance puisqu’il fut le seul candidat déclaré. Une victoire avec toutefois une part non négligeable d’abstentions. "Mes élections ont toujours été difficiles", glissait-il en aparté, peu avant l’issue prévisible.
Du changement dans la continuité
Un brin de fausse modestie qui a laissé rapidement place à l’humilité dans ses propos, avec un sens de la formule aiguisé comme un couteau laguiole. " L’Aubrac c’est mon terrain d’activités. Le slogan du parc est "une vie s’invente ici", j’ai envie de dire que la vie est déjà inventée ici. Avec ce petit virus, on est bien, on a vécu ici, des choses réalistes. Il faut parler aux gens et dire la vérité pour donner envie aux enfants de vivre. C’est un parc ouvert. Je serai modeste, à ma petite place, pour rester dans la continuité d’André Valadier. "
Pour ce dernier, "Bernard Bastide incarne l’esprit et le cœur de l’Aubrac, je le félicite, j’ai totalement confiance". Une confiance qui reste à éprouver auprès de la vingtaine d’abstentionnistes. Cela passe par de la concertation avec trois départements, deux régions, de multiples ego. Et du travail, ce qu’a mis en avant le nouveau président. "C’est le labeur, creuser le sillon, le chemin, rien ne va sans le travail".
L’Aubrac, ce pays, ce paradis
La salle de la Draille, terre d’élection, portait bien son nom, pour tracer ce chemin dans les pas de son fondateur. Et de lancer un énième message d’amour en guise de rassemblement. "Ce pays sera encore mieux et toujours mieux qu’ailleurs. Je serai humble, digne, efficace, à votre disposition, avec mes défauts et mes qualités, mais toujours engagé." Voilà de quoi rassurer les cent quinze membres devant faire face au départ du père de l’Aubrac qui a porté le plateau à bout de bras. Novateur à 26 ans en fondant la coopérative Jeune Montagne et précurseur du parc. "André Valadier, c’est l’union et la bienveillance", résumait ainsi Christiane Marfin, maire de Saint-Chély-d’Aubrac.
Le dernier mandat d’André Valadier a pris fin hier. Il faut digérer la nouvelle. Pour cela, Bernard Bastide, a trouvé la parade. "Il a tiré devant, il faut qu’il ne reste pas loin, je soumets à l’assemblée qu’il soit notre président d’honneur." Bernard Bastide sait que la marche est haute comme le plateau mais il est un élu de terrain. Et passionné par l’Aubrac. Cela ne pouvait qu’être lui pour reprendre le flambeau. Derrière l’attractivité touristique, reste la problématique démographique et la réalité économique, à l’image de la fermeture de l’abattoir annoncée officiellement ce mercredi au tribunal de commerce de Montpellier. Le lieu symbolique de l’élection, au Royal Aubrac, en est le parfait exemple du chantier qui attend Bernard Bastide et le parc naturel régional de l’Aubrac. Sans parler des rats taupiers, vautours ou encore de la ressource en eau qui continue de faire des vagues. Un nouveau projet de forage inquiète l’association Eaubrac qui annonce une réunion publique le 12 octobre en mairie de Marchastel. Premier dossier à l’ordre de jour pour Bernard Bastide, qui plus est en terre lozérienne.
En chiffres
1 candidat en lice.
94 votants dont 86 exprimés, 5 blancs et 3 nuls.
21 abstentions.
45 % des voix représentées par le collège des régions (2 Rhône-Alpes, 8 Occitanie)
30 % des voix pour le collège des départements (3 Aveyron, 1 Cantal, 3 Lozère).
25 % des voix pour les communes et intercommunalités avec 98 délégués.
1 délégué par tranche de 1 500 habitants.
64 communes et 14 communes partenaires.
33 000 habitants sur 2 282 km2
53e parc naturel régional français, inauguré en mai 2018, au nombre de 56 en 2020
13,5 millions d’euros, coût total des projets menés depuis 2014 avec l’association de préfiguration du parc.
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