Millau. Les centres sociaux sentent venir une mauvaise vague

  • Jean-Marie Aubery : "Je serais toujours défenseur de ces valeurs associatives.
    Jean-Marie Aubery : "Je serais toujours défenseur de ces valeurs associatives. Archives C.A.
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eva tissot

Président depuis sept ans, Jean-Marie Aubery laisse la place.

C’était le bon moment, cela faisait douze ans que j’étais dans le conseil d’administration de l’association. D’abord comme trésorier et ensuite depuis sept ans comme président", explique Jean-Marie Aubery. À 72 ans, il est actif au sein du monde associatif depuis plus de cinquante ans. Il est désormais appelé par la maire de Millau, Emmanuelle Gazel, pour siéger au conseil d’administration du CCAS (centre communal d’action sociale). "Je vais m’occuper de la mise en place de la CTG, la convention territoriale de gestion, qui gère le nouveau mode de financement de la Caisse d’allocations familiales auprès des associations et des services de la ville", indique-t-il. Pour le changement de présidence, l’élection du nouveau bureau devrait intervenir d’ici quinze jours, la continuité semble d’ores et déjà assurée par Cathy Parguel, l’actuelle vice-présidente. Mercredi 23 septembre c’était donc sa dernière assemblée générale "assez classique", avec les centres sociaux. Malgré la crise sanitaire, il tire un bilan positif de la dernière année. "Depuis un an nous avons stabilisé les centres sociaux, à la fois en termes de financement, de personnel et d’activité, commente l’ancien président satisfait. C’est une association qui tourne bien et qui remplit son rôle." Les centres sociaux ont été pris, comme tout le monde, dans le confinement. "Les salariés n’ont pratiquement jamais cessé de travailler. Ils ont rempli leurs fonctions auprès des jeunes et des familles par tous les moyens de communication virtuelle", ajoute-t-il.

400 familles fréquentent les centres sociaux

Skype Zoom, Facebook, téléphone, le lien a été maintenu avec les quelque 400 familles qui fréquentent tout au long de l’année les Centres sociaux.

"Aujourd’hui, il ne faut pas penser que tout est fini. Les gens sont sortis à la fois dépressifs, anxieux et parfois agressifs de cette période de confinement, raconte Jean-Marie Aubery. On les sent tendus. La situation est toujours compliquée. Se parler avec des masques ce n’est pas vraiment convivial. Dans notre association, le vivre ensemble est essentiel. Toute la distanciation sociale perturbe ce vivre ensemble. C’est encore plus important à l’heure actuelle d’être présents dans les quartiers où l’on intervient parce qu’il y a un vrai malaise."

L’ancien président salue pour l’occasion la créativité des équipes, une vingtaine de salariés, pour trouver des activités compatibles avec le Covid-19. "Durant le confinement, les gens ont fait de la gym sur leurs balcons avec un haut-parleur qui les faisait danser en rythme. Cela a permis de ne pas perdre le fil", commente Jean-Marie Aubery. Pour ce qui est du ressenti social, il est inquiet : "On voit que les jeunes se sentent délaissés. Face au monde du travail, ils ont l’impression que plus personne ne les attend. Et au niveau des familles il y a un effet tampon. Les aides au chômage partiel de l’État ont donné l’impression que ça pouvait tenir, mais aujourd’hui les plans sociaux vont tomber les uns après les autres. Ce n’est pas que l’on est complètement noyé, mais on sent venir la vague"

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