Quand le blues vient vagabonder dans l’Aveyron

  • Fabrice Eulry à la manœuvre.
    Fabrice Eulry à la manœuvre. repro cpa
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Laurent Roustan

Même en voilure réduite, le festival Blues en Aveyron tiendra sa quatrième édition du jeudi 15 au dimanche 18 octobre, chaque soir dans un lieu différent.

Catch me if you can. " C’est ce que pourrait lancer le monde de la musique à la pandémie de madame Covid-19, quand celui-ci décide de faire de la résistance, prendre la clé des champs et celle de do pour aller donner un peu de mélodies par monts et par vaux, quand bien même cette mélodie est du blues. Un "attrape-moi si tu peux" contre un univers de distanciation sociale, voire humaine, qui nous a donné depuis le mois de mars un autre blues, psychologique, que le vrai blues, musical, va tenter de soigner.

Un blues qui va avoir la bougeotte du jeudi 15 au dimanche 18 octobre en Aveyron, car le festival Blues en Aveyron revient donner un peu de swing à nos campagnes déconfinées et quelque peu sevrées de musiques et de fêtes. On a juste changé de saison, puisque le coronavirus a joué au chamboultou, mais il en faut plus pour effrayer l’âme d’un bluesman.

Une quatrième édition initiée en 2017 par Fabrice Eulry, un Bourguignon aux racines tarnaises qui rêvait de poser son piano au cœur d’un lieu susceptible de l’accueillir en mode festivalier, après avoir roulé sa bosse un peu partout dans le monde du blues. Dix ans auparavant, au détour de rencontres musicales qui se font parfois au hasard mais jamais en vain, Fabrice Eulry croise à Paris la route d’André Damon, l’Espalionnais fondateur du Petit journal Montparnasse et Saint-Michel dans les années 80, un fana de swing qui a su réveiller le jazz presqu’en claquant des doigts. Fabrice connaissait l’Aveyron pour avoir joué plusieurs fois au festival de jazz de Decazeville dès 1994, et André Damon organisait lui à Espalion des soirées entre swing et blues, notamment avec le pianiste et compositeur Claude Bolling. Fabrice l’entreprend donc pour monter un festival sur l’Aveyron. "Mais lui préférait faire des soirées isolées, quand il en avait l’occasion", raconte Fabrice.

L’idée restera donc en gestation dix ans dans la tête de Fabrice Eulry, jusqu’à sa rencontre avec Milana Volodtchenko, douée pour structurer ce type d’initiative. Et donc en 2017, la première édition de Blues en Aveyron vit le jour. De quatre concerts déjà itinérants lors de la première édition, le festival en était à une douzaine l’an dernier.

Mais seulement voilà, le coronavirus a grandement fait tousser le monde du spectacle et cette année, le Bleus en Aveyron revient au format de sa première année.

Mais il revient ! Et durant ces quatre jours il parcourra les contrées aveyronnaises avec une belle énergie.

Jeudi 15 octobre, il faudra être en l’église d’Espalion pour l’ouverture, où le blues va se marier à la musique occitane et où Kerouac le bourlingueur revêtira la tenue d’un troubadour. Le bluesman "rural" façon Mississipi Cisco Herzhaft croisera ses notes avec celles des "Occitans" Philippe Viallard et Céline Mistral. On ira profond dans les racines.

Vendredi 16, c’est au Centre européen de Conques qu’il faudra être, avec la rencontre "black and white" du feu du swing et de la terre blues. On retrouvera deux compères, Cisco Herhaft et sa voix profonde et Fabrice Eulry et son swing électrique, jouant le piano façon "Great ball of fire".

Samedi 17, la collégiale Saint-Christophe à Sauveterre-de-Rouergue, bastide musicale et bastion festivalier en Aveyron, Fabrice Eulry en solo fera une nouvelle fois feu de tout bois, et pas seulement celui de son piano.

Enfin, le dimanche 18 au Nayrac, dédoublement de pianos où Fabrice jouera en compagnie d’Anne Cadilhac, sur tous les tons, y compris celui de l’humour. Bref un festival de blues protéiforme et vagabond, qui s’est adapté à la situation sanitaire mais qui en même temps conserve une furieuse envier de prendre la poudre d’escampette.

Et en bonne gestionnaire d’événements, Milana tient "notifier absolument " que la réservation pour chaque concert est vivement conseillée, et qu’au besoin, des séances supplémentaires son possible au Nayrac et à Sauveterre. Alors, qui va attraper ce Blues ?

Réservations : pour le Nayrac au 06 98 16 41 52, pour tous les autres concerts au 06 33 67 76 03.

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