Rodez. L’entraide en protection de l’enfance manque… d’entraide

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  • Alain Puech, président de l’association départementale, s’inquiète pour l’avenir de ladite association.
    Alain Puech, président de l’association départementale, s’inquiète pour l’avenir de ladite association. repro cpa
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Olivier Courtil

L’association départementale d’entraide des personnes accueillies en protection de l’enfance lance un SOS pour assurer ses missions.

 

Perturbée elle aussi par la crise sanitaire, l’association départementale d’entraide des personnes accueillies en protection de l’enfance (Adepape) a pu tenir récemment son assemblée générale à Rodez. Son président, Alain Puech, en a profité pour alerter sur la situation très fragile de l’association pour poursuivre ses missions. "Nous recherchons des bénévoles afin que notre association ne meure pas". Les actions de l’association sont pourtant nécessaires, pas seulement pour les Pupilles de l’État mais aussi pour les enfants abandonnés et les accouchements sous le secret. Soutien, accompagnement, démarches administratives, accès au logement, activités conviviales et lien social, primes, l’Adepape 12 participe à l’insertion sociale sous de multiples formes et veut faire entendre sa voix divergente. "Notre association doit être considérée comme un partenaire des services de la protection de l’enfance et non un organisme de droit commun".

Cercle vicieux de l’assistanat

Cela passe par la prise en compte de ladite association. "Il a fallu être pugnace afin de voir une avancée significative au début de l’année 2020", lâche Alain Puech. Mais l’Adepape 12 a été entendu. Cinq rencontres doivent avoir lieu d’ici la fin de l’année si la situation sanitaire le permet avec les services de la protection de l’enfance. L’association soulève toutefois un point de désaccord concernant la prise en charge du jeune.

" Nous, on part du principe qu’accompagner le jeune vers des études courtes n’est pas une fin en soi. Un jeune peut se révéler et poursuivre vers des études plus longues. Nous pensons qu’il faut travailler en amont de la scolarité. Donner le RSA aux jeunes pour qu’ils y restent à vie n’est pas une solution car on entretient l’assistanat. C’est le cercle vicieux de l’assistanat. Les jeunes se confinent. Ce n’est pas l’idée que nous nous faisons de l’autonomie. "

Maltraitances

Un autre point de crispation émane de la commission d’examen de la situation et du statut des enfants confiés (Cessec) mise sur pied l’an dernier. "Il s’agit d’un bouleversement de la vision du statut de l’enfant confié dans les services de la protection de l’enfance et du travail d’approche de l’intérêt supérieur de l’enfant concernant son avenir." Concrètement, pour y avoir siégé, Alain Puech s’émeut du "nombre aussi important d’enfants de moins de deux ans et au-dessus ayant subi des maltraitances." La fracture sociale est plus que jamais ouverte. Alcool et drogue chez les parents, ajoutent aux maux. Et le confinement n’a fait qu’aggraver la situation. D’où l’importance de l’association dans son rôle de grand frère.

Une grande famille

"C’est une grande famille", confie ainsi Michel, l’un des membres de l’association qui met en avant l’aide fraternelle, au-delà du soutien financier. "L’association m’a aidé quand ça n’allait pas, c’est normal aujourd’hui que je donne un coup de main", dit un autre adhérent à la sortie de l’assemblée générale qui a redonné espoir aux membres du bureau. Le cri d’alarme semble avoir obtenu écho. Une personne envisagerait même d’ouvrir une antenne en Lozère. Avec l’arrivée des mineurs non accompagnés et l’accroissement de la crise économique liée à la crise sanitaire, l’association se prépare à un travail conséquent. "Nous sommes parfois abattus mais on se sent utile quand on a pu aider", concluent en chœur Alain Puech et Louis Lamic, le trésorier.

Repères

1967, création de l’association.

1979, affiliation à la fédération nationale.

13 jeunes accompagnés et aidés financièrement en 2019.

36 500 €, l’enveloppe d’aide apportée par le conseil départemental.

500 jeunes aidés depuis 1985.

Adhésion

L’association compte environ 200 bénévoles et une secrétaire.

Son siège se situe au 3 et 5 rue Chirac à Rodez, ouvert lundi, jeudi et samedi de 8 h à 11 h 45.

Peut adhérer à l’association, les personnes de plus de 18 ans ayant été prises en charge par les services de l’aide sociale à l’enfance.

Contact au 05 65 78 10 07.

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