Laguiole. Une Laguiolaise rescapée de la tempête Alex

  • La maison d’Alizée à Roquebillière.
    La maison d’Alizée à Roquebillière. Repro CP - DR
Publié le , mis à jour
Olivier Courtil

Domiciliée depuis un an à Roquebillière dans les Alpes-Maritimes, Alizée a frôlé le drame. Sa maman, Anne Voiriot, raconte.

Trois jours après le passage de la tempête Alex, Alizée est toujours obligée de monter au village Le Belvédère, au-dessus de Roquebillière, pour donner des nouvelles par téléphone, au compte-gouttes, à ses parents domiciliés à Laguiole. Le village comme la région, est dévasté avec des dizaines de maisons emportées. Alizée a senti la mort de près puisqu’elle était au volant quand le pont, dont les images ont tourné en boucle sur les chaînes de télé, s’est écroulé. " Elle l’a vu s’effondrer dans son rétroviseur, elle était très choquée. Ma fille a vu les éléments s’emballer, c’était dramatique. À cinq minutes près, elle se trouvait bloquée voire emportée", confie Anne Voiriot, sa maman, revenant sur le drame évité de justesse.

Cela fait quatre ans qu’Alizée exerce au parc des loups de la Vésubie et cela fait tout juste un an qu’elle a acheté une maison avec Philippe son mari. "Ils sont aujourd’hui dans l’expectative", glisse Anne Voiriot, racontant la situation au domicile de sa fille. " Leur maison a pris l’eau par la cheminée, pénétrant dans le salon. Un voisin est venu ce lundi déblayer une tonne et demie avec sa pelleteuse, leur ruisseau a doublé de volume, passant de deux à quatre mètres, et un amas de boue et d’arbres encombre la maison. " Alizée dispose d’un groupe électrogène " qui tourne mal " précise-t-elle. Sans chauffage, avec encore 3° seulement hier matin, elle porte des vêtements humides. Son mari, Philippe, exerçant à la Police nationale à Cagnes-sur-Mer, n’a pu la rejoindre qu’hier à leur domicile. Il a dû emprunter le col de Turini soit 3 h 30 de route au lieu d’une demi-heure habituellement. De son côté, Alizée abrite deux collègues de travail dont leur maison s’est effondrée.

Une autre vague attendue

Pas de répit pour la jeune Laguiolaise de 28 ans puisqu’une fissure de trois mètres sur cinq a été détectée sur le barrage de Boréon. "Le barrage va céder, c’est inéluctable, personne ne peut intervenir. C’est encore une vague de 15 m qui est attendue d’où l’évacuation du village voisin de Saint-Martin-Vésubie."

Si son mari Philippe vient de poser une semaine de congé pour éviter de s’épuiser sur la route et tenter de remettre de l’ordre dans la maison, Alizée va être héliportée pour nettoyer le parc des loups qui a fermé seulement vendredi dernier dans l’après-midi. "Les météorologues ont été surpris par l’ampleur de la tempête dans les Alpes-Maritimes. L’alerte rouge n’a été donnée que vendredi matin. On ne s’attendait pas à cela." Et de faire passer un message de prévention d’Alizée concernant les loups. "Deux enclos sur trois ont été emportés, les loups sont en liberté mais ils ne sont pas agressifs car ils ont toujours été nourris par l’homme. Il ne faut pas paniquer et tuer les loups. Les autres loups ont été évacués au parc des loups des Deux-Sèvres." Quid après pour Alizée ? Le village de Roquebillière avait été frappé par une tempête en 1986. Il s’était reconstruit sur l’autre versant où réside Alizée. Désormais, cette partie du village est aussi sinistrée. "Que va-t-on devenir ?" interroge Anne au nom de sa fille qui attend toujours le passage des experts dans le village classé en état de catastrophe naturelle.

Lire aussi le point sur la tempête, en page 18.

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