Le parc animalier de Pradinas et ses vieilles « tracasseries administratives »

  • Le tribunal de Rodez a dispensé de peine le gérant du parc animalier de Pradinas.
    Le tribunal de Rodez a dispensé de peine le gérant du parc animalier de Pradinas. José A. Torres - José A. Torres
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Mathieu Roualdés

Jean-Philippe Roman, gérant du parc animalier de Pradinas, était poursuivi mercredi 7 octobre pour des manquements administratifs et des cessions non autorisées de loups au début des années 2010. S’il l’a reconnu coupable, le tribunal a dispensé de peine « ce passionné avant tout ».

On se souvient encore de cette image du mois d’avril 2012 où le célèbre dresseur d’animaux sauvages et gérant du parc animalier de Pradinas, Jean-Philippe Roman, s’était retranché plusieurs heures dans l’enclos d’une de ses ourses devant une horde de gendarmes, désarmés, et le procureur en personne… L’animal n’avait finalement pas été saisi malgré une décision du tribunal de Valence dans la Drôme, à la suite de manquements administratifs de ce Marseillais, tombé amoureux de l’Aveyron et du Ségala en 2010.
Hier, le quinquagénaire a de nouveau fait face à un procureur, cette fois dans la salle d’audience du tribunal de Rodez. Et une nouvelle fois pour des manquements administratifs, révélés par une enquête pointilleuse - « beaucoup trop, on peut parler de zèle de la part des agents », a fait remarquer son conseil -, de l’Office national de la biodiversité, anciennement des forêts, en 2015. Elle concernait notamment l’ancien cheptel de loups hybrides du dresseur. Plusieurs n’apparaissaient pas dans le registre du parc animalier et ne possédaient pas des « papiers en règle » et notamment une carte verte délivrée pour tous les spécimens en captivité. Le tribunal s’est également interrogé sur la revente de certains louveteaux, non déclarés, de la main à la main, moyennant 1 000 €…

« C’était Tchernobyl au niveau des papiers »

« À cette époque-là, je travaillais de 6 heures du matin à 23 heures pour remettre ce parc animalier en état, j’avais dû mal à tout faire et c’était Tchernobyl au niveau des papiers ! », reconnaît Jean-Philippe Roman. Sur la revente des louveteaux en « cash », le dresseur le reconnaîtra également. « Ils m’appartenaient, je n’étais pas obligé de les mettre sur le compte de la société du parc animalier. Puis financièrement, je ne fais pas un métier facile », rappelle-t-il encore. Le procureur entendra ces arguments, pointant également une réglementation « très complexe » des animaux sauvages détenus en captivité. « C’est un passionné, il n’a pas fait cela pour une raison mercantile. Il était obligé de vendre car il ne s’en sortait plus avec 300 animaux en captivité », a appuyé son conseil.
« Désormais, je suis hyperrigoureux au niveau des papiers… J’ai grandi, j’ai mûri. Le métier de gérant d’un parc animalier n’a rien à voir avec celui de dresseur et il m’a fallu du temps pour l’assimiler », a conclu celui qui tous les jours de matches de l’OGC Nice fait voler son aigle à l’Allianz Riviera. Et devrait désormais être libéré de ces « tracasseries administratives qui ne sont pas l’affaire du siècle », comme l’a fait savoir le procureur, Bernard Salvador. Avant que le tribunal décide de dispenser de peine le gérant…
 

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