Le vin d’Estaing se boit désormais avec « Élégance »

  • Avec Fred Maurel, le bon vin est livré.
    Avec Fred Maurel, le bon vin est livré. Centre Presse - José A. Torres
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Centre Presse Aveyron

La coopérative estagnole multiplie les élixirs pour faire rougir les papilles épicuriennes.

La pluie de ces derniers jours fait râler pour la récolte des vendanges et cette année, pour le moins compliquée, à cause de la crise sanitaire, n’arrange rien aux affaires. Mais après la pluie vient le beau temps, et l’éclaircie se trouve déjà dans les tonneaux du caveau de la Maison du vin. Celle-ci se situe à Coubisou plus exactement. C’est le fameux vin des Coustoubis qui faisait vivre la vallée du Lot. Car les coteaux de l’AOP d’Estaing dépassent les frontières administratives. Ils irriguent encore le sang d’une poignée de passionnés comme Fred Maurel, de Coubisou justement, le président des vignerons d’Olt. « J’aime la vigne et le vin. Tous mes aïeux vivaient de la vigne », confie le responsable à la tête de la cave depuis une décennie. Déjà. Le temps passe vite mais les cuvées s’amassent. À l’image de celle qui est sortie des cuves cet été, joliment dénommée « Élégance ». « Ce fut une bonne année comme celle de 2018 ce qui a permis de faire mieux en termes de qualité avec cette cuvée », explique-t-il. De quoi mettre du baume au cœur en cette période douloureuse. « Un chant plein de lumière et de fraternité », écrit en ce sens Charles Baudelaire en parlant de « l’âme du vin ».
Lucile Oudin se charge d’animer le chai, agrémenté d’exposition et de reportage retraçant l’histoire des Coustoubis. De son côté, Fred Maurel se charge de la vinification. Le terroir se compose de trois roches différentes (schiste, grès et calcaire). Les terrasses étaient visibles tout autour d’Estaing et sa région, envahie aujourd’hui par la végétation. Pour faire un peu d’histoire, le canton d’Estaing comptait 1 200 ha de surfaces plantées en vigne en 1840 mais, comme partout en France, les ravages du phylloxéra ont porté un coup d’arrêt à son développement. Désormais, la zone d’appellation sur Estaing, Sébrazac et Coubisou permet à l’AOP obtenu en 2011 de reprendre force et vigueur. Jamais assez pour ces passionnés, victimes d’un marché hautement concurrentiel. « On s’en sort en faisant de petites cuvées car il faut sans cesse se renouveler mais le contexte sanitaire et commercial est compliqué », concède lucide Fred Maurel. Tout le monde fait du vin aujourd’hui. Ou presque. Face aux éléments, économiques, météorologiques ou autres, il a son dicton, repris des anciens : « Tous les cent ans, l’histoire recommence. » Et c’est vrai, comme le rythme des saisons, que tout est cyclique. Il en va ainsi de la vie. Qu’elle soit grande ou petite, à la fin, comme a écrit Horace l’auteur épicurien du célèbre « Carpe diem », « tous vers le même lieu, tel est notre destin ». Le petit vignoble d’Estaing n’entend pas jouer dans la cour des grands mais poursuit son chemin avec son chenin et autres cépages pour l’assemblage.
L’estampille Fabriqué en Aveyron coïncide avec les cuvées répondant à cette soif des consommateurs, en quête d’authenticité, de terroir et de qualité. On peut y déguster en rouge, blanc ou rosé, avec la cuvée de l’Amiral sans boire la tasse, celle de Saint-Jacques en clin d’œil au célèbre chemin (avec du chenin encore !) qui arpente la vallée, la cuvée Prestige, des Coustoubis évidemment comme des Ardoisières pour ne pas oublier le passé, la nouvelle cuvée Élégance comme évoquée, et depuis quelque temps, le caveau propose même un bon pétillant, le Fest’aing, qui vient égayer les fêtes de fin d’année. Autant dire cette année qu’il est attendu avec impatience !

Maison de la vigne, du vin et des paysages, au 05 65 44 04 42.
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