Rodez. Néonicotinoïdes : les apiculteurs aveyronnais inquiets pour l’avenir

  • Des apiculteurs ont manifesté leur opposition devant la préfecture, le 1er octobre.
    Des apiculteurs ont manifesté leur opposition devant la préfecture, le 1er octobre. Repro CPA -
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Centre Presse

Le 6 octobre dernier, les députés ont adopté le projet de loi qui autorise le retour des néonicotinoïdes pour la production de betteraves sucrières. En Aveyron cette dernière n’est pas cultivée, mais la décision parlementaire fait grincer les dents des apiculteurs.

La betterave sucrière n’est pas une spécialité aveyronnaise, mais ce n’est pas pour autant que ses habitants ne se sentent pas concernés par le vote qui s’est tenu à l’Assemblée, mardi 6 octobre. "J’espérais vraiment qu’au moins un de nos députés voterait contre la réintroduction des néonicotinoïdes dans la production de betteraves", déplore Sébastien Puech, apiculteur amateur sur la commune de Druelle-Balsac. En effet, le projet de loi autorisant le retour de cet insecticide tueur d’abeilles a été largement adopté par les élus. Et les députés aveyronnais ont, tous les trois, approuvé cette mesure.

Pas de néonicotinoïdes en Aveyron

"Cet insecticide n’est pas utilisé dans le département, ou s’il l’a eu été c’est en infime quantité", assure Laurent Saint-Affre, président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA). En Aveyron, aucune culture de betterave sucrière n’est recensée. Mais l’adoption du projet de loi est un débat de société qui dépasse les limites des champs de betteraves et les murs de l’Assemblée nationale.

"Les betteraves, et après ?"

"J’ai peur pour l’avenir, et pas seulement en tant qu’apiculteur, mais aussi en tant que citoyen, confie Sébastien Puech, je crains que d’autres secteurs agricoles profitent de l’occasion pour demander leur propre dérogation." À cette inquiétude, les députés aveyronnais répondent que la question n’est pas à l’ordre du jour et "qu’il s’agit d’une mesure limitée dans le temps et à un seul produit".

Bien qu’interdits depuis le 1er septembre 2018, suite à la loi biodiversité du 8 août 2016, les néonicotinoïdes ont pu faire l’objet de dérogations jusqu’au 1er juillet 2020. Et cela inquiète autant les défenseurs de l’environnement que les apiculteurs, qui ne "se sentent pas considérés par les élus", dénonce Sébastien Puech, et qui voient ce projet de loi comme "une régression".

 

Trois votes « pour » chez les députés aveyronnais

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« Dire que le vote sur le retour des néonicotinoïdes, dans ce cas précis, est une prise de position pour ou contre les pesticides, est un raccourci », assure Arnaud Viala, député de la troisième circonscription de l’Aveyron. Mardi 6 octobre, les élus de l’Assemblée nationale ont approuvé (313 « pour », 158 « contre », 56 abstentions) la dérogation d’utilisation des néonicotinoïdes pour les cultures des betteraves sucrières. Ces dernières sont menacées par le virus de la jaunisse, transmis par des pucerons.
Les trois députés aveyronnais, Arnaud Viala, Anne Blanc et Stéphane Mazars, ont voté pour ce projet de loi. Et ils l’assument.
« On ne va déroger à l’interdiction des néonicotinoïdes que de manière très ponctuelle et limitée dans le temps. C’est une exception », insiste Stéphane Mazars, député de la première circonscription du département.
Parmi les arguments des élus, qui sont d’ailleurs unanimes sur le sujet, l’un d’eux est d’éviter « une crise sociale et sanitaire dans le secteur de la betterave sucrière ».
Du côté de la deuxième circonscription de l’Aveyron, Anne Blanc a été plus sceptique que ses homologues masculins. « De prime abord, je me suis dit : “on fait marche arrière”. Mais il s’est avéré que c’était beaucoup plus complexe que ça. » Un des points qui a fini de convaincre la députée est que le « texte de loi propose de trouver des alternatives, dans les trois ans, pour restructurer le mode d’exploitation de la betterave sucrière », détaille-t-elle. Mais les trois élus affirment d’une seule voix : « la transition ne peut pas se faire en un claquement de doigts ». 
 

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