L’orchestre philarmonique de Marseille, la nouvelle partition d’Antoine Berlioz

  • Antoine Berlioz a fait ses classes à l’antenne de Rodez du Conservatoire à rayonnement départemental de l’Aveyron, créé par son père en 1988.
    Antoine Berlioz a fait ses classes à l’antenne de Rodez du Conservatoire à rayonnement départemental de l’Aveyron, créé par son père en 1988. Rui Dos Santos
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Rui Dos Santos

Virtuose reconnu en alto, ce Sébazacois, âgé de 31 ans, qui a grandi dans une famille de musiciens professionnels, vient d’intégrer cet ensemble fort de 88 permanents.

"On ne sait pas !". Avant même la question, la réponse tombe déjà. S’il est certes né dans une (grande) famille de musiciens et de mélomanes, Antoine Berlioz ne sait toutefois pas s’il appartient à celle d’Hector, compositeur, chef d’orchestre, critique musical et écrivain français du 19e siècle. Si son père Jean-Pierre dit parfois qu’il est "un vague arrière-arrière-petit-cousin", le sujet l’intéresse en fait "assez peu". Il souligne volontiers : "ça ne change rien ! Cela peut être un passeport pour ouvrir des portes mais encore faut-il assurer derrière ! C’est à double tranchant. Disons que certains interlocuteurs du monde de la musique se souviennent du coup plus facilement de toi". Il conclut sur cette question : "J’apprécie Hector Berlioz car il est assimilé au romantisme et c’est un vrai plaisir de l’écouter. De le lire également car il écrivait très bien et j’aime la littérature".

Né à Rodez, le 27 décembre 1988, Antoine Berlioz a tout de suite baigné dans un environnement où la musique tenait une place toute particulière. Après ce qu’il appelle "un apprentissage passif à la maison", il a commencé par le chant choral à l’âge de 6 ans. C’est ensuite avec l’alto qu’il a trouvé un nouveau moyen de partager sa passion avec les autres. Son bac ES en poche, décroché au lycée Foch à Rodez, il a rejoint Aulnay-sous-Bois, avant d’intégrer le Conservatoire national supérieur musique et danse de Paris, où il a réussi licence et master en alto, suivant en parallèle la même formation en musique de chambre. Il a ainsi intégré, en 2016, le quatuor Gaïa, dont il est toujours membre. Cette année-là correspond aussi à ses premiers concours d’orchestre, dont celui de la Garde républicaine à Paris avec une place en finale à deux reprises. "Pas suffisant certes pour l’intégrer mais ça légitime", reconnaît-il encore aujourd’hui. Il a alors revêtu la tenue de "joueur supplémentaire" : un soir soliste à Metz, le lendemain appelé par l’orchestre national de France pour une tournée en Chine ou encore en Suisse. "J’ai vécu de belles expériences, c’est très riche mais, à chaque fois, il faut refaire ses preuves", se souvient-il. Du coup, quel soulagement quand il a été reçu au concours à Marseille en mars dernier, juste avant le confinement. Il n’a pas oublié : "Enfin titulaire !". Il a débuté officiellement au sein de l’orchestre philarmonique de la Cité phocéenne (il est salarié de la mairie puisque cet ensemble de 88 permanents, dont 9 altos, est municipal) le 1er septembre.

"L’émotion a été très forte. J’ai toujours su que ma place était là, sur scène, pour jouer avec les autres. Cette passion me guide depuis mon plus jeune âge. Je suis sûr de ne pas m’être trompé", insiste Antoine Berlioz. Non sans avouer : "C’est aussi une vraie consécration pour moi, un projet de dix ans. Je vais en profiter le plus longtemps possible, rester passionné, donner du sens à tout ce que je fais". Le prochain concert est prévu jeudi 15 octobre à l’opéra de Marseille avec Ravel et Mozart.

 

 

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