Rodez : Palais épiscopal fermé, "un gâchis" pour les élus
Les conseillers départementaux de Rodez 1, Sarah Vidal et Arnaud Combet, dénoncent un "immobilisme" sur le dossier du bâtiment ruthénois, toujours fermé au public. Le Département, propriétaire des lieux, assure pour sa part qu’un projet est actuellement à l’étude.
Trois ans de silence. Fin 2017, le département de l’Aveyron tourne difficilement la page de l’épisode Mathias échène et de son projet avorté d’hôtel cinq étoiles au palais épiscopal de Rodez. L’ancien trader est rattrapé par ses démêlés judiciaires, arrêté et incarcéré à Bali. La collectivité, elle, parvient à remettre la main sur son précieux bien au terme d’une bataille devant les tribunaux et de lettres d’avocats interposés. Depuis, plus rien. Silence radio. Les portes de l’ancien évêché restent inlassablement closes rue Frayssinous. Et le palais reste confiné, hormis lors des rares journées du patrimoine…
La semaine dernière, les conseillers départementaux du canton de Rodez 1, Sarah Vidal et Arnaud Combet, se sont émus de la situation. "On souhaite rouvrir ce dossier, c’est un gâchis de voir un tel lieu inaccessible alors qu’il appartient aux Aveyronnais", ont lancé les deux élus socialistes d’opposition, fatigués par " l’immobilisme de la majorité départementale alors que politiquement, elle a toutes les cartes en mains !".
Un projet "secret"
En attendant, Jean-François Galliard, président du Département et propriétaire des lieux, tient à souligner que "le palais épiscopal n’est pas abandonné". Plusieurs projets sont d’ailleurs arrivés sur son bureau ces derniers mois. Sans réussite, même si l’élu ne cache pas qu’il y en aurait un nouveau à l’étude, sans pour autant en dire plus. Selon nos informations, il serait porté par un "privé" et sous la même forme qu’avec Mathias échène ou encore Station A à l’ancien haras ruthénois, c’est-à-dire avec un bail emphytéotique. "La seule condition, c’est que les jardins soient accessibles à la population", confesse Jean-François Galliard.
"On est au courant de ce projet mais je me demande pourquoi il reste si secret", regrettent Sarah Vidal et Arnaud Combet, très pessimistes sur le fait qu’un privé "puisse porter le palais épiscopal". Et de rappeler qu’il y a plusieurs années déjà, ils avaient été "pris pour des fous" quand ils avaient émis de nombreux doutes sur le projet échène.
"Le palais n’est pas à vendre, il n’a pas de prix"
"Seule une collectivité peut reprendre le palais épiscopal", appuient-ils, faisant référence aux propositions de rachat de la part de la Ville de Rodez… Le maire et la majorité, dans laquelle ils siègent, avaient pour projet d’y installer une sorte d’institut culinaire, dans lequel la gastronomie aveyronnaise aurait été mise en avant… L’installation d’un chef réputé avait également été évoquée.
Jean-François Galliard en a eu vent mais il ne veut pas en entendre parler. "Le palais n’est pas à vendre, il n’a pas de prix", rétorque-t-il. Quant à la demande d’ouverture au public, "je l’entends mais c’est difficile à mettre en œuvre", explique-t-il. En attendant d’en dévoiler peut-être un peu plus sur ce fameux projet, d’ici les prochaines élections départementales en mars prochain…
Mathias échène, jugé le 16 novembre à Hongkong
L’ancien porteur de projet de transformation du palais épiscopal en un hôtel cinq étoiles, Mathias échène, est actuellement incarcéré à Hongkong après de longs mois passés dans les geôles de Bali, de 2017 à 2019. Le procès de l’Aveyronnais poursuivi pour un litige commercial et accusé de fraudes par ses anciens associés dans un projet immobilier en Asie – il aurait surfacturé des travaux à hauteur d’un million d’euros – s’ouvrira le 16 novembre prochain. Il devrait durer jusqu’au 18 décembre. Mathias échène encourt jusqu’à sept ans de prison.
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