L’ Aubrac planche sur son avenir en misant sur le terroir

  • Et si la fin d’Arcadie était un mal pour un bien pour le devenir du plateau de l’Aubrac ?
    Et si la fin d’Arcadie était un mal pour un bien pour le devenir du plateau de l’Aubrac ? repro cpa
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Olivier Courtil

Comment mobiliser un territoire identitaire à la conquête de nouveaux marchés ? C’est à cette question que tentent de répondre des intervenants de l’agroalimentaire ce vendredi 16 octobre en visioconférence publique.

Face au séisme de la fermeture du site Arcadie et la problématique démographique sur le plateau de l’Aubrac, la communauté de communes Aubrac Carladez Viadène avec les services de l’État, de la Région, le parc naturel régional de l’Aubrac et l’association Racine (lire par ailleurs), organise une visioconférence ce vendredi 16 octobre, prélude à des ateliers participatifs qui se tiendront au printemps prochain. "Comment mobiliser un territoire identitaire à la conquête de nouveaux marchés ?" C’est à cette question que les intervenants tenteront de répondre par leurs expériences pour mener la réflexion, et surtout, apporter des réponses au Nord-Aveyron. Actualité oblige, le nerf de la guerre est l’avenir du site Arcadie. Pour Henri Bouillot, président du cabinet Triesse Gressard Consultants, basé à Lyon et spécialisé en agroalimentaire, "c’est la question actuelle". Et d’ajouter : "On interroge des gens de la filière qui peuvent être intéressés." Situation complexe à laquelle la collectivité se voit accorder un délai de la part du liquidateur du site jusqu’à Noël. Jean Valadier, maire et président de l’intercommunalité, n’en démord pas. Du montant de 6-8 M€ évoqués par le cabinet d’études d’Henri Bouillot en début d’année, l’édile estime en réalité qu’une somme d’1,5M€ suffirait pour remettre en route le site. "Le manque de coopération d’Arcadie n’a pas permis au cabinet d’études d’avoir accès à tous les éléments." Il cherche toujours (désespérément ?) un repreneur à la hauteur du site industriel. "Le principe est de réinvestir le site avec une requalification en développant la transformation locale pour répondre aux attentes territoriales." En d’autres termes, miser sur le circuit court avec les atouts de l’Aubrac. Sur ce point, le plateau n’en manque pas. "L’Aubrac a les capacités, il faut que les éleveurs travaillent en mode collaboratif. Nous accompagnons beaucoup des organisations où les filières sont gérées par les producteurs. C’est le cas pour les fruits et légumes. La viande, c’est Bigard. Les éleveurs doivent s’approprier les gouvernances." Histoire de sortir de cette mainmise. Le leitmotiv est de fédérer, d’où la création de l’association Racine et de cette visioconférence qui invitent à voir plus loin que le site industriel. C’est dessiner l’après. Pour ce faire, outre ce rendez-vous sur le web, des étudiants de l’école Purpan travaillent sur un Aubrac Tour pour amener des délégations étrangères sur le plan touristique et économique, créer des produits Aubrac, et d’autres étudiants, toujours de Purpan, travaillent sur les perspectives d’export de l’élevage aubrac avec notamment le nouveau marché représenté par le pourtour maghrébin. Autant de pistes dont la clé reste l’implication des acteurs locaux.

La visioconférence apportera un éclairage à travers notamment le témoignage d’un paludier de Guérande sur la réussite des filières courtes. "Le message que je ferai passer est l’expérience formidable de l’Aubrac qui apporte une vraie excitation aux gens. Il faut transposer cette expérience dans les grandes villes pour attirer et réfléchir à être vu autrement en élargissant l’image de l’Aubrac avec la cuisine végétale de Bras, le thé d’Aubrac, la création de l’atelier sur la truite fumée, etc. car l’objectif est de garder la vie sur le plateau", conclut Henri Bouillot. L’Aubrac semble avoir les cartes en main. Reste à savoir qui abattra la première…

Appel à projet

Cette première animation orchestrée par l’association Racine (lire par ailleurs) répond à un appel à projet dénommé "Dinaii" qui est un dispositif national d’aide à l’investissement immatériel pour les entreprises agroalimentaires. "L’Aubrac entend défendre des modèles d’excellence dans ses produits, ses conduites d’exploitation, ses processus de transformation qui soient des alternatives aux circuits hyper industrialisés d’élevages intensifs ou de productions d’aliments in vitro et qui s’inscrivent dans des démarches socialement, économiquement et écologiquement responsables." L’association Racine est née pour permettre cette réalisation. Un comité de pilotage réunissant membres de l’association et partenaires privés et publics, accompagne chaque action dont la visioconférence.

L’association Racine pour fédérer

"Réussir en Aubrac Créer Innover Entreprendre", tel est l’intitulé qui a donné naissance au slogan de l’association Racine pendant le confinement sur l’Aubrac. Jean Valadier, maire et président communautaire en donne la définition : "L’objectif est d’animer le territoire. Dans le bureau on trouve Jeune Montagne, Conquet, la coutellerie Durand, la ferme aquacole de Sarrans, etc. C’est une réappropriation des acteurs sur les perspectives de travail en commun. Cela peut servir par exemple à assurer la promotion d’un salon d’entreprises. C’est allier force publique et acteur économique, c’est une nouvelle compétence." Cette association avec la communauté de communes, se retrouve ainsi à accompagner le développement économique en lien avec les entreprises du territoire.

 

 

 

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